Curiosix Une parisienne parmi les paulistes

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Vamos para a praia

le 14 août 2012

La plaaaaage !

D. et moi avons décidé d’aller nous réoxygéner sur la côte hier. Nous avons sauté dans le métro, direction la rodoviaria de Jabaquara. Les cars brésiliens n’ont pas grand chose à voir avec nos cars français : ils sont confortables, nos jambes y sont à leur aise et il y a même des ceintures de sécurité. Durant la grosse heure nécessaire pour aller voir la mer, on traverse enfin les beaux paysages brésiliens : de grandes montagnes, des cascades qui jaillissent des cols. On a même suivi une sorte de lac sans fin qui en réalité est artificiel, le Represa Billings, et s’étend sur 107 km2. Cette réserve, bien que très polluée, pulule de poissons.
Enfin, nous arivâmes à Guarujá. Avec São Sebastião, il s’agit de l’une de deux destinations les plus prisées par les habitants de São Paulo pour le week-end. Conséquence : le littoral sud-ouest est très construit. Pour nous extirper des barres d’immeubles longeant les plages bondées, nous avons décidé de nous rendre à l’autre bout de l’île, là où la côte semblait déserte. La destination la plus lointaine atteignable en bus était Perequê. Ah, Perequê. Ce n’est qu’en descendant du bus que nous avons compris que nous n’avions pas vraiment envie d’aller tester la plage de Perequê, admirable petite favelas. Nous sommes vite remontés dans un autre bus qui, cette fois, nous a emmenés à un débarcadère au milieu de nulle part. Nous sommes restés dans le bus et avons refait le chemin en sens inverse pour se retrouver, une fois de plus, à Perequê ! Nous prîmes un énième ônibus. Ce dernier passa par des contrées bien mieux fréquentées (à quelques centaines de mètres des favelas) et, apercevant un brin de mer au fond d’une allée de villas barricadées derrières leurs hautes enceintes, nous avons, d’un commun élan, sauté hors du bus sans nulle idée de l’endroit où nous nous trouvions, courant simplement vers cette plage tant rêvée (nos pérégrinations ayant bien duré trois heures). Et là, excellente surprise ! Pleine de petites îles, bordée de collines à la végétation luxuriante, la plage de Pernambuco était merveilleuse. Ces snobs de paulistes ne daignant s’asseoir que sur des chaises longues ombragées par des parasols sur des emplacements semi-privés, nous fûmes trop heureux de les laisser s’entasser comme des sardines tous ensemble. Jouant nos pauvres étudiants, D. et moi avons annexé une trentaine de mètres carrés de l’étendue déserte de sable fin.
Spectacle de Capoeira jeudi soir dernier suivi d’un show de la bateria de la GV pour nous faire danser, le tout fini par un cocktail à l’école.
Festival de Jazz samedi après-midi au parque do Ibirapuera.
En dehors ce ces festivités, rassurez-vous, je travaille assez. Je n’ai que trois cours (+ des cours de portugais) mais ceux-ci requièrent chacun plusieurs heures de lecture préparatoire. Pendant le premier cours d’entrepreneuriat, le prof nous a donné R$ 10 et nous a laissé 45 min pour « nous faire de l’argent ». Tandis que tous les autres groupes sont allés acheter des trucs (chewing-gums, bonbons…) au supermarché qu’ils sont allés revendre plus chers dans la rue ou aux étudiants de l’école, nous sommes allés au D.A. (le foyer) pour proposer des cours de langues (notre groupe était composé de deux italiens, deux français et un espagnol) : 5 min pour R$ 2. Comme nous donnions des cours à plusieurs personnes en même temps, nous pouvions nous faire R$ 6 pour chaque cours de 5/10min. Nous avons réalisé un profit de R$ 27, ce qui était l’un des meilleurs scores. Professionnellement, cette activité donnerait du 2,89 €/ heure/ personne… pas encore la fortune mais un sou est un sou.
J’ai aussi un cours de Development & Sustainability et un cours intitulé Doing Business with BRIC countries. Ces deux profs sont de vrais blablatteurs professionnels mais les sujets demeurent intéressants. La prof de BRIC est assez spéciale et ressemble énormément, en version jeune, à la sorcière dans Le Voyage de Chihiro de Miyasaki pour l’attitude et la coiffure (!).

C’est elle qui nous a appris aujourd’hui qu’au Brésil, si un employé poursuit son entreprise, dans 99,9% des cas l’entreprise perd, même si l’employé ment complètement et n’arrive pas à prouver ses sornettes. Ceci parce que les juges sont désignés par les syndicats des travailleurs apparemment.
Sinon, je m’amuse au supermarché avec les légumes bizarres (mais pas chers) : une courge nommée abobora paulista (= la citrouille pauliste) qui ressemble à une grosse maracas, ainsi que la carambola qui est le fruit qui fait des étoiles lorsqu’on le découpe.