Laetitia au Japon !

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Nouvelles nipponnes #9

Une nouvelle racontée par Laetitia
le 23/5/2015



Rebonjour les amis,

Bon cette fois c’est certain... je suis rentrée. Meh. C’est un peu étrange d’écrire cette NL de Paris, mais ce sera la dernière (en espérant qu’elle sera un peu moins longue que la précédente... hum hum, aucune chance !).

C’est avec, je dois le reconnaître, un petit pincement au cœur que j’ai repris l’avion de Lufthansa, surtout après les quelques dernières semaines extraordinaires que j’ai passées dans le Kansai.
Je crois être en mesure de pouvoir dire que j’ai fait tout ce qu’il y avait sur ma liste. Vous savez, la liste que vous vous faîtes avant de partir (« Ah ça on m’a dit que c'était pas mal », « Ah ça j’ai vraiment envie de le faire »). L’idée était d’être dépaysée un maximum, et je crois que j’y suis arrivée, par le biais de méthodes très variées, mais efficaces. Lors de mes deux dernières semaines, j’ai pu voyager un peu... je vais y venir.

A la relecture de ma NL précédente, (après l’avoir envoyée, bien entendu...) j’ai pu me rendre compte que j’avais omis quatre lieux absolument magnifiques de Kyoto, dans le récit de mes visites.

Le premier est celui de Nanzen-Ji. Ce temple m’a été conseillé par ma colloc japonaise (une des rares fois où l'on s’est vues !). C’est un endroit incroyable, c’est un temple bâti en 1291 par l’empereur Kameyama qui avait une foi bouddhiste de courant zen très vive. Une partie des jardins du palais existe encore, avec des paysages typiques de la période de Kamakura (grands bassins et chemins pour les promenades). Au fond à gauche, il y a un regroupement naturel de rochers qui forment une cascade et un bassin en forme de dragon (que je ne retrouve nulle part dans mes photos... !)

Là encore, en 1393, le bâtiment d’origine fût réduit en cendres par les flammes et son remplacement fût détruit durant une bataille. Le temple actuel fût restauré en 1703 par la mère du Shogun Tsunayoshi.
Mais pour moi, l’élément le plus singulier de ce temple reste l’aqueduc qui le traverse, qui semble jaillir de nulle part !

Il a été construit à l’époque Meiji et fait partie d’un système de canaux qui fût prévu pour transporter de l’eau et des biens entre Kyoto et le lac Biwa. Si vous suivez cet aqueduc, vous vous retrouvez dans une partie de la forêt où sont cachées des petites dépendances du temple, difficiles d’accès.

Il faut aussi mentionner le tout premier temple que j’ai visité, après mon arrivée, puisque c’est celui juste à côté de chez moi : Tofukuji. Son nom a été inspiré par les noms de deux autres temples à Nara : celui de Todai-ji (je vous en ai parlé, celui avec le Bouddha géant) et Kofuku-ji. Il y a là encore un Bouddha géant dans le hall principal.

Ce temple est très particulier aussi, car déjà il est gigantesque et de plus il possède un assez long pont qu’il faut traverser pour parvenir au temple principal. Il y a beaucoup de verdure et l’ambiance y est très paisible (c’est toujours plus ou moins le cas dans les temples mais particulièrement ici). Le temple principal est très beau et il y a un joli jardin.
Au passage, petite spécificité japonaise, ce temple était en travaux et j’ai vu beaucoup d’ouvriers avec les chaussures que voici.

TORTUES NINJAS !!
Enfin, il faut parler du sanctuaire de Fushimi Inari Taisha, qui lui aussi est proche de chez moi. C’est un temple particulièrement connu pour ses milliers de Torii rouges (ce sont des portails traditionnels que l’on trouve dans tous les sanctuaires shintoïstes), qui se comptent par milliers dans ce temple.


(Ca fait un peu matrix avec les barres blanches... désolée !)

Une fois arrivée en haut de la colline où se trouve Fushimi Inari.
C’est là encore une surface gigantesque et il est possible de passer une journée entière et une partie de la soirée à explorer les lieux ! Ce qui était finalement plutôt bien, car il y a des éclairages très jolis quand la nuit tombe (il y a même un coin où il y a des matous hihi).

Je dois aussi vous parler du musée et jardin Hashimoto Kansetsu, que j’ai découverts en allant faire le Chemin des Philosophes. Au passage, ce dernier a été plutôt décevant, sans doute parce qu’on m’avait tellement dit que c'était extraordinaire. Il y a beaucoup de touristes, les arbres n'étaient plus en fleurs, et j’ai juste trouvé que c'était un chemin dallé et assez long. Pour autant la promenade que j’y ai faite était agréable et m’a permis de tomber sur un magasin qui donnait cours de poterie où j’en ai fait pour la première fois ! Stop chef d’œuvre...

Pour revenir au musée, Hashimoto Kanstetsu est vraiment un artiste à part. C’est un peintre de la tendance Nihonga c'est à dire une méthode de peinture japonaise qui respecte un grand nombre de règles et de codes anciens mais qui a connu un regain de popularité à l’ère Meiji (fin du XIXème).


Exemple de style Nihonga (Hashimoto Kanstetsu)

Défilé de Barzois juste avant de rentrer dans le musée ! (Coïncidence complète)
Non seulement les œuvres et le musée sont très intéressants mais le jardin et la maison en eux-mêmes sont aussi très beaux.
Aigrette ?
Dans un genre complètement différent, je suis montée dans la Kyoto Tower.

J’y suis arrivée pile pour le coucher de soleil, et même si elle n’est pas très élevée (100 mètres), il y a un pont d’observation qui permet de voir Kyoto à 360° (j’ai vu la maison :p). Il y avait un sento au sous-sol (similaire au onsen, c'est à dire sources chaudes mais qui ne sont pas naturelles ce qui fait que l’eau des bains, dans les sentos, n’a pas de propriétés minérales spécifiques), c'était très agréable, même si je préfère les onsens. Vous aurez une réduction sur le sento si vous prenez un billet jumelé sento/tour.

Le lendemain, je suis allée dans un restaurant à thème ! C’est vraiment un des trucs que j’adore au Japon ! (sauf pour le Maid Cafe où comme je vous l’ai dit, ça m’a mise un peu mal à l’aise...) Je pourrais en faire très souvent :p même si au total je n’en ai fait que deux. A Tokyo, la référence c’est Diamond Dining, (ou plutôt « Daimondo Dainingu » ahaha), une entreprise qui se spécialise dans ce genre de lieux, même si la plupart de leurs restaurants ne sont pas à thème. Leurs restaurants incluent par exemple les thèmes des pirates, vampires etc. Le premier que j’ai fait (et le seul à Tokyo) s’appelle « Alice in Magical Land » (et non pas « Wonderland ») et vous l’aurez sans doute deviné, tourne autour du thème d’Alice au Pays des Merveilles, une histoire très chère aux yeux des japonais. Diamond Dining possède 6 restaurants sur le thème d’Alice dont un à Osaka. Il y a plusieurs déclinaisons : Alice dans le labyrinthe, Alice dans le livre fantastique, Alice dans un vieux château, Alice au pays fantastique et Alice au pays dansant. (A noter que certaines des traductions relèvent plus de Google translate que du Harraps...)

Un des obstacles cependant auquel il faut faire face est que, malgré un site en anglais, et des menus traduits, la réservation doit être faite soit par téléphone, soit par internet...en japonais. J’ai passé 20 minutes avec une dame au téléphone pour lui faire comprendre ce que je voulais. A un moment je l’ai même entendue me dire que ma réservation ne serait pas possible (incroyable au Japon où le client est censé être roi !). Bon finalement on y est parvenues et j’ai décidé de réserver le « Alice in Magical Land », car c'était celui le plus proche de l’école et que les photos avaient l’air sympa.

J’y suis allée avec une française que j’ai rencontrée lors d’une réunion de cosplayer (ahaha- oui oui je n’ai pas honte). Un des reproches qui est souvent fait à ces restaurants est le prix. Clairement, c’est plus cher que la moyenne (5 000 yen environ, soit 40 €- ouch !). Mais il faut relativiser, c’est pour les occasions spéciales, pas pour tous les jours et puis le cadre est vraiment fabuleux. Et comme pour le Maid Cafe, ils nous ont fait mettre des oreilles d’animaux sur la tête. La nourriture est plutôt bonne aussi, même si ce sont des déclinaisons de plats français et italiens (encore une fois, une de seules entorses à ma règle de « QUE DU JAPONAIS »). Et surtout ce qui était rigolo c’est que les plats étaient « customisés » façon Alice.

La carte des cocktails est très sympa aussi ! Et les serveuses étaient habillées en Alice, mais contrairement au Maid Cafe, je les ai trouvées beaucoup plus détendues et même si ce n'était peut être que du cinéma, elles avaient l’air d’être beaucoup plus heureuses de travailler là que les Maids... Elles étaient même très contentes qu’on leur demande une photo ! D’autant que la clientèle était différente, beaucoup plus de jeunes, aucun touriste et beaucoup de copines entre elles, comme nous.

Et bien entendu le décor était vraiment super, surtout la porte d’entrée qui était un livre géant qui s’ouvrait automatiquement lorsqu’on s’en approchait, donc voilà pour Alice.
L’autre restaurant à thème que j’ai fait était à Kyoto, c'était le « Restaurant Ninja » qui remplit autant de promesses que le laisse présager son nom... ahaha

Il y avait là encore trois restaurants, je suis finalement allée à celui où il y avait un show. En rentrant je me suis rendue compte que j’étais toute seule dans la salle alors que le show commençait 5 minutes plus tard. Je commence à paniquer : « Je me suis trompée de salle ? », « Je ne suis pas la seule quand même ! ». Au final on a était 6... Enfin 3 ½ car deux d’entre eux étaient des enfants. Après le show j’ai trouvé ça vachement dommage parce que c'était super. L’histoire était assez basique : une méchante vole un parchemin qui était protégé par des ninjas, avec l’aide de ses propres ninjas et ils se battent. J’ai mangé les meilleurs pâtes de ma vie (décidemment encore une entorse à la règle « je ne mange que du japonais »... C’est MAL) et une petite grenouille en guise de dessert.

Heureusement ils ont baissé les lumières dans la salle parce que je ne me voyais pas manger en les regardant comme ça... Il y avait des acrobaties, de la pyrotechnie, et puis de la voltige (les acteurs étaient tenus par des câbles). Bref un grand show pour nous 6 (dont un des enfants qui s’est endormi malgré le bruit !). Parmi les autres restaurants, il y a aussi un labyrinthe et un salon de thé ninja qui ne fait que des sucreries. Je pense que je visiterai ce dernier si jamais j’ai la possibilité de retenter l’expérience. Il est vrai que les desserts japonais reviennent de loin : au départ il y avait beaucoup de gâteaux à base d’haricots rouges, de thé vert et de sésame noir, sans parler de la gelée à base d’algues.

Je trouve ça très bon, mais ce n’est pas forcément du goût de tout le monde. Et puis avec l’ouverture à l’ouest, de nouvelles recettes sont arrivées. Au point qu’aujourd’hui, le Japon réplique parfois mieux certaines de nos « spécialités », type croissants etc. Mais ce sont surtout leurs gâteaux qui sont très bons (à ceci près que j’ai l’impression qu’ils mettent de la crème dans tout et n’importe quoi... et un peu trop parfois !) Il m’arrive de me dire que quand ils viennent en France et qu’ils mangent des gâteaux, ils doivent être un peu déçus... C’est assez ironique d’ailleurs au Japon qu’il y ait beaucoup de magasins type pâtisseries et salons de thé avec plein de sucreries, quand on voit que beaucoup de personnes font attention à leur ligne. Un des phénomènes auquel j’ai été régulièrement confrontée sont les femmes qui comptent les calories! Elles s’autorisent un certain nombre de calories par jour et additionnent les calories qu’elles ingèrent et s’arrêtent lorsqu’elles ont atteint leur quota. Cette méthode est facilitée par l’étiquetage calorique quasi-systématique et cela même dans les restaurants, où vous voyez parfois les calories à côté de votre plat sur le menu ! Et même si ce n’est pas indiqué, il n’est pas impossible que le serveur/vendeur le sache (comment culpabiliser... !).

Donc tous ces petits restaurants ont été bien sympas.
Et il faut bien sûr mentionner l’inévitable Cat Cafe ou Bar à Chats en français (la traduction littérale du français ¬vers le japonais fait beaucoup rire les japonais - ils imaginent plus ou moins un chat accoudé au comptoir et fumant une cigarette). La mode des Cat Cafes est apparue lorsque que les gens ont cessé de pouvoir avoir des animaux domestiques chez eux (la plupart du temps c’est interdit et expressément spécifié dans le contrat de location !) J’ai eu beaucoup de chance pour ce café là, car il m’avait été conseillé la veille par une habitante étrangère du quartier de Takadanobaba à Tokyo (que j’adore). 500 yens pour une heure avec boissons à volonté, à prendre dans un distributeur. Les chats étaient très gentils et les propriétaires aussi. J’ai fait amie-amie avec une petite chatte blanche adorable (qui faisait des petites moues de contentement quand je la touchais, ce qui apparemment n'était pas dans ses habitudes et a encouragé la propriétaire à la mitrailler de photos pendant notre échange☺). Il y avait aussi un tout petit chaton qui devait à peine avoir un mois et qui était très mignon.

Le seul petit défaut de ce café est que la plupart des chats avaient été achetés et non pas adoptés. A part cela, quelques petits conseils : allez-y le matin, les chats n’ont pas encore été trop sollicités et sont donc plus ouverts à de nouvelles connaissances. Il faut aussi bien respecter les règles (ne pas les prendre dans les bras, le laisser tranquille si le chat s’en va quand vous l’approchez etc.), sinon vous avez un risque de griffure, morsure ou même renvoi si la proprio estime que vous dépassez les bornes. Il faut aussi écouter ce que vous dit la propriétaire, elle connaît ses chats et leur caractère. Et enfin, je dirais qu’il faut être patient et laisser les chats qui dorment dormir, sinon cela relève presque du mauvais traitement (c’est l’équivalent de taper sur la vitre au zoo... s’il n’y a que vous qui le faites ce n’est pas grave, si en revanche tout le monde s’y met l’animal est dans un grand état de stress).
Toutes les expériences de Cat Cafe sont différentes, mais j’ai eu la chance d’en avoir une très positive. Avant d’y aller, j’en ai discuté avec un des mes collocs qui m’a dit cette phrase toute à fait juste « A l’arrivée, tu paies plus qu’un café normal, juste pour te faire ignorer par des chats » (ahahah), c’est vrai que quand les chats rencontrent des inconnus pour la première fois, ils ne sont pas toujours très amicaux. Un autre de mes collocs m’a dit que lui son expérience avait été mauvaise car les animaux étaient mal entretenus ! Donc ça ne sentait pas bon.

Heureusement ce n'était pas mon cas. On m’a aussi raconté que les cat cafés étaient en train de fermer les uns après les autres car une loi récente interdit que ces lieux soient ouverts après 20h00, pour ne pas solliciter les chats trop longtemps, ce qui pose problème pour les personnes qui travaillent tard et qui sont la clientèle principale de ces cafés ; il y a donc un énorme manque à gagner!

Ah oui et comme vous le savez, j’ai aussi fait le Rabbit Cafe (voir NL précédente), c’était plutôt amusant, mais pour le coup là, moins de câlins, même si trop mignons ☺. Cependant la plupart des lapins étaient en cage (☹), donc je ne pense pas que je recommencerai...

Bref, en conclusion : allez plutôt voir sur internet, notamment Tripadvisor, ce qui est dit sur les cafés, ça vaudra mieux !

Tous ces restaurants et autres cafés à thème, ne m’ont pas empêchée de visiter un peu ! En réalité, mes dernières semaines au Japon ont surtout été marquées par les nombreux voyages que j’ai pu faire ! Avec un peu plus d’idée sur la date de mon retour et les fonds qui étaient disponibles, j’ai pu m’organiser pour voyager. Ne possédant pas de Japan Rail Pass (pass qui est offert aux visiteurs de courte durée, leur permettant de prendre tous les services de transport dépendants de la Japan Rail gratuitement, dont le Shinkansen- l’équivalent du TGV), j’ai dû tout payer de ma poche et j’ai donc voulu m’organiser pour faire le moins de déplacements possibles en train et surtout le moins d’allers-retours de grande distance entre les villes.

J’ai commencé par visiter Himeji, ville très connue pour son château. De Kyoto, cela m’a pris 1h40 de transport en train local, donc moins cher (contre 1h00 en Shinkansen). Honnêtement j’ai plutôt été déçue. Il est vrai que le château est magnifique de l’extérieur mais l’intérieur laisse vraiment à désirer...

