Brace yourselves


Surprise ! Je rentre mercredi prochain.

Oui, terrée dans ma chambre pour construire et remplir une base de données qui n'en finit plus pour mon mémoire, j'avais depuis bientôt deux semaines habitué mes yeux de taupe à n'avoir plus, comme unique objet d'attention, que mon seul écran d'ordinateur. M'effrayant de mon inactivité physique concurrençant - au moins - celle de mon voisin Totoro, je me suis autorisé quelques sorties nocturnes pour aller délasser mes membres engourdis sur la piste d'athlétisme. N'ayant plus ni cours, ni examen, ni vie sociale (beaucoup sont déjà partis et je ne communique plus avec d'autres êtres humains que par textos), je pourrais faire ce que je fais ici n'importe où sans avoir cette hygiène de vie décadente. Dans un dernier sursaut héroïque pour enrayer la déchéance physique dans laquelle je me laisse entrainer, donc, j'ai décidé d'avancer mon retour d'une semaine.

A 5h40 jeudi 6 juin, les plus fidèles d'entre vous (=Maman) viendront, couverts de rosée, paver mon chemin de lauriers sur le tarmac de Roissy. La France qui se lève tôt acclamera ma venue et s'en suivra un sabbat qui durera jusqu'au bout du matin. Après quoi, repue de croissants et autres viennoiseries qui font tant défaut aux mangeurs de riz, j'irai rendre hommage aux colonnes centenaires de la BSG et recommencerai à travailler mon mémoire.

Alors, un dernier petit tour et puis s'en va.

Vous m'en voudrez, j'ai encore tant de choses à montrer que je surcharge de pièces jointes mais elles valent la peine.
Finissons en beauté avec celle que vous attendez tous : la grande muraille. Cassons le mythe tout de suite : elle n'est pas visible depuis la Lune (les astronautes l'auraient confondue avec un fleuve) et si près de dix millions d'hommes ont péri pour sa construction, l'ouvrage s'est malheureusement révélé d'une inefficacité totale. En effet, elle est discontinue ! Rendons-lui toutefois hommage puisque jamais on n'égala ce prodige architectural.
Une fois dépassées les hordes de touristes chinois haletants dans leur ascension, on parvient à des remparts désertés où il fait bon se promener seul ou en bonne compagnie. Les pentes sont vertigineuses et l'on manque cent fois de se rompre le cou tant certains pans sont escarpés. Et pourtant, les paysages vous coupent le souffle : des montagnes à perte de vue sur la crête desquelles serpente ce Mur qui n'en finit pas de disparaître dans l'horizon. Les parties praticables sont bien entendu impeccables mais celles qui vous saisissent sont celles qui se dressent dans le lointain, partiellement écroulées, que ne fréquentent plus que les oiseaux et qui s'érigent contre une nature qui semble vouloir reprendre ses droits.


Autre incontournable : l'éminent lieu de villégiature des empereurs chinois, le palais d'été. S'abstenir de lire les panneaux qui sans cesse nous rappellent que les expéditions franco-britanniques ont par deux fois rasé l'ancien palais d'été et que ce n'est que grâce à l'impératrice Cixi que l'on peut admirer cette splendeur. Juché sur le flanc sud de sa colline (si vous m'avez suivie fidèlement, c'est feng-shui !), le complexe est une succession de temples accrochés à la paroi et perdus dans la végétation qui offrent autant de superbes panoramas.
Au hasard de mes photos, vous revivrez le printemps pékinois qui ne dure que deux semaines et qui sépare le froid polaire du soleil qui rend fou. Pékin s'était pour l'occasion recouvert de fleurs et, partout, les lilas embaumaient la ville. Jamais je n'aurais cru que la capitale puisse être aussi agréable. L'occasion d'aller faire un tour au lac Beihai au milieu duquel flotte l'île des hortensias, surmontée du Dagoba blanc.
Dans l'un des innombrables temples qui bordent le lac, on trouve une colline plutôt impressionnante d'une dizaine de mètres de haut sur laquelle trône Bouddha. Vous verrez un grand mandala en sable coloré d'une finesse surprenante (représentation du ciel tibétain, qui a normalement vocation à être détruite une fois achevée pour rappeler le caractère éphémère des choses).
Je vous ai également glissé trois vidéos : l'une d'une cérémonie taoïste, les deux autres d'une scène quotidienne chinoise – des gens qui dansent dans un parc.
Voilà, il ne me reste plus que le Start-up Week-end qui commence demain soir et dont l'organisation nous aura donné du fil à retordre jusqu'à la fin. Puis je passerai mon dernier examen et ferai mes adieux au "flying pigeon", mon vélo.


Je vous retrouverai donc avec joie dès la semaine prochaine pour vous convertir au communisme libéral. A Jouy-en-Josas ou au Basile, il y en aura pour tout le monde.


Bis bald !

N

Pour vous faire retirer de la liste de diffusion, c'est trop tard ! Et ce, même si vous m'envoyez un message me disant que je peux me faire voler mon ordinateur avec mon mémoire dessus et que ça ne vous fait ni chaud ni froid.