Il n’y a aucun meuble, aucune décoration, rien du tout ! Heureusement, il y a la partie Nishino-maru qui elle, est beaucoup plus aménagée. En plus c'était blindé de monde et l’organisation était millimétrée dans le château, donc pas vraiment le temps de flâner (même s’il n’y avait pas grand chose à voir).
Le château a été bâti au début du XVIIème siècle et fut désigné comme trésor national en 1931, puis World Heritage Site dans les années 1990. L’emplacement où il se trouve a cependant été le lieu de construction d’autres châteaux depuis le XIVème siècle environ ! Il y a plusieurs détails intéressants, par exemple certaines des tuiles sont marquées d’une croix. En effet, Kuroda Kanbee, un des seigneurs du château au XVIème siècle était un chrétien ! L’arrivée du catholicisme eut lieu à cette même période avec des missionnaires portugais. Ces catholiques, qui à l’origine bénéficiaient de la faveur du Shogunat la perdirent et commencèrent à être persécutés dans leur ensemble (il y a notamment l’histoire des 26 martyrs chrétiens qui est très connue). Ils décidèrent de continuer leur pratique mais de manière plus dissimulée, avec des objets religieux cachés dans des temples bouddhistes et c’est dans cet esprit, que l’on retrouve des croix sur les tuiles du château qui fut rebâti au XVIIème siècle. Il y a cependant beaucoup d’églises au Japon, enfin qui ressemblent à des églises, je vous ai parlé de celle de Karuizawa mais juste à côté de chez moi à Kyoto il y en avait une aussi (entre deux temples !)

Dans le château d’Himeji, il y a aussi la très jolie et très triste histoire de la princesse Sen qui est entrée dans la culture populaire aujourd’hui et qui apparaît souvent dans des films et des jeux vidéos. Toute une partie du château (l’aile ouest- qui est pratiquement inexistante maintenant) montre la vie qu’elle aurait vécue au château. C’est plutôt bien fait !

Enfin, bref, c’est donc très beau de l’extérieur mais il n’est peut être pas nécessaire d’y passer toute une après-midi.

Mention honorable aussi au Jardin de Kokoen qui est très beau, juste à côté du château (vous pouvez payer un peu plus cher votre billet pour le château et cela vous permet d’accéder au jardin sans avoir à acheter un ticket séparé pour le jardin... En plus cela revient moins cher).

Le jardin date de 1992 et est composée de neuf jardins différents établis sur le site archéologique où se trouvait la résidence ouest du château (là où aurait vécu la princesse Sen). La brochure indique que des techniques de jardinage de la période d’Edo ont été utilisées (donc XVIIème siècle) dans le château, similaires à celle de sa construction.

J’ai pu assister à un spectacle de geishas ! En réalité c'était une offre pour les touristes qui leur permettait de découvrir en accéléré certaines des traditions au Japon. J’avais déjà fait la cérémonie du thé et l’ikebana (arrangement floral), mais je n’avais jamais vu ni les geishas, ni la musique au Koto (harpe japonaise), ni le Kyogen (comédie ancienne sous forme de sketchs) ni le Bunraku (qui est le théâtre de marionnettes datant du XVIème siècle environ). J’ai préféré ce dernier, c'était vraiment très beau et cela reprenait une scène classique basée sur des évènements vécus en 1773. La scène à laquelle nous avons assisté était celle d’une femme qui voit son amour quitter le château suite au vol de l’épée de son maître. En réalité, l’épée a été dérobée par quelqu'un d’autre. Apprenant cela, elle fait tout pour le prévenir et sonne la cloche destinée à alerter la population et les gardes lors d’incendies. Et la neige se met à tomber. Finalement les portes du château s’ouvrent et son amour revient. La manipulation des marionnettes était vraiment extraordinaire, très vivante et très différente de nos « guignols ». Il y avait une personne dont on voyait le visage, sans doute le « maître » et deux autres qui étaient en noir de la tête aux pieds et masqués, qui se devaient d’être le moins visibles possible (sans doute les disciples).


Gion Corner et auvents rétro
C'était au Gion Corner qui est dans le quartier des geishas à Kyoto, qui s’appelle aussi Gion.

C’est vraiment un endroit que j’aime beaucoup, il y a une ambiance très particulière avec des restaurants très chics, des anciennes maisons et pour entrer dans ce quartier il faut passer par une grande rue avec des auvents un peu rétros, très sympa à voir.

En plus, de chez moi le quartier est facilement accessible en vélo! Les magasins sont un peu des attrape-touristes mais certains sont des fournisseurs officiels de certains habits traditionnels de geishas. C’est aussi le quartier qui a servi pour le décor du film « Mémoire d’une Geisha » et où une partie du livre qui en est à l’origine, se déroule. D’autres parts, attention les amis, ce qu’en Occident on appelle geishas sont pour la plupart du temps des « Maikos », c'est à dire des apprenties geishas. Elles doivent attirer l’attention, c’est pourquoi elles sont souvent très maquillées et ont des kimonos de couleurs vives. Alors que les geishas, ou geikos, plus établies ont souvent des kimonos noirs et peuvent avoir (ou non) le maquillage blanc que l’on voit sur les maikos.

Spectacle de Geisha

Très jolies photos du photojournaliste Lucas Vallecillos
Un autre endroit où je suis allée (deux fois, sauf que la deuxième fois c'était involontaire, on m’avait donné un nom différent ! Mais bon c'était bien quand même), c’est Arashiyama. C’est un endroit à environ 20 minutes en transport de la gare de Kyoto et c’est très pittoresque. Il y a toujours beaucoup de touristes, mais c’est un lieu agréable à voir, surtout quand il fait beau. La première fois, j’y suis allée avec la fille turque dont je vous ai parlé, rencontrée avec mes camarades de classe lorsqu’ils sont venus visiter Kyoto. Je suis allée la rejoindre sur place l’après midi. Nous avons tout d’abord été déjeuner.

(okonomiyaki : MIAM)
Puis on a été faire un tour au sanctuaire des singes ! A l’entrée, une fois le billet acheté, on nous a donné un papier avec les consignes : ne pas les regarder dans les yeux, ne pas les toucher, ne pas leur donner à manger à l’extérieur, ne pas prendre de photo sur le chemin et (en rouge !) garder une distance supérieure à 3 mètres avec les singes. Ca met déjà dans l’ambiance ! Mais le fait est que ce sont des macaques, ce sont ces mêmes singes qui agressent les touristes en Inde. Et il s’agissait en plus réellement d’une réserve sauvage, ils étaient en liberté et parfois on se faisait surprendre à en découvrir un sur un talus un peu plus loin alors qu’on ne l’avait pas remarqué. La montée pour parvenir aux singes a été un peu dure... environ 30 minutes d’une pente à 20° sous une chaleur humide...

C’est le sourire de la fatigue... Au passage, en japonais, chaleur humide se traduit par « chaud eau »... pas mal pour s’en rappeler ahaha. Ce singe trouve cette blague nulle.

Nous sommes arrivées en haut et pour quelques yens de plus (tiens, c’est presque le titre d’un film...) on achetait de quoi les nourrir.
J’ai préféré les pommes aux cacahuètes : les singes nourris par moi seront en bonne santé MONSIEUR.

C'était plutôt sympa, même si les gros singes étaient assez violents avec les jeunes. Après on a loué une barque et on a fait un tour sur la rivière (« auuu dééttouuuurrr deee lllaaaa riiivviiièèèrreeeee »).

Où on s’est fait accoster par des canards et on a presque eu plusieurs collisions, mais bon on s’est dit qu’il faisait beau, quitte à prendre l’eau...

On est arrivées à terre en un seul morceau et surtout sèches.

Puis on a été faire un tour dans la rue commerçante où il y avait plein de boutiques sympas dont une de boîtes à musique (les japonais adorent ça, à Kobe, il y a un musée !)

La deuxième fois que j’y suis allée, j’ai visité le Temple Tenryuji. C’est un temple tout à fait surprenant. En apparence, il est assez normal, mais une fois à l’intérieur, c’est assez drôle de voir la modernité de certaines des œuvres exposées.

Et je suis allée voir la forêt de bambous qui était sympa mais très similaire à celle de Kamakura. On a aussi fait un tour de petit train pour voir la rivière de plus près, c'était très beau.

Kobe est peut être la ville qui m’a le plus surprise ! In-croy-able ! En réalité c’est la ville du design, selon l’UNESCO.
Au début j’étais un peu inquiète : je regardais sur internet ce qu’il y avait à voir et la liste était plutôt maigre. C'était jusqu’à ce que je me balade sur place et que je comprenne qu’en réalité, c’est la ville en elle-même qui est intéressante. Il y a des reproductions de vieilles maisons européennes construites par de marchands européens car Kobe était une ville très importante au moment de la révolution industrielle, notamment à cause de son port avantageusement situé.
En réalité, ce qui m’a le plus plu c’est à quel point sur une petite concentration, la ville peut être diverse. Entre les quatre stations principales : Sannomiya, Motomachi, Kobe et Shin-kobe, il y a une telle diversité de paysages. Sannomiya est la réelle station de Kobe, le centre ville. En réalité, si jamais vous y allez en train local (donc pas en shinkansen), vous avez intérêt à descendre à cette station plutôt qu’à celle qui s’appelle « Kobe ». C’est là le nœud de stations qui vous permet après d’aller dans tout Kobe. J’ai commencé ma première visite par une randonnée dans la montagne Rokko. Il faut prendre un tramway puis un funiculaire pour arriver au sommet, mais c’est très beau, c’est une attraction très prisée lorsque la nuit tombe car on a une vue sur tout Kobe illuminé (accès ouvert seulement le week-end... donc je ne l’ai pas vu).
Je suis allée me balader après, en restant vigilante.

Il faisait un temps magnifique et j’ai mangé tout en haut dans un café face à la vue.

Ensuite je suis redescendue et suis allée au parc de Sorakuen. Un des plus beaux et paisibles parcs que j’ai vus jusqu’à présent. Il y a dans ce parc une maison qui s’appelle la Hassam House : elle fut bâtie en 1902 et servait à l’origine de résidence à un marchand anglo-indien. Elle fut déplacée de son emplacement d’origine en 1963, une fois donnée au gouvernement. Une des cheminées est exposée devant : elle s’est détachée après le grand tremblement de terre d’Hanshin en 1995. Il faut aussi parler des Etables de Kodera, qui ont été construites en 1910 et qui appartenaient au maire de Kobe.

On dirait presque qu’on est dans un pays d’Amérique du sud !
Il y aussi une partie d’une « péniche » (le mot est particulièrement mal choisi, mais c’est celui qui est donné dans le leaflet). En réalité au Japon, il n’y avait pas réellement d’utilisation de la cale d’un bateau pour les appartements, mais plutôt des maisons posées sur le bateau. Une fois arrivée à terre, ces « maisons » étaient posées sur le sol et souvent utilisées par la suite comme des habitats terrestres.
Les dames du parc étaient charmantes aussi et je leur ai acheté de l’encens qui sentait merveilleusement bon ! Puis, j’ai marché jusqu’à China Town, en partant de Sannomiya, il y avait plein de magasins vintage! Je suis finalement arrivée à China Town.

J’avais déjà vu celle de Yokohama, mais j’ai préférée celle-ci car il y avait plus de choses à voir notamment certains magasins très sympas et des restaurants dont la devanture était très belle. J’en ai profité pour manger du bœuf de Kobe ! C'était un peu la version cheap parce que c'était dans un hamburger et que la viande avait été frite, mais c’est vrai qu’on sent la différence avec les autres viandes au Japon. C’est un autre des petits reproches qu’on pourrait faire au Japon : la viande coûte très cher et du coup se faire un bon steak équivaut parfois à un petit PEA ... (obsédée par les PEA celle-là !). A noter cependant que les restaurants sont moins chers au Japon qu’en France. Pour autant tout ce qui doit être importé peut finir par être cher... il faut être vigilant surtout sur les légumes (notamment nos légumes méditerranéens type tomates etc...). Il n’y a pas beaucoup de place pour cultiver au Japon, du coup beaucoup de matières premières sont importées (souvent de Chine, mais pas seulement), cela donne des prix bien supérieurs à la France, non seulement pour produits importés tels quels mais aussi pour les produits qui dépendent de ces matières deviennent bien plus chers, exemple type : le lait, car les vaches ont besoin d’être nourries. (logique !) Un système assez sympa et pratique pour les gros mangeurs, c’est le Tabehodai (ou il y a aussi le Nomihodai pour les gros buveurs ahaha – je blague mais ça existe). C’est l’idée du buffet à volonté. Pour ma part, même si je mange beaucoup, je ne mange jamais suffisamment pour arriver à un retour sur investissement. En plus il y a pas mal de contraintes : notamment tout le monde à la table doit prendre à volonté, donc si vous êtes avec des amis mais que, eux, veulent prendre autre chose, vous ne pouvez pas prendre à volonté. C’est un peu contraignant. Enfin, bref, après mon bœuf de Kobe, je suis allée faire un tour dans un quartier où il y a toutes ces maisons de marchands européens. Il commençait à faire sérieusement nuit, mais ce n'était pas grave : l’éclairage du quartier était superbe ! Les maisons étaient en très bon état et cela se voit qu’elles sont entretenues. Il était malheureusement trop tard pour y entrer mais je me suis promis que j’y retournerai ! Ce que j’ai fait quelques semaines plus tard.

Sur les conseils d’une amie japonaise, je me suis rendue à la ferme qui se trouve en haut du Mont Rokko à 20 minutes en bus de l’arrêt final du téléphérique. C’est une véritable ferme avec de nettes influences architecturales occidentales du début du XXème – genre petite maison dans la prairie !
Il y a des ateliers où l’on peut faire des fromages ou des glaces et des cours de menuiserie pour les enfants. Il y a plusieurs animations dans la journée, par exemple on peut assister au nourrissage des veaux et voir les chiens de berger ramener les brebis dans la bergerie. Et puis il y a des lapins aussi.

J’ai pu voir des vaches et des veaux, c'était un peu mignon, mais j’ai préféré les chèvres (peu de gens le savent mais c’est un de mes animaux favoris ; après le chat bien sûr).

Bref très sympa, ensuite, je suis allée me balader dans le centre ville et j’ai surtout été diner à la « England House » mais dont le pub s’appelle le Kings of Kings. A l’origine ce n'était qu’un musée comme les autres exposant des objets de l’époque de sa construction. Mais pour son 100ème anniversaire en 2007, l’étage a été aménagé en une « reconstitution » de la demeure de Sherlock Holmes. L’intérieur de son appartement a été arrangé selon les livres d’Arthur Conan Doyle. Ils ont même eu la reconnaissance de la Sherlock Holmes Society of London qui leur a rendu visite en 2009. Et c’est très drôle : on n’a pas du tout l’impression d’être au Japon ! Mais en même temps, certains petits détails ne trompent pas : la façon dont les plats sont présentés, la clientèle etc.

Courrier de la Sherlock Holmes Society of London
Bref, une ville bien sympa à visiter si vous avez le temps (en Shinkansen c’est pas très loin de Kyoto). En plus l’office du tourisme (présent à la station Shin-Kobe et Sannomiya) est extrêmement compétent et parle anglais ! Ils disposent d’un grand nombre de documents gratuits, dont des plans, qui sont très bien faits et faciliteront la visite ! N’hésitez pas à préparer un peu en avance votre voyage dans cette ville, car il y a beaucoup à voir. Petit regret cependant, j’y serais bien restée un peu plus longtemps, j’ai l’impression de n’avoir rien vu !

La Mosquée de Kobe
Bon passons aux choses sérieuses, toutes ces petites villes sont bien sympas, mais je n’ai pas passé de nuit sur place...jusqu’à ce que je décide de partir pour Hiroshima et Fukuoka. Première chose : le prix insensé du train lorsqu’on a n’a pas le Japan Rail Pass... J’ai essayé d’envisager toutes les possibilités : bus, train local, même avion ! Mais ce qui était le moins « cher » en rapport temps/prix était le shinkansen (en train local, de Kyoto à Hiroshima, c'était 6h00 !! avec 7 changements de train !), deux heures en shinkansen pour la modique somme de 100 euros (aller seulement !).
Seconde chose : l’hostel. Je pense que je suis plutôt bien tombée, c'était vraiment sympa et propre : comme je vous l’ai dit, au Japon, vous pouvez vous permettre de vous lancer dans le pas cher sans avoir peur d’être dans un taudis.

Le lendemain, debout de bonne heure - sous une pluie battante... pour aller voir le Dôme et le Musée du Mémorial de la Paix.
Ce fut une journée bouleversante, c’est le moins que puisse dire. Pour autant, je pense que c’est un voyage obligatoire pour toute personne qui visite le Japon.

Le parc du mémorial de la Paix.
A 8h15 le 6 août 1945, la ville d’Hiroshima a été visée par la première bombe atomique jamais utilisée en tant qu’acte de guerre. En décembre, lorsqu’a été considéré que les effets aigus de la bombe étaient dissipés, il a été évalué que la bombe avait anéanti près de 140 000 vies humaines. La bombe atomique qui a été larguée sur Hiroshima faisait à peu près 3 mètres et pesait 4 tonnes et comme elle était plus petite que prévu, on lui donna le sobriquet de « Little Boy ». Elle contenait environ 50 kilogrammes d’uranium 235 mais la fission instantanée de moins d’1 kilogramme libéra une énergie équivalente à 16 000 tonnes d’un explosif à haute puissance. Tous les bâtiments furent annihilés dans un rayon de 2 kilomètres de l’hypocentre ; les rayons de chaleur et les radiations s’échappèrent dans toutes les directions, augmentant l’air autour d’une boule de feu et ainsi créant une déflagration.
A l’origine la bombe devait être larguée au dessus de lieux stratégiques. Mais à cause des vents, elle a été déviée de 600 mètres sur un hôpital. Voir le point d’impact ne permet pas réellement de se rendre compte de l’importance du choc. On commence à l’apercevoir lorsque l’on voit le Dôme pour la première fois.

C'était à l’origine le palais d’exposition industrielle d’Hiroshima. Pendant la guerre, il se transforma en bureaux pour diverses entreprises d’Hiroshima. Il a réussi à survivre à l’explosion, mais quelques travaux ont dû être faits car il menaçait de s’effondrer, cependant la communauté locale est tombée d’accord, à l’époque de ces rénovations, sur le fait qu’il était important de ne pas le refaire à neuf, afin qu’il reste un souvenir de cette tragédie. Il est d’ailleurs encore possible de voir des traces de la déflagration, car le Dôme était à environ 130 mètres de l’épicentre de l’explosion (ce qui équivaut à une tête d’épingle au regard de la puissance de la bombe).

J’ai été très surprise par la gentillesse des gens sur place (même si c’est plutôt fréquent au Japon). En particulier, ils étaient très ouverts à ce qu’on leur pose des questions sur la bombe et les conséquences de cette dernière. Une femme m’a même accompagnée à l’épicentre que je n’arrivais pas à trouver (c'était quand même bien à 10 minutes de l’endroit où j’étais). Près du Dôme, il y a un guide qui est en fait un survivant in utero à la bombe, il s’est donné beaucoup de mal pour recueillir des témoignages, des faits, des statistiques et des informations scientifiques dans un dossier très complet (en anglais, mais il y a d’autres langues aussi - dont le français je crois). Il peut répondre aux questions dans un anglais très compréhensible et est très ouvert. Il raconte l’histoire de sa grand-mère qui était morte des effets des radiations.
C’est un des éléments qui est très bien expliqué au Musée du Mémorial de la Paix, que je suis allée visiter par la suite. Voici une des photos les plus impressionnantes que j’ai prises et qui traduit bien l’échelle de la bombe par rapport au reste de la ville.
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On peut voir la ville avant l’explosion et la comparer avec la taille de la boule de feu.

Le message du musée est clair : parvenir à convaincre d’éliminer « toute les armes nucléaires et parvenir à une communauté internationale véritablement pacifique ». Et le musée se donne vraiment les moyens d’y parvenir. En racontant les histoires de certaines personnes à travers des objets personnels, il parvient à transformer une catastrophe parfois quelque peu déshumanisée, lorsque racontée en cours d’histoire, en une catastrophe arrivée à des êtres humains, des personnes dont nous aurions pu être un proche mais sans réellement tomber dans le pathos. De plus, il explique comment fonctionne la bombe et quels sont ses effets scientifiques sur le corps humain, notamment à travers les effets appelés « aigus », c'est à dire ceux qui ont été ressentis jusqu’au mois de décembre (soit 4 mois après l’explosion) et ceux qui ont eu lieu après (difformité à la naissance, hausse des cancers etc). Une histoire particulièrement touchante est celle de Sadako Sasaki, une petite fille qui fut exposée aux radiations lorsqu’elle avait deux ans. Dix ans plus tard elle est entrée à l’hôpital avec une leucémie. Apparemment, une légende dit que lorsque 1000 cigognes en papier sont pliées, un vœu est exaucé. Malgré ses 1000 et quelques centaines de cigognes, elle est morte 8 mois plus tard. Plusieurs de ses affaires sont exposées dans une partie du musée qui lui est dédié. Un monument aux enfants a été érigé et est couvert de cigognes en papier à sa mémoire, cette petite fille est devenue un des symboles de la catastrophe.

Je pourrais aussi vous parler du mur recouvert de pluie noire qui est celle tombée après l’explosion. Ou je pourrais vous parler de la tôle complètement tordue par la chaleur et la puissance de l’explosion ou encore des objets personnels complètement ravagés par les radiations/la chaleur/l’explosion.dis

Cependant le musée essaye d’aller plus loin que d’émouvoir les foules. Il a aussi un but informatif, sur les dangers que représente ce type de bombe.

La science derrière la bombe...
C’est pourquoi à la sortie, vous avez la possibilité de signer une pétition pour le désarmement nucléaire de toutes les nations. D’un point de vue purement formel, le musée est vraiment bien fait et mérite (ce devrait même être obligatoire) une visite de 2/3 heures pour être fait correctement (même si j’ai vu des gens partir au bout d’1heure). Le musée coute 50 yens, soit 36 centimes d’euros.

Après cette visite, je suis allée voir le château d’Hiroshima. Je l’ai largement préféré au Château d’Himeji (ce qui est un comble pour la ville qui est uniquement connue pour ça...meh). Le château date de 1589 (période ? période ?? Allez, vous savez... EDO ! ☺)

L’intérieur du château détaille l’histoire de la ville d’Hiroshima à l’époque des samouraïs et du développement économique important de la ville, qui fut très prospère à cette époque, notamment à cause de ses rivières très nombreuses qui facilitèrent les échanges dans la région.

L’intérieur est très bien aménagé, avec toutes les explications en anglais (sauf pour l’ENTIERETE du troisième étage... qui n’est qu’en japonais). S’il fait beau temps on a accès au dernier étage où il y a une terrasse, avec un beau panorama, mais cette fois-ci il y avait trop de vent !

Un autre truc plutôt fun qu’on peut faire dans pas mal d’endroits c’est d’essayer des costumes. J’ai essayé un kimono pendant qu’un mec qui était là essayait le costume pour les hommes et un autre le costume des samouraïs. On a commencé à sympathiser et à discuter entre nous, tout en prenant des photos.

Finalement, on s’est rendu compte qu’on voulait aller visiter le même jardin, après ça du coup, on s’est dit qu’on allait suivre celui du groupe qui avait Google maps sur son téléphone et on est partis ensemble. On est arrivés beaucoup trop tard, mais bon, c'était l’heure de dîner et on y a été ensemble. On est passés devant un restaurant qui sentait très bon, c'était un restaurant de yakitori et on a passé la soirée là. C'était très sympa ! Une des personnes travaillait pour Disney Live et était en tournée au Japon (spectacle de Disney avec les personnages qui font du cirque). En tout cas c'était bien sympa !

Le soir, en rentrant à l’hostel, j’ai parlé à une de filles avec qui je partageais la chambre et je lui ai dit que je comptais aller à Miyajima le lendemain (c'était une destination que 5 personnes différentes m’avaient recommandée !). C’est une île (dont le vrai nom est Itsukushima mais qui est communément appelée Miyajima, c'est-à-dire « l’île sanctuaire ») qui se trouve à environ 1h00 d’Hiroshima (en comptant le métro et le ferry), qui est extrêmement célèbre car c’est l’une des « les 3 plus belles vues du Japon » (avec Matsushima, dans le Sendai et Amanohashidate au nord de la préfecture de Kyoto). Cette classification a été faite par le philosophe confucianiste Razan Hayashi.
Miyajima est très connue pour le «torii » dans la mer - cette porte que l’on retrouve dans les sanctuaires (je vous en ai parlé pour Fushimi Inari). C’était absolument incroyable, encore une fois dans mon top 10.
J’ai pu remanger des huitres chaudes pour le déjeuner, c’est décidemment ce que je préfère au Japon et avec l’anglaise de l’Hostel on a été visiter le fameux sanctuaire d’Itsukushima (du même nom que l’île)et on mangé un melon cake pour se donner du courage avant de gravir le Mont Misen. Enfin, « gravir », on a surtout pris le téléphérique et avant cela le bus. A la sortie du téléphérique, la vue est magnifique. Une fois arrivé là, pour parvenir au sommet, il faut bien encore une quinzaine de minutes de marche, sur des cailloux pas très sûrs. Il y a plusieurs temples et sanctuaires sur le chemin, notamment le très célèbre « Hall de Kiezu-no-Reikado » aussi connu sous le nom du « sanctuaire des amoureux ». C’est un lieu où beaucoup de couples se rendent afin de prier pour leur amour. C’est aussi là que se trouve une « flamme éternelle » qui brûle depuis 1200 ans. Une des possibilités pour les couples qui visitent est de faire un serment de feu : dans une dépendance du temple il y a une sorte de machine qui permet à une flamme de s’allumer lorsque les boutons sont appuyés ensemble. Il est aussi dit que l’eau bénite bouillie sur cette «flamme éternelle » peut guérir d’un grand nombre de maladies. Elle fût aussi utilisée comme inspiration pour la flamme de la Paix d’Hiroshima qui se trouve sur le mémorial (voir plus haut).
Enfin, nous sommes redescendues à pied de la montagne (2h00 environ) et nous avons pu voir le coucher de soleil, en compagnie d’un daim très insistant pour rester avec nous.



(Il y avait beaucoup, un peu comme à Nara mais un peu plus agressifs, sauf lui qui était tout mimi).

Le tout en mangeant des gâteaux Momiji Manju fourrés aux haricots rouges !
C'était très bon et ça faisait du bien après toute cette marche (j’entends les plus sportifs d’entre vous rigoler : c'était l’heure du goûter, ok ?)

Avec toutes ces aventures, j’ai commencé à me dire que j’aillais gentiment reprendre le Shinkansen et continuer ma petite escapade pour aller à Fukuoka. Je voulais y aller parce que c'était la capitale de l’île principale au sud du Japon qui s’appelle Kyushu. Sauf que mon départ m’enchantait de moins en moins car la réaction de tout le monde quand j’ai dit que j’allais à Fukuoka : « Mais pourquoi faire ? ». Et cela même dans l’hostel d’Hiroshima, juste avant mon départ. Fukuoka pouvait se vanter d’être : « un endroit plutôt sympa pour le shopping et la nourriture est bonne »... chouette ! , donc en termes de visites, le néant.

Heureusement, il y a Tripadvisor (à lire avec l’intonation de la pub de Findus). Et j’y ai trouvé plusieurs itinéraires recommandés... tous en dehors de Fukuoka. En réalité, Fukuoka servait de point d’attache mais il fallait obligatoirement en sortir ! La première recommandation indiquée est celle que j’ai finalement suivie : Nokonoshima.

C’est une île plutôt difficile d’accès mais qui vaut vraiment le déplacement, elle est surtout connue pour son parc qui a des plates-bandes superbement fleuries, qui varient en fonction des saisons (j’ai raté la plus célèbre des floraisons, celle des fleurs de colza mais j’ai pu voir celle des Marguerites Livingston, aussi connues sous le nom de Ficoïdes ou de « tapis magique »!)

Même si l’île est assez difficile d’accès, les habitants se sont donné beaucoup de mal pour attirer les touristes, notamment en traduisant absolument tout en anglais, de la documentation aux menus dans les restaurants. En arrivant dans le parc, je me suis justement arrêtée dans un resto tout en haut de la colline avec vue sur la mer et une terrasse incroyable. J’ai pris un menu qui m’a coûté environ 10 euros et NOM ! Le restaurant prévoit même la possibilité de faire des barbecues (ils vous donnent tout et vous cuisez vous même). En plus dans ce même parc, il y a des jeux pour les enfants et la possibilité de caresser des lapins et des chèvres (« encore ! »- me direz vous mais au Japon on aime ça !) .

Après déjeuner, je suis donc allée les voir et je me suis promenée dans les allées. Il faisait un temps magnifique et c'était vraiment très agréable.

J’ai finalement repris le bus pour retourner au ferry et comme j’avais du temps j’en ai profité pour goûter une spécialité locale, une sorte de limonade à base d’oranges qui poussent sur l’île.

C'était très bon mais comme beaucoup d’aliments au Japon, ça manquait un peu de sucre... (Remarquez, c’est peut être pour ça que j’ai maigri...meh).

C'était surtout le bar qui était vraiment cool, c'était très détente et un peu bohème/surfer, en plus les propriétaires étaient très sympas, ce qui ne fait pas de mal non plus. Ah oui et les verres dans lequel on me l’a servie était français, madame ! (C'étaient des Duralex).

J’ai repris le ferry et suis rentrée à Kyoto par le Shinkansen a nouveau. A mon retour et après avoir vu la belle région du sud du Japon, surtout lorsque j’étais à Miyajima, je me suis dit que les paysages que j’avais vus devaient ressembler à Okinawa et que je regretterai de ne pas y aller. Et là, virement « surprise » de la banque et billet d’avion pas cher trouvé sur internet : ET BIM ! Okinawa me voilà. Mais petite peur que j’ai eue, lorsque j’en ai parlé à une de mes amies, elle m’a directement demandé : « ah ! donc tu as une voiture ? » WHAT ?! Je me suis dit que tous les étrangers qui y allaient ne louaient pas de voiture et qu’ils s’en sortaient très bien (euhh à mon avis...) donc du coup je me suis dit que je verrai sur place. En plus, j’avais vu sur internet qu’il y avait quand même la possibilité de prendre des bus. Pour ajouter à la difficulté, (et un peu au stress) quand je suis arrivé à l’hostel (qui au passage était super, très bien placé et vraiment pas cher) et que j’ai commencé à regarder comment organiser le peu de jours que j’allais passer sur place, je me suis rendu compte que : premièrement on était dimanche, du coup les activités étaient hyper limitées, deuxièmement, que je devais obéir aux horaires de bus, car sinon c'était rentrer à pied. Enfin, que la ville d’Okinawa ne présentait que peu d’intérêt (les mots de la directrice de l’hostel) et que c'étaient les îles autour qu’il fallait visiter : s’organiser pour prendre le ferry, voire le bus avant etc. Comme en plus, je me perds sans arrêt, je me suis dit que j’allais passer la journée dans les transports et ne rien voir, donc j’ai envisagé d’aller faire un tour à la plage pas très loin, même si ce n'était pas la plus belle. Je m’assoie dans la salle commune de l’hôtel et je commence à discuter avec un couple d’américains, dont une fille qui se trouvait dormir dans ma chambre. Une canadienne se joint à la discussion et finalement cette dernière nous annonce qu’elle voulait se rendre à Tokashiki, une île qui se trouve à environ 1h00 en ferry de l’hostel (qui était situé juste à côté du port !) N’ayant pas réellement de plan et voyant comme elle avait l’air au courant de toutes les démarches, je lui ai demandé si cela ne la dérangeait pas qu’on y aille ensemble, juste pour le chemin puis après chacun partait de son côté (je ne voulais pas passer pour la grosse incruste dans sa journée). La fille super sympa m’a même dit que si je voulais on pouvait passer la journée ensemble. Ce à quoi le couple n’ayant pas non plus réellement de plan a demandé si on pouvait y aller tous ensemble, ce que nous avons fait ! On s’est rendues compte qu’avec les filles, on partageait toutes la même chambre. On en a profité pour faire plus ample connaissance. Le lendemain au réveil il faisait un temps magnifique ! Mais ayant une place limitée dans ma valise et ayant vécu au Japon pour la majorité du temps dans le froid, j’étais particulièrement mal équipée. (Surtout pour les chaussures : des Sorel fourrées...J’avais que ça ! En plus le couple d’américains vivait à Hokkaido, l’île quasi-polaire au nord du Japon- du coup ils connaissaient la marque) A défaut de nouvelles chaussures, j’ai acheté le premier short que j’ai trouvé (9 euros dans une boutique sur le chemin du port).
Une fois à bord, on a pris le soleil une petite heure, et lorsqu’on s’est approché de l’île on a été accueillis par cette vue.


A partir de ce moment là tout n’a été que magnifiques vues, plages de sable fin, palmiers, eaux turquoises - comme sur les cartes postales. Il a fait un temps radieux. On a commencé par prendre le bus pour aller à la plage (on était arrivés dans un port). Une fois sur place on s’est posés et on s’est baignés (j’avais acheté un masque pour voir sous l’eau) puis on est allés manger au restaurant de la plage. C'était le meilleur sashimi de ma vie, avec des ramens d’Okinawa (je ne suis pas sûre de la différence mais on dirait que celles-ci sont faites à base de riz complet).

Après cela on a loué des canoës pour aller sur la toute petite île en face. (Environ 20 minutes à la rame).

Une fois arrivés sur place, on a grimpé tout en haut des rochers (avec les pieds nus, c’est pas la chose la plus facile que j’ai faite- mais bon on est arrivés au sommet !) et là... la vue.

Ensuite on est redescendus et pendant que les autres faisaient une petite balade, je suis restée avec la canadienne sur la plage, en ramassant des coquillages et on a été se baigner. Et sous l’eau j’ai vu plein de poissons incroyables, j’avais l’impression d’être dans un documentaire de National Geo ! On est resté quelques heures à patauger... (et à faire du yoga ahah.

Lorsque le soleil a commencé à disparaître un peu derrière les nuages, on a été dans un bar prendre un soda, en attendant le bus.

Le soir on est allées manger avec la Canadienne dans un Izakaya (restaurant qui vous sert plein de petits plats différents, type tapas japonais un peu) et pour la première fois, j’ai fait le tabehodai (manger à volonté !) c'était vraiment bon et j’étais fat à la fin.

Bref, bilan de la journée : coups de soleil incroyables (pourtant j’avais bien mis de la crème... j’ai encore les marques aujourd’hui !), des étoiles pleins les yeux et des souvenirs inoubliables !
Au passage pendant mon séjour au Japon, j’ai perdu 5 kilos ☺, je pense que c’est dû au fait qu’il y a très peu de sucre mis dans la nourriture. En plus j’ai toujours mangé du frais : les bentos qui s’achètent dans les convenience stores sont pour la plupart frais et finalement peu gras. Mais c’est encore plus général au Japon j’ai l’impression : manger léger fait presque partie de la culture on dirait. Un exemple tout bête : en France lorsqu’on prend l’apéritif, on nous apporte souvent des cacahuètes. Au Japon, ce sont des Edamame, qui sont des haricots dont on mange la graine.

Je trouve que cet exemple traduit assez bien le rapport face à la nourriture. Il faut aussi parler de la nourriture d’Okinawa car l’île est connue pour abriter le plus grand nombre de centenaires au monde ! (pour autant ces chiffres risquent de changer selon les spécialistes, notamment à cause de l’arrivée d’un certains nombre de chaînes de fast food sur l’île...). En tout cas j’aime perdre du poids sans m’en rendre compte (j’ai pas mal marché l’air de rien et puis j’avais des séances de sport occasionnelles mais c'était plus pour le fun. Ca a été le cas pour le soccer ball dont je vous ai parlé, mais à Tokyo j’ai fait aussi du baseball en intérieur. C'était bien marrant.

« Ah bon, c’est pas du golf ? »
J’ai bien fait de changer mes plans d’ailleurs, car le lendemain, le temps n’était pas au beau fixe, du coup ça m’a permis d’aller à l’Aquarium d’Okinawa, qui – comme beaucoup d’endroits au Japon – détient un certain nombre de records. En particulier, c’est l’un des seuls aquariums au monde à avoir des requins baleines. Ce sont les plus gros requins qui existent mais ils sont parfaitement inoffensifs pour les humains (ils ne mangent que du plancton).

En réalité, le plus grand record est pour l’aquarium où sont ces requins. Il fait 7 500 m3 et il est possible d’en voir le dessus en montant des escaliers.

Une fois en haut des guides sont très heureux de vous renseigner sur les espèces présentes dans l’aquarium (avec les requins baleines, il y a des raies manta, des thons, et tout un tas d’autres poissons). Et j’ai vu pour la première fois un système de traduction en direct : les guides ont un Ipad et contactent un service de traduction qui se trouve à Tokyo via Skype et vous avez la traduction instantanée ! Ca a plutôt bien marché. Dans cet aquarium, il y a aussi des bassins avec des dauphins, des tortues, des lamantins et des poissons locaux. A ce sujet, petite anecdote... : Il se trouve qu’une des premières salles de l’aquarium vous amène ensuite dans une salle où sont exposées les espèces dangereuses pour l’homme... en particulier, les poissons et les coquillages. Outre le fait que j’ai appris qu’il y avait des poissons pierres à Okinawa, j’ai aussi appris que l’un des coquillages que j’avais pris la veille sur la plage, était en fait juste un des plus venimeux sur terre.

Pas de problème... mais bon il ne m’est rien arrivé. Je serai juste plus vigilante la fois prochaine ! L’aquarium m’a plu même si honnêtement certains animaux faisaient parfois peine à voir, notamment les requins baleines qui avaient été prélevés dans leur habitat naturel et n’avait donc pas fait l’objet d’un élevage en captivité. Surtout qu’en plus, ces animaux étant habitués à des kilomètres de mer se retrouvaient à 3 dans un aquarium. Et comme pour la Tour de Tokyo, certains aquariums, n’avaient pas de coraux, voire même de sable... Mais bon, c'était quand même clairement mieux que l’aquarium de la tour de Tokyo, d’autant que là, les soigneurs avaient l’air de savoir de quoi ils parlaient.
J’ai en revanche trouvé la partie « éducative » très bien faite et très intéressante, même si à mon goût il n’y a pas suffisamment eu d’informations sur l’état actuel des océans, et les causes anthropiques du déclin de sa santé. Ils ont cependant bien expliqué le fonctionnement de l’océan et des espèces.
J’étais un peu déçue de devoir repartir si tôt mais le bus n’attendait pas ! (d’autant qu’en chemin, je me suis rendue compte que j’avais oublié de check out de l’hostel (mes affaires étaient restées dans la chambre et je n’avais pas rendu la clé...meh) et en plus j’avais un avion à prendre ! (oui je ne suis restée que deux jours : l’argent commençait cruellement à manquer)

Tu pars déjà ? (lui, je l’ai mangé...Fugu)
Dans tous les cas, je recommande vivement Okinawa, seulement à 2h00 d’avion d’Osaka. C’est vraiment bien. Ensuite, je suis rentrée et le lendemain, j’ai préparé ma valise. Ah oui, je suis allée chez le coiffeur aussi ☺

J’avais un peu peur, puisqu’en règle générale, les cheveux asiatiques sont beaucoup plus épais que ceux des occidentales, du coup je me suis dit que la teinture risquait de me les bousiller. J’ai choisi d’aller chez un coiffeur d’une chaine qui existe aussi à Paris, en me disant qu’il y aurait plus de chances de tomber sur des produits plus doux. En réalité, je crois que les produits étaient les mêmes que chez un coiffeur non français mais bon j’ai toujours mes cheveux, donc je pense que le coiffeur savait ce qu’il faisait.

Questions :

- T’as des copines japonaises ? Tu les as rencontrées ou ?

Oui, je me suis faite des copines et des copains japonais. La plupart du temps je les ai rencontrés lors de mes visites : certains n’habitaient pas sur place et visitaient aussi, d’autres m’ont aidée à trouver mon chemin (et la plupart du temps accompagnée), ce qui fait qu’on a discuté quelques minutes et fini par échanger nos coordonnées. Parler japonais a clairement été un plus, mais il est vrai que certains japonais voulaient pratiquer leur anglais.

- Tu as rencontré des garçons japonais ?

Je suis un peu jalouse des mecs pour ça : il n’y a aucun problème pour se faire des amies/copines filles au Japon. D’après elles, nous, français, sommes « tellement romantiques », comprenez qu’on leur adresse la parole en les regardant dans les yeux... Pour les garçons japonais, c’est une autre histoire. Ils sont hyper timides, la plupart du temps, tu as l’impression qu’ils se forcent lorsque tu leur parles. Certains sont assez internationalisés donc c’est plutôt facile s’ils veulent parler anglais, mais ça reste rare. J’en ai rencontré quelques uns mais c'était toujours une bataille pour arriver à les faire parler. A la fin j’ai laissé tomber.

Les Hosts club...
- T’es allée voir un entraînement de sumos dans une écurie de sumos ? j’ai adoré ça, moi

J’ai malheureusement manqué la saison ! Quand j’ai voulu réserver, ce n'était possible que pour l’été et je ne savais pas si je resterais aussi longtemps que ça ! Mais pour ce que j’ai vu à la télé, honnêtement ça ne m’a pas enchantée... Un de mes collocs faisait de la lutte sumo comme sport (non, ce n'était pas un monstre de 2 mètres et 200 kilos...), il le pratiquait comme un lutteur quelconque (à part qu’il était en tenue de sumo- qu’il n’assume pas au passage, sa photo facebook étant coupée ahaha)

- Comment est l’architecture japonaise ?

C’est assez drôle de voir à quel point le Japon (surtout Tokyo) est varié en terme d’architecture. Ils ont des gratte-ciels magnifiques, c’est vraiment futuriste parfois ! A côté de cela, il y a bien sûr tous les Temples et Sanctuaires absolument magnifiques aussi qui donnent parfois une impression de temps « suspendu ». D’autant que les prêtres et les moines s’habillent comme à l’époque Edo (voire avant même !) C’est très inhabituel. Et souvent on tombe sur des sculptures et autres œuvres d’art qui vont être intégrées dans le paysage.

- Tu as fait des soirées ?

Bien sûr ! Je vous ai parlé de quelques unes, comme par exemple le karaoke all night long (zzzzzz) et le nabe/saucisson. J’ai aussi fait un truc très japonais apparemment : une tacoyaki party. Les tacoyakis sont des sortes de boules de pâtes à choux avec du poulpe dedans. Il y a une machine spéciale qui permet de faire les boules et le côté fun c’est que ce sont les invités qui les tournent.

C’est fun et en plus, on dit Takoyaki, mais on peut mettre ce qu’on veut dedans... du chocolat par exemple ahaha :D

- J'ai une question pour toi, comment tu vis les toilettes japonaises? J'ai vu ca une fois dans un resto à Paris, mon frère m'en a parlé après son voyage au Japon... je trouve ça fou!

Oui c’est vrai que les toilettes, c’est un peu une expérience. Mais en fait, dans certains pays, ils n’utilisent que de l’eau et pas de papier toilette. A l’origine, les toilettes japonaises étaient ce que nous, nous appelons des toilettes à la turque! Ils se rinçaient avec de l’eau aussi. Maintenant avec la technologie, c’est un peu pareil, sauf que l’eau est sous forme de jet ! (ça surprend au début...) Il y a quand même du papier toilette disponible, hein.

Il y aussi des bruits chasses d’eau enregistrés qui se mettent automatiquement en route; c’est parce que les japonaises n’aiment pas qu’on les entende apparemment. Et surtout vous avez très souvent le siège des toilettes qui est chauffé et ça le matin, quand il fait froid, il faut reconnaître que c’est plutôt sympa. Et surtout l’avantage c’est qu’il y a des toilettes partout ! (Pas comme à Paris où il faut limite se retenir jusqu’à chez toi !)

Toilettes en haut du Mont Misen à Miyajima, alors que c'était un peu le trou perdu !
- Pourquoi es-tu partie si tôt alors que ton visa te permettait de rester 1 an ?

La raison n’est pas unique, mes chers amis. La première est que l’argent commençait à manquer et que lorsque j’ai commencé à chercher du travail (à peu près tout suite après mon arrivée), personne n’a voulu m’embaucher moins de 6 mois ! Par la suite j’ai été aidée par une amie japonaise qui répondait aux annonces pour moi. J’avais trouvé un travail dans un restaurant à Kyoto et à Osaka mais lorsque que j’ai commencé à me dire que je voulais vraiment voyager, faire des petits week-ends, voire même des jours en milieu de semaine, je me suis rapidement rendue compte que ça allait être compliqué avec du boulot.
D’autant que j’avais fait le calcul, j’étais financièrement viable jusqu’à fin avril. J’avais le choix : soit bosser beaucoup pour maintenir le même train de vie, soit me priver et donc limiter mes dépenses, soit partir plus tôt. Je me suis dit que je voulais que le Japon reste « une fête », je travaillerais bien assez vite (ou du moins je commencerais à me prendre la tête avec la recherche d’emploi) et longtemps une fois retournée en France. J’ai donc fait ce choix avec lequel certains seront d’accord et d’autres non mais quand je voyais mes chers amis français refuser plein de supers opportunités parce qu’ils devaient travailler ce jour-là, je me suis dit que ça m’énerverait de devoir me priver de ce genre d’opportunités pour pouvoir rester quelques mois de plus.

- Est-ce qu’il y a quelque chose qui t’a manqué une fois là-bas ?

Oui, bien sûr ! La famille ça a été assez dur surtout vers la fin où ça commençait à faire long. Surtout ne pas entendre mes parents discuter entre eux, ou d’autres petits trucs dont on ne se rend pas compte à quel point on est habitué ! Et puis le chat aussi ☺ Même si je lui ai fait des infidélités dans les cat cafes et autres bars à lapins, c’est quand même pas pareil. Et enfin, niveau bouffe : le saucisson ! (c’est fréquent pour les français qui partent en Asie, même si j’ai fait un nabe/saucisson (qui venait de France) avec des français

- Qu’est-ce qui t’as le plus impressionnée ?

Trois choses : La gentillesse des gens, l’ingéniosité, la liberté vestimentaire
Je m’explique : Pour ce qui est de la gentillesse des gens, à chaque fois que j’ai sollicité un japonais pour me montrer le chemin, m’expliquer comment on faisait telle ou telle chose (surtout la première fois dans les onsens..hum hum), j’ai TOUJOURS été aidée (bon ok, une fois je me suis pris un vent par une vieille dame). J’ai même eu une copine qui m’a raconté qu’une fille était remontée dans son bureau pour lui imprimer un plan alors qu’elle était perdue ! En plus ils vous accompagnent très souvent là où vous voulez aller, même si c’est loin (j’ai quand même dévié une japonaise de sa route pendant 15 minutes pour qu’elle me montre le chemin). Bon je ne dis pas que le Japon c’est tout rose non plus mais pour ça c’est vraiment bien.

Pour ce qui est de l’ingéniosité, j’ai été particulièrement impressionnée par certains objets qui étaient le résultat du bon sens ! Que ce soit la boîte de ketchup qui se plie en deux pour qu’on ne se salisse pas les doigts, le grillage dans la bonde du lavabo qu’il suffit de retirer pour enlever ce qui était coincé dedans etc. Je pense que c’est parce qu’il y a un attachement tout particulier au confort et à la simplification de la vie. C’est pour ne pas s’embêter avec un plombier lorsque l’évier est bouché qu’il y a un grillage, c’est pour ne pas risquer de tâcher nos vêtements que le ketchup s’ouvre à l’envers...Cet attachement au confort a aussi des aspects négatifs, notamment parce que la société peut parfois être un peu trop centrée autour des hommes et négliger tout le reste (la nature, l’environnement, le bien-être animal, etc.). C’est ce que j’ai pu voir à chaque fois que j’ai été confrontée à un lieu où il y avait des animaux (sauf au Monkey Park, je dois le reconnaître). Il y a un très fort usage de plastique aussi. Parfois j’allais dans un magasin pour acheter un stylo, ils me le mettaient dans un sac plastique !

J’ai aussi été un peu dépaysée par la liberté dans l’habillement du pays ! On peut réellement s’habiller comme on le souhaite dans la rue (j’ai vu des filles très sexy par exemple, qui n’aurait sûrement jamais osé s’habiller comme ça dans d’autres endroits qu’au Japon). De la même manière, comme je vous l’ai déjà dit, les cheveux sont d’une variation de ton qui vire parfois à l’étrange... Je pense à vous Mamies aux cheveux roses, verts et violets.

- Ca n’a pas été trop dur le japonais au début ?

Pour s’en sortir au Japon, c’est quand même très utile de parler japonais, il faut le reconnaître, même très basiquement. Pour autant, l’anglais m’a plusieurs fois été d’une grande aide, lorsque le japonais venait à manquer. Après il y a quelques petits trucs qui sont utiles. Typiquement, écrire sur un papier en kanjis (même approximatifs) le nom du lieu que l’on souhaite visiter, ou encore utiliser un guide de conversation.
Pour préparer les visites, il est aussi possible d’utiliser internet, qui est très complet pour certains circuits (même si je conseille vivement de partir à l’aventure aussi et de se promener afin de trouver des lieux hors des sentiers battus).
Et profitons-en pour vous donner les sites qui m’ont été très utiles pendant la préparation de mon voyage. Nous avons donc :

tripadvisor
japan-guide
tourisme-japon

Transport :
japan-rail-pass

Pour vous aider dans vos démarches de visa vacances/travail
pvtistes

Pour les bons plans et les évènements :

tokyodesu
tokyocheapo (le site dont je me suis le plus servi ! génial ! J’en profite aussi pour faire un peu de pub pour leur guide qui va sortir bientôt et qui promet d’être très complet et hors des sentiers battus, contrairement aux guides établis type Routard etc...)

Des expériences et des conseils de personnes qui y ont vécu !
gaijinjapan (en Français)
bigworldlittlecat (surtout auteur du très bon : 5 Signs You’re Turning Japanese)
japanoob

Logement :
Oakhouse
Booking

Donc voilà les amis, vous savez tout !








Nouvelles nipponnes #8

Une nouvelle racontée par Laetitia
le 4/5/2015



Bonjour du Kansai !

Bon alors la date du retour semble se rapprocher (à mon grand regret) mais je dois reconnaître que j’en ai bien profité.

Je ne souhaite pas dresser de bilan pour l’instant, je pense que c’est trop tôt mais peut être une NL bilan avec des petites questions réponses sera écrite ! Donc 1) ceux qui m’ont envoyé des questions, je vais y répondre 2) si vous ne l’avez pas encore fait n’hésitez pas !
J’écris cette NL encore une fois dans le Shinkansen (décidemment) où je reviens de trois jours merveilleux dans la région d’Hiroshima et de Kyushu (juste Fukuoka hein, pas toute l’île quand même).

Mon départ de Tokyo s’est clôturé par plusieurs évènements. Le premier est que quelques jours avant mon départ, je suis allée à Disneyland avec des amies ! Enfin plutôt Disney Sea car au Japon, en exclusivité mondiale, ils ont deux parcs Disney : un Disneyland plutôt semblable à celui que nous connaissons et un Disney Sea (ou plutôt « Disune Shi », comme le prononce les japonais, écrit bien sûr en Katakana…. puisque c’est un mot étranger). C’était très sympa, on y a été en fin de journée et une de mes copines avait loué une voiture pour déménager, du coup on avait une voiture pour y aller et surtout en revenir donc pas de contrainte d’horaires, même si le parc ferme à 22h00. Un super système qu’il y a chez Disney au Japon c’est le système des fast pass, en France je crois que ça existe aussi pour certains parcs, mais il faut payer en plus, là, c’est gratuit, il faut juste se dépêcher d’aller les prendre à un distributeur, car le nombre est de fastpass disponible est limité. (« si tous le monde a un fast pass, personne n’en a ... » oui j’ai cité the Incredibles)

Pour ce qui est de l’attente c’est comme à Paris, voire pire, jusqu’à 3h30 de queue pour une attraction le weekend ! Bon, nous on y a été en semaine et le soir donc ce n’était pas trop mal. En réalité, si vous avez l’appli Disney vous avez une estimation du temps d’attente pour chaque attraction. Dans certains cas, il y a des machines à l’extérieur qui lorsque vous faîtes scanner votre billet d’entrée vous donnent un fast pass à partir d’une certaine heure - comprenez, vous n’avez pas à faire la queue ! C’est super pratique du coup, car en choisissant en avance les attractions que l’on souhaite faire, on est à peu près sûr de pouvoir tout faire (à cela près qu’après 18h00 tous les fast pass ou presque sont écoulés et que par voie de conséquence vous faîtes la queue).


L’entrée du lagon des sirènes

Le lagon des sirènes, de nuit

Photo d’Indiana Jones et le Crâne de Crystal...On est tout en bas à droite.
Frozen...Frozen Everywhere.
En tout cas on s’est bien marrées et on a fait plein d’attractions sympas, notamment le 20 000 lieux sous les mers, bien entendu inspiré de Jules Vernes.

C’est le Nautilus...mais ça ne se voit pas.
Hormis les attractions, il faut reconnaître que l’endroit en lui-même est vraiment magnifique ! Les décors sont somptueux, et très originaux, notamment la lagune des sirènes et le royaume d’Aladin (qui s’appelle Agrabah, au passage :p)

Après Disney on a été à un restaurant italien qui s’appelle Salzeria, c’est une chaine qui est l’équivalent de notre « grec » à nous, c'est à dire que tu y vas à 1h00 du matin et que tu payes pas cher. En plus, c’était vraiment bon (même si je ne vous cache pas que des pâtes bolo à 1h00 du mat’ c’est pas trop mon délire).

Petite anecdote au passage : avant de partir pour le parc, on a du faire le plein. J’avais dit à mes copines que c’était la première fois que je montais dans une voiture japonaise, et que j’allais prendre l’autoroute au Japon. Alors elles ont dit : « ok, tu vas aussi faire le plein toi même au Japon pour la première fois! »

Gaaa...
Sauf que, quand j’ai mis la pompe dans le réservoir, je ne savais pas qu’il y avait un geste à faire pour bloquer la pompe avec avant de remplir le réservoir. Résultat des courses j’en ai mis partout ! Mais le coup de grâce ça a quand même été lorsqu’un des employés de la station, qui était à côté, a voulu alerter mes copines qu’il y avait vraisemblablement « une fuite » du réservoir, voyant tout ce qu’il y avait par terre ... Réponse de mes copines : « non c’est juste la française ! ». Ahaha. La honte.

La preuve...
Pour revenir aux parcs d’attractions, j’ai apparemment fait les meilleurs sans réellement le savoir. Il y a beaucoup de parcs qui ont été construits ces dix dernières années, mais beaucoup ont fait faillite ! Vous pouvez d’ailleurs trouver sur internet des listes de parcs abandonnés au Japon que vous pouvez visiter (oui mais alors la nuit, sans lampe torche et plusieurs de vos copains dont un qui dira cette phrase immuable « si on se séparait ? » et un autre qui risque d’être celui qui vous assassinera tous avant de vous transformer en statue de cire pour les besoins de son musée).
Du coup, ceux qui ont survécus sont vraiment spéciaux ou originaux ! Le premier que j’ai fait c’est Fuji Q. C’était une sortie avec l’école de japonais (au passage petite anecdote, je suis arrivée 5 minutes en retard à l’heure du rendez-vous à cause d’un tremblement de terre qui a bloqué les rames du métro (même si je n’ai rien senti DU TOUT). Ce parc est sympa pour deux raisons : la première est qu’il est à Shizuoka-ku et donc tout près du Mont Fuji. Lorsqu’on y a été, il faisait un temps absolument magnifique, et Fuji-san (ça veut dire Mont Fuji en Japonais) était clairement visible et superbe.

Photo prise du train...non retouchée
Le second est que certains de ses manèges détiennent plusieurs records (14 en 2011). J’avais émis une seule limite au groupe avec lequel j’étais (avec quelques uns qui étaient français, par pur hasard) « on fait ce que vous voulez, mais pas de looping dans les manèges ». « Ok, ok » m’avaient-il répondu. A un moment on s’est même séparés pour qu’ils puissent aller faire des montagnes russes qui avaient l’air flippantes. (Cette attraction s’appelait d’ailleurs « Eejanaika », comprenez, « C’est trop cool pas vrai ? »... la réponse est NON).

Du coup on a été avec les autres personnes un peu trouillardes (oui, oui j’assume) faire, entre autres, les attractions pour enfant (non, non c’est pas une blague ahaha :p)
Puis à la fin, on s’est dit qu’on allait faire une montagne russe qui faisait un peu peur, mais qui n’avait pas de looping. On commence à faire la queue (enfin, pendant 1h30 quand même) et on voit le manège qu’on va faire, juste à côté de nous, pendant qu’on fait la queue (on remarque au passage le look particulier des voitures qui sont en imprimé animal). On arrive enfin à destination et l’air de rien, un d’entre nous fait remarquer que notre voiture est différente de celles qu’on a vues. Tout le monde hausse les épaules et personne ne réagit. On s’assoit enfin, on abaisse les barres et là, comme frappée par un éclair de lucidité, une des amies, originaire de Mongolie, se met à crier « CHIGAU, CHIGAU !! » (se lit tchigaeu), ce qui se traduit par c’est pas ça, c’est pas ça !!!!
En fait on étaient montés dans le pire de tous, avec le plus de looping et qui, en 2011, détenait le record du monde la chute la plus raide avec un fier 121°... So yeah.
Le manège s’appelait « Takabisha» à ne pas refaire, surtout que le lendemain j’avais mal partout ! Mais bon, à part cet incident de parcours, on s’est bien amusés. Et surtout qu’après on a été manger au Yaki-Niku, qui est un barbecue japonais, c'était la première fois que j’en faisais un au Japon, c'était très bon et sans me retenir j’en ai eu pour 10 euros environ (cette adresse nous avait été recommandée par l’école, donc si le tarif est ici intéressant, attendez vous à payer plus cher dans d’autres endroits).

L’autre parc que j’ai fait et qui est, je pense le meilleur parc que j’ai jamais fait, c’est l’Universal Studio Japan. Pour les chanceux qui sont allés à Orlando (donc pas moi), c’est un peu similaire apparemment. J’ai surtout pu faire ce que je voulais faire depuis son ouverture : le monde d’Harry Potter ! J’y suis allée avec une des deux filles avec qui j’étais allée à Disney et on s’est bien amusées ! Le parc est magnifique et avant même que vous n’y entriez tout sent déjà bon Hollywood (il y a un Hard Rock café, un centre commercial avec des décors d’Hollywood).

Une fois entrées on s’est retrouvées plongées dans des décors incroyables ! C’est principalement orienté autour de : Harry Potter, Jurassic Park, les Dents de la Mer (Jaws), Sesame Street, Retour vers le Futur, Spider-Man, Snoopy, Waterworld, Moi, Moche et Méchant (Despicable me) et puis on peut aussi se promener dans les rues de San Francisco, ce qui est vraiment hors du commun.
J’ai fait les deux meilleurs manèges de ma vie là-bas : Jurassic Park et le Monde Merveilleux d’Harry Potter (qui est dans le village d’Harry Potter, mais qui n’en constitue pas la totalité). Dans Jurassic Park, pendant qu’on navigue dans un petit canoë, on rentre dans un endroit où c’est écrit partout « Déviation ! Danger ! Danger ! » et là on voit un paysage de désolation, où tout a été détruit, et on sait que les vélociraptors et le T-rex ne sont pas loin. Et bien sûr comme dans le film, l’angoisse (fausse angoisse bien sûr, il n’y a plus de dinosaures hein...) monte gentiment Conclusion : ça fait un peu peur, mais ça reste gentillet quand même.
on se balade en canoë dans le parc parmi les dinosaures qui sont super bien faits. (Enfin comme dirait ma copine : « Comment sais tu qu’ils sont bien faits ? T’en as déjà vu ? » ahahah)
Pour ce qui est d’Harry Potter, c’était la première fois que je faisais une attraction avec un système d’écran 4D. En fait, c’est simple : on est assis sur un siège et attaché, et le siège bouge en fonction de ce qu’il y a à l’écran, c’est vraiment de la 4D ! D’autant que certains effets et ressentis sont parfois très réalistes (le Quidditch est spectaculaire). Tout n’est pas concentré sur les images et la 4D, il y a quand même des mannequins et des animations physiques qui rendent encore plus réalistes tout ce qui se passe sur l’écran ! C’est vraisemblablement l’attraction la plus populaire et je comprends pourquoi. Sans parler de l’univers du village en lui-même où l’on peut visiter Diagon Alley (Chemin de Traverse en français) avec Honeydukes (les bonbons), le magasin de farces et attrapes de Fred et George, Ollivander (où l’on peut choisir sa baguette), et le Leaky Cauldron (Chaudron Baveur), avec un stand de butterbeer (bierraubeur) juste devant.

C'était très bon d’ailleurs comme boisson. Il y a bien sûr plein de boutiques où j’aurais pu être tentée (mais je n’ai pas trop cédé) d’acheter tout un tas de trucs collectors (cela nous renvoie au quartier d’Akihabara à Tokyo, dont je vous ai parlé où tous les geeks dépensent des fortunes en produits dérivés... cette fois-ci je ne suis pas passée loin).
Il y avait aussi une réplique de Hogwarts (Poudlard) et du Hogwarts express avec le conducteur.

J’avais vu l’exposition à NYC avec M. qui était très intéressante, mais là c’est d’un niveau tout autre. C’est en revanche un peu bizarre d’entendre Harry Potter parler en japonais !
Quand je suis entrée dans la réplique de Poudlard une pensée m’a traversée l’esprit : quand on pense que J.K Rowling a inventé ce monde sur un zinc de café et qu’aujourd’hui c’est un parc d’attraction qui commence à se décliner partout dans le monde, c’est incroyable, quand même !

Sinon pour les autres attractions, Spider-man avait la réputation d’être la meilleure attraction au monde et même si j’ai beaucoup aimé (surtout le fait que ce soit décliné des séries animées que j’adore, je dois reconnaître que l’attraction est originale mais moins bien qu’Harry Potter.

Pour autant je suis certaine qu’à l’époque où elle est sortie c'était la première de son genre (c’est de la 4D aussi) et ça a du révolutionner les parcs à thème comme on les connaît aujourd’hui (et surtout on n’est pas trop secoués comme des sacs à patates).
On est finalement restées pour la parade de fin, qui était largement une resucée de Disney (Alice au Pays des Merveilles, les Milles et Une Nuits, Cendrillon), sans en utiliser l’imagerie. C'était quand même sympa, d’autant que je n’ai pas du voir une parade depuis mes 6 ans.

Je dois aussi vous parler du Musée Ghibli à Mitaka (à une heure de Tokyo). Ghibli est le studio d’animation (racheté par Disney depuis- enfin « Disuni »...faut suivre un peu) qui nous a donné plusieurs chefs-d’œuvre comme « Princesse Mononoke », « Le Château Ambulant », « Le Château dans le Ciel », « le Voyage de Chihiro », « Mon Voisin Totoro » etc. Par un pur hasard, j’ai pu y aller, alors que les places sont extrêmement limitées et difficiles à avoir, j’ai eu beaucoup de chance. Un bus spécial est prévu pour aller de la gare de Mitaka au musée, mais à pieds, ce n’est pas très loin.

Le musée en lui-même a été rénové récemment et architecturalement parlant, il y a beaucoup de petits détails qui relèvent de l’univers de Ghibli.
Il y a un joli jardin aussi.
Le musée en lui-même est plutôt bien fait, c’est surtout les décors qui sont très beaux. Il y a aussi des expositions temporaires (quand j’y suis allée c'était sur le lien entre l’œuvre de Miyazaki et le ballet Casse Noisette, il y avait des mobiles type boîtes à musique etc…)

C'était très beau et le musée explique aussi comment fonctionne l’animation et quelles sont les différentes étapes pour réaliser un film animé.
J’ai été très surprise de voir que la plupart des décors, même sur les films récents, étaient peints à la main ! Il y a aussi un cinéma à l’intérieur qui projette des films Ghibli inédit. Bref, là encore, une vive recommandation de ma part. Petit conseil, si vous voulez y aller et que vous êtes encore en France : ACHETEZ MAINTENANT, soit par vos propre moyens (pas évident, il y a peut être des places sur internet, mais sinon cela se fait dans les Combini Lawson au Japon, et c’est très dur d’avoir des places), soit en passant par les agences de voyages (recommandé), ça vous coûtera un peu plus cher que le prix du ticket seul mais au moins vous aurez vos places !
A noter aussi que si vous trouvez une boutique Ghibli au Japon (il y en a partout) et que vous vous dites « je n’achète pas, j’achèterai plutôt dans le magasin du musée », ce n’est pas une bonne idée : le magasin est tout petit et la plupart des produits en vente ne sont même pas des exclusivités !

Autre temps, autre visite qui n’a absolument rien à voir : le Musée de Parasitologie de Meguro. Petite histoire pour expliquer le contexte : lors de ma visite d’un site sur le « quirky japan », comprenez, « japon insolite », j’ai vu une liste de musée (comme le Musée des Toilettes... si, si ça existe !) parmi lequel figurait le Musée de Parasitologie. J’ai proposé à une personne de ma classe de venir avec moi. Au début, très motivée, cette même personne s’est dégonflée quand j’ai commencé à lire la description du musée, plus précisément cet article. Le but du musée est « d’essayer de penser aux parasites sans ce sentiment de peur et de prendre le temps d’en apprendre plus sur le monde merveilleux des parasites ». Dans mon cas, j’ai trouvé le musée plutôt intéressant, je suis dégoutée par beaucoup de choses, mais là ça allait (même si de temps à autres, je me démangeais sans réelle raison). Le musée est très explicatif, avec beaucoup de texte en japonais et quelques paragraphes en anglais. Le musée est gratuit, mais ils ne vivent que sur les donations et le sponsoring d’acteurs privés. (J’ai donné un peu d’ailleurs).
Le clou du spectacle est quand même ce ver solitaire retrouvé dans le ventre d’un homme, il y a quelques années de cela : 8,8 mètres !

(Laitue pour échelle)
Pendant la visite j’ai vu un article en anglais qui parlait du quartier et de ce qu’il y avait à voir. Un des lieux listé était le Meguro Gajoen. C’est à la base un fabuleux hôtel où s’organisent beaucoup de mariages et tout ce qui peut tourner autour (wedding planner, dress shop etc). Un des clous du lieu est le jardin, qui a une cascade et un bassin.
Le lieu est incroyable et mérite vraiment le détour (et l’entrée est bien sûr gratuite).

Et puis, je suis partie de Tokyo avec mon diplôme de l’école en poche ! Je suis contente, même s’il n’a pas de réelle valeur c’est quand même sympa d’avoir une reconnaissance de ces trois mois de cours (même si je n’ai qu’un japonais basique, il m’a pas mal aidé jusqu’à présent !)

Ah oui et voici la photo du Shinkansen dont je vous ai parlé (pub eau minérale).Ca rend mieux en vrai...

Ah oui et le bento que j’ai mangé aussi
En terme de visite sinon, depuis que je suis arrivée dans le Kansai, je n’ai fait QUE ça. (zzzzzzz). Le premier endroit que j’ai vraiment visité c’est Nara et le parc avec les daims (que j’appelle tout le temps des rennes.. faut que j’arrête de regarder Frozen). Il faisait un temps magnifique et j’ai mangé un des meilleurs bentos de ma vie (en allant vers le parc en partant de la gare, il y a un petit comptoir qui en vend).

So ccuutttee !
Les daims c'était très rigolo ☺ (lors d’un de mes boulots, j’avais une collègue qui venait d’Afrique et qui avait dans son jardin une biche. Maintenant je comprends pourquoi). On peut acheter pour 150 yens de quoi les nourrir, parce qu’il est strictement interdit de les nourrir d’autre chose.

Bon, une fois la bouffe achetée vous risquez d’être un peu débordé. Il faut être vigilant. Et ils peuvent parfois se montrer un peu agressifs, jusqu’à aller fouiller dans votre sac, les malotrus ! Mais bon ça reste des animaux relativement petits et apprivoisés, donc si vous les poussez gentiment (gentiment, hein) ils vous laissent tranquille.
Je suis d’ailleurs allée au Parc de Nara deux fois, pour pouvoir tout voir. Il y a un autre bouddha géant dans le temple de Todai-ji.
Il est très ancien et absolument à couper le souffle, incroyable de penser que les japonais avaient déjà de telles techniques de travaux à grande échelle. J’ai pu le voir encore une fois à Yamato Saidaji (« où ça ??? » me demandent systématiquement les japonais, apparemment c’est un peu un trou perdu), qui est un ancien palais absolument magnifique.
S’y promener sous le soleil est parait-il super (à ce qu’on m’a dit parce que ce jour là il faisait moche).
C’est d’ailleurs assez désespérant au Japon : La météo ne se trompe jamais. Il n’y a pas comme en France l’espoir que le temps va changer à la dernière minute. Ici, c’est une technologie très avancée. De manière plus large, il est vrai que la technologie japonaise peut se vanter d’être de dernier cri ; et les japonais en sont parfois très (trop ?) dépendant. Par exemple, demandez à quelqu'un la direction sur un plan... vous verrez qu’il y a 9 chance sur 10 qu’il sorte son téléphone portable pour aller sur Google maps. Il est d’ailleurs plus fréquent ici qu’une personne ait un forfait qui permette d’aller sur internet, mais pas de téléphoner ! (enfin surtout parmi la communauté des expatriés)
Ce dont les japonais se servent le plus est une application qui s’appelle LINE. C’est une sorte de whattsapp (application de messagerie instantanée qui passe par le Wifi) que TOUT LE MONDE a ça ici. En plus on peut téléphoner gratuitement à nos contacts, où qu’ils soient. (un peu genre skype, donc drôlement pratique quand vous êtes à l’étranger).
J’adore ce côté avancé de la technologie japonaise, mais parfois je me dis qu’ils en font un peu trop. L’autre fois je suis allée dans les toilettes, sans rien toucher : la porte s’ouvre automatiquement, la chasse, l’eau pour se laver les mains et le savon aussi. Je suis ressortie avec les mains les plus propres de ma vie. J’ai aussi a appris à utiliser un rice cooker (c’est plus facile que la casserole et y a 0% de chance de cramer l’appart’...). Pour ce qui est des prix de la technologie, ils sont parfois intéressants, même s’il faut prendre en compte que les prises électriques sont complètement différentes des nôtres et que les notices et les machines sont parfois uniquement en japonais...hum hum.
Pour revenir plus en détail sur la famille avec laquelle je vivais en homestay, je vous ai dit que j’avais adoré l’expérience, et c’est vrai que c'était vraiment bien. La famille était adorable, et surtout ils m’ont rendu plein de services alors qu’ils n'étaient pas obligés (venir me chercher en voiture à une station plus éloignée pour eux mais plus pratique pour moi, m’accompagner jusqu’à l’endroit de mes visites, m’offrir le dîner d’arrivée en guise de bienvenue). Le premier dîner était d’ailleurs un Nabe.
Pour ceux qui ne connaissent pas c’est un plat très japonais : en fait, c’est un bouillon qu’on fait cuire dans une sorte de marmite avec un assaisonnement particulier, souvent à base de sauce de soja (il y en a de nombreuses sortes, cela varie aussi selon les régions du Japon) et après on met un peu de tout dedans : viande, poisson, légumes, champignons etc.
J’ai même mangé un Nabe au Fugu, (poisson mortel qui, lorsque mal préparé, entraîne régulièrement des morts).
C’était dans un restaurant spécialisé et cela faisait partie d’un menu dégustation autour de ce poisson. C'était très bon et amusant de se dire qu’on peut potentiellement mourir (enfin dans une certaine limite !)

En fait ce qui est sympa dans le Nabe, c’est que c’est un plat familial, un peu comme la raclette ou la fondue et tout le monde s’assoit autour de la table et partage. C’est un plat qui peut prendre plusieurs heures à préparer, même si avec les nouvelles méthodes de conservation, on peut trouver des assaisonnements tout prêts !
Grâce à une invitation de français j’ai aussi pu manger du saucisson avec un Nabe tout prêt. J’étais grave en manque de saucisson, donc je suis contente (c’est une de mes seules entorse à mon objectif de ne manger QUE japonais pendant mon séjour).
C’est assez drôle de voir d’ailleurs à quel point la nourriture coûte peu cher au Japon. Si vous connaissais les bonnes adresses vous pouvez vous retrouver avec une addition inférieure à 5€ !
Je ne comprenais pas pourquoi mes collocs n’utilisaient jamais les couverts de la cuisine : en fait la plupart du temps ils mangeaient dehors (bon ceux qui travaillaient préparaient leur bento le midi à l’appart’ quand même), ou prenaient à emporter. (Je ne vous raconte pas les déchets que ça crée au passage...)
C’est d’ailleurs tellement peu cher que ce n’est pas forcement plus intéressant d’aller dans un fast food (ce qui n’est pas le cas en France). Il y a eu en plus un très gros scandale avec McDonald’s lors de mon arrivée où ils ont découvert des morceaux de vinyle dans des nuggets ! Et ce n'était pas la première fois non plus (je vous laisse imaginer toute les saletés qu’ils ont pu trouver... enfin je précise quand même qu’une dent y figure). En fait d’après ce que j’ai compris, la plupart des produits surgelés sont importés de pays voisins, qui ne sont pas forcément très regardant sur les règles de sécurité et d’hygiène. Bien sûr le président de Mcdo Japon a présenté régulièrement ses plus plates excuses à la télé en promettant qu’il y aurait des changements. Du coup pour ma première expérience de fast food japonais et tenant toujours à ma promesse de ne manger que du japonais, je suis allée chez Lotteria (ok, ok j’avoue, c’est coréen), pour manger un ramen burger (non, non ce n’est pas une blague)
C’était très bon et très original.

J’ai aussi beaucoup aimé le Musée International du Manga à Kyoto ! C'était très intéressant, ils expliquaient qu’en fait, la forme du manga tel qu’on le connaît actuellement remonte à environ 1945, mais que son ancêtre le kamishibai (une sorte de théâtre de rue où un comédien fait défiler des images sur un stand improvisé) date du 18ème siècle !
J’ai d’ailleurs pu assister à un de ces kamishibai, c'était très intéressant. Ce que nous expliquait le narrateur, c’est que chaque fois que le conteur arrivait sur une place d’une ville, il était généralement en mobylette et sortait des illustrations cartonnées servant de support à l’histoire.
Ces illustrations étaient plutôt caricaturales, un peu comme dans le kabuki où le méchant, le traitre, le gentil ont des maquillages spécifiques pour permettre de les reconnaître. Les enfants attendaient ça avec impatience chaque semaine, d’autant que les histoires pouvaient se dérouler sur plusieurs semaines avec à chaque fois un « To be continued » ou « つづく» Le musée est d’autant bien fait, qu’il y a plusieurs activités et services étonnants.
Le premier est qu’on peut créer son propre manga, par ordinateur (ils ont tout prévu, il y a même la version en anglais pour nous les étrangers). Après m’être amusée avec ça et avoir changé la face du manga telle qu’on le connaît (deux copines qui se croisent, une troisième qui par rage d’être ignorée déclare qu’elle les supprimera de facebook), je suis allée faire un tour à l’étage pour voir les expositions temporaires et une frise chronologique très intéressante qui montre comme les mangas ont été influencés par les évènements internationaux et l’importance du marché du manga (en 2007, les mangas seuls représentaient un marché de 350 millions d’euros environ).
Le second, le bâtiment dans lequel se trouve le musée est une ancienne école des années 1950 et a une histoire assez intéressante, ce qui fait que même si vous n’êtes pas très manga, vous pouvez vous concentrer sur la visite de ce lieu !
J’ai beaucoup aimé ce musée car il est très bien fait et on voit vraiment que plus qu’un médium pour raconter une histoire, c’est une véritable forme d’art (quoi quand disent ces messieurs dames).

A Kyoto j’ai aussi fait la collection permanente du Musée National que je recommande vivement. J’y suis allée un peu au hasard mais je ne regrette pas. La muséographie est particulièrement bien faite (un audio-guide est vraiment nécessaire cependant) et il y a des pièces uniques exposées. La lumière est très belle et c’est vraiment bien expliqué. A l’étage, il y a des expositions de calligraphie, de tissus, de peintures, de poteries etc. Certaines de ces pièces sont uniques !
J’ai surtout beaucoup aimé une statue unique au monde qui est celle d’un prêtre appelé Hoshi dont le visage est coupé en deux révélant sa nature divine.
Les bâtiments sont également très beaux et c’est juste en face de Sanjusangendo, un temple incroyable qui abrite 1001 statues de la déesse Kannon, qui est le nom simplifiée de Juichimen-senjusengen Kanzeon (à vos souhaits), toutes alignées ainsi.
Par ailleurs, il y a 28 autres statues devant ces 1001 qui sont censées représenter des dieux protecteurs de la déesse et de tous les fervents bouddhistes. Les photos sont interdites à l’intérieur, mais même sans entrer dans le temple, l’extérieur est très beau aussi. En réalité, le véritable nom de Sanjusangen-do est le temple Rengein. Ce temple a été établi en 1164, mais a brulé lors d’un incendie pour être reconstruit en 1266 et n’a pas changé depuis 700 ans !
Le nom sanjusangen-do provient des 33 (sanjusan en japonais) espaces entre les colonnes.

Enfin pour finir sur les visites du Kansai, permettez-moi de mentionner le Pavillon d’Or et le palais impérial de Kyoto, et Kyomizu.

J’ai rencontré une personne de mon cours avec sa famille par pur hasard dans les rues de Kyoto ! On s’est mis d’accord pour se revoir le lendemain et on a fait le tour des lieux les plus touristiques de Kyoto (ça m’arrangeait de rien avoir à organiser). Le Pavillon d’Or est absolument magnifique, mais c’est effectivement blindé de touristes (j’ai vu beaucoup d’asiatiques). A part pour son toit et son premier étage, il est entièrement recouvert d’or et un phénix est posé en haut du toit. L’endroit est gigantesque avec un salon de thé de l’époque Edo et un temple (Fudo-do) et bien sûr des jardins japonais fabuleux. En plus, il faisait un temps magnifique on a vraiment pu en profiter. Dans le bus on a rencontré une turque qui vit au US avec qui on a sympathisé. Elle voyageait toute seule et du coup on a tout fait ensemble. C'était très sympa. Pour ce qui est du Palais impérial, c’est le château qui m’a le plus plu de tous les palais que j’ai vu.
Il y a surtout des peintures intérieures absolument magnifiques. Et un détail intéressant, le parquet émet un petit couinement. C’est un sol appelé « sol hirondelle » (ou un terme proche), qui permettait de détecter lorsque des intrus entraient dans le château, car c'est un son très spécial, qui trahit le pas.
Enfin, nous avons terminé la journée au temple de Kyomizu, qui est l’un des plus beau que j’ai vus, d’autant qu’à cette époque de l’année, il y avait des illuminations nocturnes du temple. C'était incroyablement beau et bien sûr les personnes en charge des illuminations avaient encore plus embelli le lieu, avec des couleurs chaudes. Un des panoramas permet de voir toute la ville de Kyoto.
Vous allez me dire, ça fait beaucoup de temples et de sanctuaires, mais sachez qu’à Kyoto, il y a 1000 temples et 400 sanctuaires. Cela aurait été difficile de passer à côté !

Enfin, pour conclure petit conseil si vous allez visiter - quelque soit le lieu où vous vous trouvez : la plupart du temps, les temples et autres musées ferment à 17h00 (quand ce n’est pas 16h00). Donc faîtes attention à bien organiser votre journée en fonction. Je ne vous raconte pas le nombre de touristes déçus que j’ai pu rencontrer en sortant des temples, qui s’étaient vus refuser l’entrée !









Nouvelles nipponnes #7

Une nouvelle racontée par Laetitia
le 22/4/2015



Rebonjour les amis !

Je vous écris de Kyoto où je suis bien arrivée dans mon appart, « proche de la gare ». Quand je dis proche, je veux dire sur les rails... Mais bon c’est pas trop mal en fait car le loyer est finalement assez bas et l’emplacement est idéal.

Je me suis remise à faire du vélo aussi, c’est un vrai plaisir, surtout quand il fait beau. Kyoto a vraiment été pensée pour permettre les déplacements en vélo (parkings proches et peu chers, pistes cyclables etc). En plus on a le droit de circuler sur les trottoirs, comme ils sont larges, ça se passe plutôt bien que je sois dans le camp des piétons ou des cyclistes. Pour tous ces avantages, ils sont sans pitié avec les personnes qui fraudent ! Aujourd’hui en rentrant, j’ai vu qu’ils embarquaient une vingtaine de vélos qui étaient stationnés à côté du parking (à mon avis, il était plein !). Je voyais les propriétaires des vélos qui ne pouvaient pas les récupérer tirer une tête de deux mètres. J’aime de moins en moins prendre les transports à vrai dire, rouler en vélo est tellement plus agréable ! (je vais avoir des cuisses d’acier, je vous le dis moi !)
Avant Kyoto j’étais dans une famille japonaise à côté de Nara ; j’ai adoré l’expérience, d’autant qu’ils étaient vraiment sympas et serviables. J’ai pu voir comment vivent les japonais et j’ai trop bien mangé aussi. (sans parler que ce n’était vraiment pas cher contrairement à ce qu’on m’avait annoncé... un petit conseil les amis, si vous souhaitez faire du homestay, ne passez pas par les agences. Ca coûte une BLINDE !)

Je suis contente car mon appartement à Kyoto je l’ai trouvé en ne parlant que japonais ! (très très moyennement, mais suffisant pour se faire comprendre). En réalité, au Japon, il n’y a pas de doute, parler (même très sommairement) le japonais est un véritable avantage, car malheureusement, la plupart des japonais ne PARLENT PAS anglais, surtout pour ce qui est des personnes qui ne sont pas en contact avec des étrangers régulièrement (et encore). Mais il est vrai qu’ils vont généralement tout faire pour se faire comprendre, vous comprendre et vous aider autant qu’ils le peuvent.

J’adore voir la nature au Japon. Les parcs sont d’une telle beauté ! Beaucoup sont intelligemment organisés, dans le sens où quelque soit la saison où vous venez, il y aura toujours des plantes en fleurs (Février : les pruniers, Mars/Avril : les cerisiers etc). Il y a aussi beaucoup de parcs dans les temples et les sanctuaires. Jusqu’à présent, je n’ai pas vu un seul parc qui m’ait déplu, mais je dois dire que le parc de Ueno à Tokyo est vraiment dans mon top 10.
C’est un parc où il y a beaucoup de reliefs différents en fonction de l’endroit où vous vous trouvez. Il est bien sûr assez grand (il y a même un zoo dedans ! Le zoo le plus vieux du Japon au passage, ouvert en 1882).
Il y a une partie forêt, mais c’est vraiment la partie lac (gigantesque) qui m’a beaucoup plu, on a l’impression de respirer au milieu tous ces immeubles de 12000000 mètres de haut ! Il est vrai que si Tokyo est une ville très construite, le paysage urbain est vraiment très varié et il est très fréquent de trouver des parcs gigantesques en plein milieu de la ville. Les japonais aiment leurs espaces verts, surtout lors de la saison des Hanami littéralement : « regarder les fleurs » ce qui se fait chaque année à l’époque des cerisiers (et parfois des prunes), où les japonais vont aller pique-niquer sous les cerisiers- et ce même avec leurs patrons et collègues !

Pour ce qui est du travail au Japon, vous le savez, à part donner quelques cours à droite à gauche je n’ai connu ni la stupeur, ni le tremblement dont tout le monde me demande la véracité. Je pense qu’il faut mettre les choses en perspective par rapport au livre d’Amélie Nothomb. La première chose à noter est que l’histoire a lieu au début des années 1990... ca fait donc plus ou moins 15 ans, par ailleurs, je pense que tout dépend du poste. En France aussi, il y a des emplois stressants (même s’il faut reconnaître que le système de hiérarchie japonais est très particulier et compliqué à comprendre pour un étranger).

J’ai par exemple un ami qui a 1h00 pour déjeuner alors que j’en ai un autre qui, officiellement a 45 minutes, mais dont les collègues mangent devant leur bureau en 10 minutes (lui, en bon européen refuse et prend les 45 minutes).
Je ne suis pas sûre de la situation dans les autres bureaux, mais ces exemples contradictoires sont bien la preuve qu’il n’y a pas de situation unique et que, pardon pour Amélie Nothomb, ce qu’elle a vécu n’est vraisemblablement pas (plus ?) une réalité pour tout le monde. A noter cependant que le Japon reste le pays avec le nombre de suicides le plus élevé au monde. Et le groupe démographique qui se suicide le plus est celui des hommes entre 20 et 44 ans. Sans vouloir tomber dans le macabre, il existe depuis le temps des samouraïs une culture du suicide au Japon. Il s’agit du Seppuku : je veux pas être gore, mais disons que c’est ce qui arrive à la femme de Rob Stark pendant le Red Wedding. Désolée pour les personnes qui ne regardent pas Games of Thrones (vous avez tort !)
J’ai d’ailleurs assisté à une scène de suicide lorsque je suis allée voir le Kabuki. Pour se laver de la honte d’un geste qui a apporté le déshonneur sur son général (qui objectivement n'était pas réellement de sa responsabilité), l’un des personnages se suicide. Un des trucs qui m’a surpris lors de la représentation (j’ai eu les détails grâce à l’audio-guide que j’ai pu louer), c’est que dans la cérémonie du seppuku, il est fréquent d’avoir un Nakama (comprendre - un camarade) qui lorsque la mort est certaine, abroge les souffrance en coupant la tête de son camarade mourant. Sympa non ?
La scène dans le kabuki était cependant vraiment belle, le comédien mettait un point d’honneur à faire le rituel délicatement et précisément (même s’il n’y a pas eu de sang sur scène). Donc voilà pour le chapitre sur le suicide... (Incontournable dans toute bonne newsletter..hum hum).

Pour revenir aux parcs, un autre parc que j’ai beaucoup aimé est celui de Yoyogi à Tokyo, qui est situé à côté de Harajuku, un de mes quartiers préférés. D’abord, le parc en lui-même est très beau, mais en plus lorsque qu’arrive le printemps, il y a toujours un truc qui s’y passe, surtout si vous y allez le week end ! J’ai par exemple fait ma première Saint Patrick, et c’était génial ! C’est bien tombé d’ailleurs parce qu’une de mes copines voulait y aller aussi, du coup on y a été ensemble. Au programme : Fish and Chips (hyper bon, presque meilleur qu’en Angleterre, parce que moins gras), concert de musique celtique, spectacle de danse celtique (avec les membres de River Dance qui faisaient une tournée au Japon), présentation de produits irlandais, cours de danse irlandaise (je vous laisse deviner à quel point je suis douée...) et parade. Une parade pour la Saint Patrick avec une démonstration de Katanas c’est pas partout qu’on voit ça !
Sans bien sûr négliger l’incontournable bière (Guiness, puis bière verte !)
Bref trop fun quoi ! J’ai d’ailleurs pu faire l’expérience de la bière japonaise (la vraie, selon les japonais), lorsqu’au hasard de mes promenades, je suis tombée sur un marché en plein air (juste devant l’Université des Nations Unies qui se trouve à Tokyo) et il y avait un stand tenu par un israélien (qui, à l’origine a une formation de chef en cuisine française!), qui s’est associé avec un homme d’affaire pour ouvrir un bar à bière. Il s’occupe principalement de l’approvisionnement et du choix des produits, des bières japonaises faites localement. Bon ce n’était pas donné (700 yen), mais c’était très bon (même si la bière c’est pas trop mon délire et que je préfère un Teq Sun.. ;)) Son bar s’appelle Goodbeer Faucets, et il vend près de 40 types de bières différentes, seulement à la pression ! Donc avis aux amateurs. http://goodbeerfaucets.jp

Toujours à Yoyogi, j’ai aussi pu assister (j’ai fait que regarder hein...) au Women’s Run, à défaut d’avoir pu voir le départ du Marathon de Tokyo (fichu réveil qui n’a pas sonné à l’heure !!!) et j’ai pu faire un sport absolument génial : le Bubble Soccer ! J’y étais avec une amie qui en plus n’avait pas passé une très bonne journée la veille et on s’est éclatées !! C’était un événement promotionnel organisé par une marque de smoothies qui était aussi un des sponsors pour le Women’s Run ! Trop drôle. En fait, chacun des joueurs est dans une énorme balle faite d’une matière similaire à celle des matelas pneumatiques et on essaye de jouer au football. Mine de rien ça pèse 13 kilos... A la fin on les sent passer.
En tout cas, je le conseille bien, c’était marrant, même si on s’est fait démonter par nos adversaires... meh.

Enfin, pour ce qui est des parcs, impossible en ce mois d’avril de ne pas évoquer les cerisiers en fleurs ! Le parc de Ueno de Tokyo est très célèbre pour ça, mais il y a une telle révérence pour ces arbres que vous pouvez en trouver un peu partout !
Mention honorable pour les parcs de Meiji Jingu (Temple à côté de Yoyogi) dont le parc est magnifique le parc de Korakuen et le parc de Shinjuku.
Tous ces parcs se trouvent à Tokyo.
Un autre endroit que j’ai vu qui est absolument à couper le souffle (dans mon top 10 encore une fois), c’est Kamakura. Il est surtout connu pour la statue d’un Bouddha absolument gigantesque dans un de ses parcs.
Son vrai nom est Amida Nyorai, mais il est communément appelé le Daibutsu de Kamakura (comprenez le Grand Buddha) et il se trouve dans le temple de Kotoky-in. Bien que sa construction ait commencé en 1252, elle n’a été achevée que 10 ans plus tard (en même temps quand on voit la taille c’est pas étonnant : 13, 4 mètres et un poids de 121 tonnes). A l’origine, il était en intérieur, mais il semblerait que le hall qui l’abritait ait été détruit deux fois par des vents violents. Les registres historiques sont tellement anciens, que ce n’est pas toujours très clair. Et le hall n’a plus été reconstruit après le 15ème siècle.

Je suis aussi allée dans le temple de Hokokuji qui a une forêt de bambous absolument magnifique où j’ai pu prendre un thé vert avec des sucreries.

Après on a été déjeuner dans une confiserie japonaise qui avait un menu déjeuner à tomber !
On s’est promenées dans la rue commerçante où les magasins étaient plus beaux les uns que les autres ! j’ai particulièrement aimé un magasin de tissus, serviettes et mouchoirs absolument magnifique.
On s’est aussi promenées sur les hauteurs et finalement on a visité le temple de Hasedera. C’est un temple très particulier car il possède une grotte avec des petites niches où sont placées des statues. L’ensemble est éclairé à la bougie, c’est magnifique. Cette cave est dédiée à Benzaiten qui est la déesse de la mer et la seule femme parmi les 7 dieux de la Chance du Japon (dont l’origine est liée aux dieux du Bouddhisme indien et du Taoïsme chinois).
Dans le sanctuaire de Tsurugaoka Hachimangu de Kamakura, j’ai pu voir des mariés japonais en habits traditionnels ! C’était très beau !
Ah oui et puis à Kamakura, il y avait ça aussi...
Enfin pour finir sur les petites excursions en dehors de Tokyo, il faut mentionner deux lieux fabuleux : Hakone et Karuizawa.

Je vous ai déjà parlé de Hakone, lorsque j’ai évoqué les Onsens. C’est une région volcanique assez connue. La ville d’Hakone a eu l’intelligence de prévoir plusieurs systèmes de transports très efficaces. Déjà vous pouvez y aller en train express ou local (ce dernier est évidemment moins cher et plus long de 20 minutes). Surtout ce qu’il y a de très pratique c’est le Hakone Free Pass. Pour 5 000 yen (45 euros environ), vous avez un accès illimité pour y aller et en revenir mais aussi et surtout se déplacer sur place ! (tous les transports ne sont cependant pas couverts par ce pass). Il y a même un gallion «pirate » sur lequel vous pouvez faire une croisière sur le lac, ainsi qu’un téléphérique qui vous permet d’avoir une vue sur toute la vallée volcanique. C’est assez drôle d’ailleurs, un des arrêts du téléphérique est Owakudani. C’est une montagne qui rejette du souffre, ça donne un paysage très particulier, presque extra-terrestre .
Une des spécialités culinaires d’Hakone est les œufs noirs.
« Euh... donc c’est quoi comme Poule ? »
Ce sont des œufs qui ont été bouillis dans les onsens emplis de souffre (sources chaudes). Il paraît qu’en manger permet de rallonger sa vie de 7 ans. C'était bon- ça avait le goût d’œuf dur (on peut que les acheter par 5, du coup j’en ai rapporté pour mes colloc’s - je vous entends, je vous entends « haaaannnn la gentille colloc’ !! » bah ouais)
Enfin, chose étonnante à Hakone, il y a deux musées français ! Un sur le Petit Prince de Saint Exupéry et l’autre sur la cristallerie Lalique. (je n’ai pas eu le temps de les voir, mais ça avait l’air très beau).
Je regrette cependant de ne pas avoir eu plus de temps pour faire les visites, car malgré le fait que je sois arrivée à 08h00 et repartie à 18h00, je n’ai pas pu tout faire. Je pense que c’est un voyage qui doit s’effectuer sur deux jours. J’ai d’ailleurs rencontré des français qui s’étaient senti un peu frustré, car eux aussi n’avaient fait la visite qu’en un jour et n’avaient pas pu tout voir (d’autant qu’ils y avaient été pendant la saison touristique donc c'était bondé de monde !)

L’autre endroit où je suis allée est Karuizawa. J’y suis allée avec mes collocs (y compris ceux qui étaient partis- SABISSHHHH- ah bah, non pas là en fait). On était 8 au total et c'était bien sympa. (Même si c'était mal parti car le lieu m’a été présenté comme formidable car « ressemblant à la Suisse », ce qui ne m’enchantait pas forcément au départ, car la Suisse c’est exotique pour un Japonais, mais pas pour une française...) En plus tout le monde me disait que c'était loin etc. J’y allais surtout à la base pour passer du temps avec mes collocs surtout ceux que je n’avais pas vu depuis un petit bout de temps. Mais je ne regrette pas du tout d’y avoir été, on a commencé par se donner rendez vous à la gare et on a fait le trajet en voiture (deux heures de route que je n’ai pas réellement vu passer). Puis on a vu la montagne de Karuizawa qui est en fait un volcan encore en activité (Il y avait d’ailleurs de la fumée autour).
On a été manger un steak dans un restaurant «cowboy », (cowboy japonais, hein, pas avec des frites le steak... mais du riz !)
Puis on a été dans le village, ce qui est extraordinaire c’est que cela ressemble aux petits villages américains qu’on voit parfois à la télé (genre Mystic Falls, pour les fans de TVD), il y avait une petite église où notre colloc japonais qui avait organisé le voyage, savait qu’il y avait des concerts de Gospels (donc mon premier concert de Gospels a eu lieu au Japon et même pas à NY... n’importe quoi !)
C'était plutôt sympa quoique court. Après j’ai vu un autre lieu religieux, principalement destiné à accueillir des mariages, un bâtiment moderne cette fois-ci, qui était faite de plusieurs arcs de cercles qui semblaient tomber les uns sur les autres et avoir un effet domino. Apparemment l’Art Moderne a eu un certain impact sur la construction de ce lieu.

Cette photo est formidable...on voit rien. Meh. (extérieur)


(Photo officielle, les photos étaient interdites à l’intérieur)
Ce que j’ai remarqué au Japon c’est que c’est un pays dont les constructions sont plutôt récentes, même quand elles sont des copies de bâtiments anciens. Trois raisons à cela : Tout d’abord la guerre et les bombardements, les phénomènes naturels extrêmes (tremblements de terre, typhons etc) ou encore les incendies qui étaient très fréquents (surtout à l’époque où toutes les maisons étaient en bois). Du coup, quand vous visitez un monument avec une pancarte explicative vous verrez souvent «le lieu original a été détruit par ...en telle année ».
Du coup tout est neuf ou presque. Une fois je suis allée visiter une des maisons les plus anciennes de Tokyo... 70 ans !

Enfin, quittons nous sur ces bonnes paroles de Kanzo Uchimura :








Nouvelles nipponnes #6

Une nouvelle racontée par Laetitia
le 9/4/2015



Bonjours les amis,

Là je vous écris du Shinkansen, où je me sens comme une VIP avec un ticket qui va m’emmener à Kyoto pour 100 euros (aller seulement). Certes, vous allez me dire que ce n’est pas donné. J’aurais pu prendre le bus de nuit, qui est plus long mais plus accessible financièrement. Mais j’ai de l’espace, l’internet wi-fi, un siège à côté de la vitre, les sakuras et pas de voisin pour l’instant. Et franchement je ne regrette pas. On va voir ce que le reste du voyage donne. Petite précision pour ceux qui ne savent ce qu’est le Shinkansen : c’est un train à grande vitesse qui a la particularité d’être sur des rails aimantés (enfin pour celui que j’ai pris, ils ne le sont pas tous).

Bon reprenons où nous en étions, la dernière fois je vous ai parlé de cette contradiction entre modernité et tradition. Pour continuer dans cette idée, niveau média, vous le savez le Japon est un peu particulier. Mais je m’attendais quand même à beaucoup plus de bizarreries à la télé... Finalement à part quelques talk shows avec des mascottes étranges (Il y a TOUJOURS des mascottes pour tout... ) j’ai pas vu grand chose.
Par ailleurs, il y a TOUJOURS un programme sur la nourriture, avec soit des célébrités qui goutent et donnent leur avis sur les plats, des personnes qui cuisinent (célébrités ou non), des reportages type « fourchette et sac à dos » (c’est une émission de cuisine de Julie Andrieux où elle parcourt le monde pour découvrir les recettes et la façon de préparer la nourriture en général dans d’autres pays). Cela dit ce sont des émissions qui sont généralement plutôt bien filmées et ça peut parfois donner faim, comme quand vous vous faîtes un « binge » de cuisine TV (mentez pas vous l’avez tous fait, ou alors vous n’avez pas la télé).

Beaucoup d’émissions télévisées, lorsque filmées à l’extérieur semblent être improvisées. Le plus pur exemple de cette affirmation est l’émission qui s’appelle « Qu’est-ce que vous êtes venus faire au Japon », un caméraman, un perchiste et un animateur (souvent un comique) se rendent à l’aéroport de Narita (on dirait le début d’une blague ahaha), et arrêtent au hasard les personnes étrangères sortant de la porte d’arrivée en leur posant donc cette question. Si la réponse est assez originale, elle peut être décliné et faire l’objet d’un suivi de la personne jusqu’à son point d’arrivée. La fois dernière j’ai vu des danois qui venaient faire une surprise à leur ami qui étudiait sur place, avec la complicité d’un autre étudiant. Du coup, la caméra a suivi le groupe et c’était des étudiants plutôt drôles, donc c’était très sympa à regarder, même si je ne regarde cependant pas trop la télé car malgré les études, je ne comprends rien. J’ai quand même pu voir le « Blind Side » avec Sandra Bullock en japonais... c’était super, enfin je crois (lol). Un autre truc typiquement japonais, qu’on voit un peu en France mais qui est systématique ici, est filmer la réaction des invités pendant un magnéto, avec un petit carré en bas de l’écran. Je ne pense pas non plus que je vais aller au cinéma, parce que c’est chhheerrrr !!! (2 000 yen juste la place, en euros ça fait à peu près 16 euros. Pour un peu que j’achète du pop corn, je peux en avoir pour le montant d’un PEA bien avancé).
Pour ce qui est de la musique, le système des « Idoru » (Idol) et Talento (personne qui peut être chanteur et acteur) est assez particulier, la plupart du temps ce sont des groupes, des chanteurs, des acteurs qui sont recrutés pour leur talent (mais surtout, faut pas se le cacher, leur belle gueule) par des agences de talents. Chaque agence développe alors son réseau d’artistes et en a l’exclusivité. En plus de cela, autant que je me rappelle chaque agence a son réseau social, ses magasins et autres produits dérivés. J’ai eu un petit choc en allant dans des boutiques d’Idole à harajuku. Ma copine était à fond la dedans, du coup c'était un peu bizarre de voir ces filles dépenser leur argent de poche (ou salaire d’ailleurs) dans des photos, des portes clés etc. Bon cela dit, ce n’est pas vraiment différent d’Akihabara avec tous les produits dérivés de mangas etc.
D’un point de vue musical, je trouve que c’est un peu le contraire qu’en Europe et aux USA, on a tendance à mettre l’accent sur l’authentique (enfin pas toujours aux USA, hein...). Il faut que sur le CD on puisse reconnaître la voix du chanteur et la musique surproduite avec beaucoup d’arrangements musicaux électroniques n’est pas trop populaire. Ici c’est tout le contraire.
Un autre truc qui a beaucoup de succès ici et qui en a eu un temps en France ce sont les vocaloïdes. Ce sont des robots qui chantent. Les voix sont hyper trafiquées et c’est un peu dégueu à entendre mais il y en a certains qui sont réellement des superstars avec des produits dérivés qui se vendent très bien.
Enfin, tout ça pour dire qu’à quelques exceptions près, la musique n’est pas le centre de mon intérêt pour le Japon, sauf quand il s’agit de faire des karaokes. Et encore là je chante en anglais la plupart du temps ou en français. Au passage j’ai fait la full night du karaoke (23 :00-05 :00) et j’en suis arrivée à la conclusion que je vieillis et que je suis trop vieille pour ces bêtises.
Parlant de personnes âgées, je suis allée assister à un kabuki. C’est une forme très ancienne de théâtre au Japon, qui n’est joué que par des hommes. C’est un spectacle unique, avec un rythme très particulier et un ton de voix. Vous pouvez voir un court documentaire sur le sujet (en anglais). De plus, il y a toujours un narrateur qui chante l’histoire. La musique est jouée avec des instruments traditionnels, et les kimonos et autres costumes sont fabuleux. Pour tous ces points positifs cependant je ne pense pas retenter: déjà c’est plutôt cher (même si avec le Kabukiza à Ginza on peut payer 1 500 yen et n’assister qu’à un seul acte, donc 1h00 sur 4h00), c’est lent (il ne se passe pas grand chose, si ce n’est les personnages parlant entre eux, enfin celui que j’ai vu). Par ailleurs, nous avons aussi des travestis en France, au Japon c’est beaucoup plus « institutionnalisé » qu’en France. Ici, il n’est pas forcément mal perçu pour un homme d’être extrêmement androgyne. Les hommes semblent suffisamment confortables dans leur genre qu’ils n’hésitent pas à s’habiller d’une manière qui serait considérée comme féminine ailleurs, voire même à se travestir

Matsuko, un des comiques les plus connus du Japon est un travesti.
Et à chaque talk show, il y a presque toujours un homme habillé en femme. Je n’arrive pas à savoir ce qu’en pense les gens autour de moi, les réactions semblent plutôt mitigées. Pour ma part ce serait hypocrite de dire que ça me gêne :

« Did I leave the gas on ? »
La télé semble être aussi un moyen très viable de faire la promotion de tout et n’importe quoi à travers les télé-achats, qui sont au moins aussi nombreux qu’en France.
De manière plus générale, j’ai remarqué qu’au Japon, on paie souvent pour tout, mais certaines choses sont gratuites sans raison apparente.
Les mouchoirs en papier sont distribués dans la rue gratuitement avec des fascicules publicitaires (ce qui est quand même un comble pour un pays où il est considéré comme malpoli de se moucher en public) et lors d’achat dans certains magasins il y a souvent des goodies (stylos, sacs, échantillons). Ce qui a été le plus surprenant pour moi ce fut la banque : ouverture du compte gratuite, montant de la commission par virement seulement 308 yen (un peu moins de 2,50€), retrait aux bornes d’autres banques gratuit (mais limité), carte de retrait offerte (pas carte de crédit comme la visa, là on paie). Ma banque est spécialisée dans le traitement des devises étrangères, donc ils prennent principalement leur commission quand je fais des virements depuis le compte en banque en France. Ils ont en plus une ligne internationale où un conseiller en anglais répond gratuitement (cette newsletter a été sponsorisée en partie par ma banque ahaha). Un autre avantage de ma banque c’est qu’ils ne demandent pas de « stamp », qui est une sorte de cachet qui sert de signature. Il y a toute une procédure pour l’acquérir et il faut choisir quels sont les kanjis ou les symboles qu’on veut utiliser.

Les stamps
De manière générale, il faut reconnaître que le service est irréprochable, quelque soit le montant que vous comptez débourser. C’est pourquoi je vous conseille de ne pas hésiter à prendre des locations type auberge de jeunesse ou hostel, car même si elles ne sont pas très chères, ce sera toujours très propre (vous risquez juste d’être un peu éloigné du centre ville). Pour vous donner une idée de la propreté (hormis ce que vous avez pu en voir sur les photos), à chaque fois que je sors, je vois quelqu’un faire le ménage ou nettoyer d’une manière ou d’une autre (enlever les chewing-gums, ranger les poubelles etc).
C’est d’ailleurs tellement propre qu’il y a une recrudescence des allergies, notamment au pollen (c’est un comble pour le pays des cerisiers et pruniers !).
Bon pour ce qui est des visites, j’ai fait beaucoup de choses ces derniers temps avec mes amis, on a notamment été à Yokohama pour le nouvel an chinois (A vrai dire je suis allée au Chinatown, appelé Motomachi-Chukagai). Yokohama est la deuxième ville la plus peuplée du Japon, et a une très forte concentration de chinois avec beaucoup de restaurants très connus (et plutôt chers d’ailleurs, quand je vois que mon cousin G. qui habite en Chine me dit qu’un repas très copieux pour 10 personnes coûte 17 euros au total, je me dis qu’il y a un malaise).
Je suis allée au Chinatown avec un ami de ma classe qui m’a expliqué un peu la cuisine (il est passionné). J’ai mangé des Nikkuman (bouchée de viande en forme de beignet très populaire au Japon) et des bouchées vertes fluos. C’était très bon, même si brûlant. Apparemment en Chine (et c’est d’ailleurs plutôt pareil au Japon) on aime manger brûlant. Après on a fait un tour dans le parc d’à côté, on a été au musée de la soie. Magnifique. Pour la première fois j’ai vu des vers à soie. Et comme chacun le sait, personne ne perd ses vers car chacun a son ver à soi. (Très drôle).
Le musée était très beau et il y avait des modèles anciens de métier à tisser. J’ai compris maintenant pourquoi les kimonos coûtent si cher ! Ils sont pratiquement tous faits à la main, et en soie pour la majorité. La quantité de soie pour un kimono est phénoménale (la quantité m’échappe bien entendu, mais je peux vous dire qu’il faut 3 000 cocons de vers à soie pour un kimono. C’est moins que le nombre de boucle-d’oreilles que j’ai mais c’est plus que le nombre de problème que Jay-Z (il en a 99 pour ceux qui connaissent pas la chanson).
Après le musée on a fait un tour sur le bord de mer à pied (pas très long mais très beau) et j’ai surtout vu le Rainbow bridge.

Take that SF.
Mais le point culminant de cette journée fut le musée des nouilles déshydratées Nissin (Ramen) où on le retrace les étapes de la découverte de Momofuku Ando, leur créateur.
Le musée est vraiment bien fait et même si en apparence ça peut sembler un peu bénin comme thème, ils essayent d’élargir le travail de Momofuku Ando aux grandes inventions du XXème siècle. Il faut dire que lorsqu’on parle de farine (de blé ou autre céréale) à un français, le premier aliment auquel il pense est le pain. Pour un japonais, selon l’exposition, ce sont les ramens. Elles proviennent de Chine à l’origine, c’est pourquoi elles sont écrites en katakanas, c'est à dire l’alphabet pour les mots étrangers, dans les restaurants. En fait, Momofuku Ando a voulu remédier au problème de manque de nourriture au Japon après la seconde guerre mondiale. Il a commencé ses recherches pour développer des Ramen qui pourraient être stockées et auxquelles il suffirait d’ajouter de l’eau pour les préparer. Mais il a du faire face à plein de problèmes techniques, financiers et administratifs. A tel point qu’il était sur le point d’abandonner, mais il a un jour vu sa femme faire des tempuras (friture japonaise) et s’est rendu compte que les ramens pouvaient être conservées lorsque trempées dans l’huile un court instant.

Le musée souhaite que l’on en retire l’idée, non pas que la solution est de tremper les choses dans l’huile pour les conserver (ahaha), mais bien que c’est à force de persévérance qu’on arrive à ses fins. Il y a d’ailleurs un mur, où des citations de personnages célèbres sont écrites à ce sujet. Momofuku Ando avait presque 40 ans lorsqu’il a trouvé cette idée ! Puis quelques années plus tard, il a rencontré des industriels américains, alors qu’il espérait globaliser le produit, et c’est là qu’un des industriels a fait remarquer que les nouilles en sachet c’est pratique quand on mange avec des baguettes, mais pas toujours quand utilise une fourchette ! Eh bim, ils ont proposé l’actuel système de noodles dans un pot. Et dans les années 1990 alors que c'était déjà un monsieur âgé (plus de 70 ans si je me souviens bien), il a inventé les premières nouilles « cuisinables » et consommables dans l’espace !

Ce qu’il y avait surtout de très drôle était la possibilité de personnaliser ses nouilles à la noodle factory. Pour 300 yen (ce qui est très cher pour des nouilles), on pouvait acheter un pot qu’on décorait avec des feutres spéciaux, puis on en choisissait le contenu parmi ce qui était proposé, enfin on regardait notre chef d’œuvre être mis sous vide puis enveloppé dans un plastique protecteur. Pour ma part, je trouve que j’ai pas trop assuré, surtout quand on voit ce que faisait les autres japonais... Je n’ai pas de talent suffisant (voire pas du tout) pour être dessinatrice sur des boîtes de nouilles. Mon rêve est anéanti.

A part ça, 4 de mes collocs sont partis (SABIIISSSHIII... vous connaissez ce mot, je vous l’ai dit dans la newsletter précédente), mais avant leur départ on a eu le temps de faire deux fêtes : une pour le nouvel an chinois (où ils ont cuisiné des plats tawainais trop bons) et une soirée cool à boire et à manger des chips...au chocolat

You have to see it, to believe it !
Au passage c’est assez drôle, mais en japonais, on dit : « tu veux boire de l’alcool » aussi facilement que « tu veux aller au cinéma ?». En France, une telle question aurait plutôt une autre signification, du style : « Ah bon ? Tu veux boire de l’alcool ? Je croyais qu’on restait au Champommy et au jus de pommes? » (Ce qui est, au passage, à peu près la même chose).



J’aime comment au Japon certains gestes qui nous semblent anodins sont de véritables cérémonies. J’ai pu assister par exemple à une cérémonie du thé. C’étai très drôle de voir tout le processus et les étapes importantes. Plus précisément, la cérémonie du thé s’appelle « Sado » en japonais (ceux qui ont dit maso, merci de retenir votre respiration pendant 20 minutes). C’est comme de la poésie dans les gestes. Une cérémonie dure environ 10 minutes (enfin pour celle que j’ai vue mais je crois savoir qu’en fonction du thé qui est servi cela peut être beaucoup plus long). J’ai d’abord été informée de cette cérémonie lors d’une discussion avec une japonaise qui prenait des cours de cérémonie du thé. Je ne comprenais pas comment on pouvait « prendre des cours » pour mettre de l’eau chaude dans une tasse où il y a de la poudre de thé (c’était une remarque débile et réductrice après étude). En fait, chaque thé a une cérémonie spécifique. L’idée de ce processus est de mettre en valeur les arômes en ajoutant au goût, les gestes et les manières. C’était aussi un passage imposée pour les jeunes filles de bonne famille Il y a aussi cette idée d’hospitalité que l’ont retrouve souvent dans la culture japonaise.

Avant, j’ai pu aller à un festival organisé pour Hina Matsuri (le festival des poupées et des petites filles qui a lieu le 3 mars (les garçons c’est le 7 et il y a une blague récurrente au Japon, c’est que les jours entre, on célèbre ceux qui ne sont pas sûrs...) L’idée d’origine était de célébrer la viabilité de l’enfant, car à 7 ans, il était possible de considérer qu’il atteindrait l’âge adulte.
Un flyer qui se trouvait à l’école avait attiré mon attention, même si c’était tout en japonais car plusieurs images m’avaient interpellée : Cérémonie du thé, Calligraphie, Kimono (qui au passage, je l’ai appris récemment veut dire : objet que l’on porte - dans le sens de vêtement.). J’ai donc été au Bunkan center (salle des fêtes/centre culturels du gouvernement local) pour assister à cet événement. J’ai adoré. J’ai payé l’entrée 500 yens (soit 4 euro environ).
C’était cool parce que c'était plusieurs festivals en un seul. Il y a eu un spectacle de danse traditionnelle (et à la fin de la journée on nous a appris quelques danses traditionnelles, mais que des faciles, hein). C'était quand même un peu étrange comme danse je dois le reconnaître. Les femmes étaient vêtues de Kimonos, pendant que les hommes étaient en short ( ?!)
Ce qui m’a le plus marqué c'était les chaussures des femmes ça doit vraiment pas être confortable (ITAIIIII : ca veut dire ça fait mal). Ce qui m’a le plus marqué c'était les chaussures des femmes ça doit vraiment pas être confortable (ITAIIIII : ca veut dire ça fait mal). J’ai pu réessayer un kimono, plus clair cette fois-ci avec des manches plus courtes. J’ai été abasourdie par la technique pour parvenir à faire le nœud que voici :
Elles s’y sont mises à trois pour m’habiller. Les hommes aussi pouvaient mettre des Kimonos (pour les hommes on dit Kitsuke).
Bon là où j’ai le moins assuré c’est quand même la calligraphie... il faut être très ordonnée et il y a réellement un ordre d’écriture à respecter (j’ai quand même fini avec les doigts plein d’encre, comme à la maternelle... ahaha).

J’ai adoré faire de l’Ikebana, je crois que c’est d’ailleurs ce que j’ai préféré de la journée.

Mon chef d’œuvre
Après cette journée mouvementée et intéressante, j’avais sympathisé avec des filles sur place et du coup on a toutes été à Kimokitazawa le quartier des friperies et autres magasins de seconde main. C’était très cool, en particulier il y a certains magasins de fringues (étonnamment pas des friperies... meh) où j’aurai TOUT acheté.
J’ai aussi été au Sweet Paradise très récemment. Pour ceux qui ne connaissent pas le concept c’est : 1 500 yen pour 90 minutes et nourriture et boisson à volonté. Pas mal pour la prise de masse, comme dirait un certain A.

Pour ceux qui demandent comment se passe le printemps avec ma peur des guêpes, disons que j’aimerai bien rencontrer des guêpes de taille normale...voilà. Mais bon, les Sakuras c’est joli, j’ai aussi eu les pruniers de février. J’aime bien aller « Hanami », c'est à dire faire un pique nique sous les cerisiers. Pour les japonais Hanami est souvent synonyme de beuveries infinies ! Il y a d’ailleurs une drôle de relation avec l’alcool ici. Je vous ai dit pour la phrase « Osake Nomu ? » à savoir, « tu veux boire de l’alcool ? », mais je ne vous ai pas raconté ce qui se passe lorsque les Kaisha in (les employés) vont boire entre collègues ou avec leur patron. Il y a une forte tolérance pour ce qui est fait sous alcool. Alors qu’en France on pourrait en vouloir à quelqu'un qui s’est mal comporté, ici presque tout semble excusable. C’est d’ailleurs assez drôle de voir ces kaisha in (employé de bureau- faut réviser un peu là !) normalement hyper réservés (par exemple dans les transports) se lâcher et parler fort. (Pas de réel danger cependant, on reste quand même au Japon !)
J’aime bien aussi le petit côté, tout est pardonnable, mais surtout tout est oublié le lendemain. C'est à dire que si vous vous êtes humainement rapproché d’une personne sous les effets de l’alcool, ne vous attendez pas à ce que vos relations soient similaires le lendemain au bureau avec cette personne. Il y a ce qui se passe pendant les heures du bureau et après. C’est ce qui a le plus surpris mon entourage qui travaille.
Autre chose aussi, il y a une tentative fréquente de fuite du conflit. Par exemple l’autre jour, j’ai attendu tard le soir, pour prendre ma douche la dernière et prendre bien mon temps. Sauf que mon colloc’ japonais qui ne dort jamais (JAMAIS) a décidé que lui aussi il souhaitait passer sous la douche, mais pas trop tard. Sauf que moi j’y étais rentrée depuis 5 bonnes minutes. Au lieu de frapper à la porte de la salle de bain et de me dire « excuse moi, mais moi aussi je voudrai prendre une douche après toi », il s’est contenté de faire du bruit dans la salle de bain, genre je range mes affaires, j’ouvre et je ferme le lavabo subitement etc. Comment je sais qu’il n’était pas occupé vous allez me dire ? Et bien quand je suis sortie, au bout de 10 minutes, il n’avait toujours pas lavé ses dents, n’avait pas fait sa lessive et quand j’ai eu fermé la porte de la douche derrière moi, il s’est précipité pour y rentrer. Ca m’a un peu énervé pour être honnête. Mais je me suis rappelé que c'était culturel chez lui. Après je ne veux pas généraliser, c’est peut être son caractère à lui, même si la plupart des gens à qui j’en ai parlé ne semblait pas être étonnés. Autre chose que l’on m’a dite, c’est que les annulations de dernière minute sont assez fréquentes. Plutôt que de dire non tout de suite, devant la personne, ils prétexteront un empêchement de dernière minute. Donc poser des lapins est assez fréquents...

Bar à Lapin.
Mais en même temps je comprends parce que le conflit est pour les japonais l’ennemi de la vie en société, en France on voit plutôt le conflit comme un assainissement des relations (« crever l’abcès »). C’est juste des façons différentes de voir les choses.

Dans un livre que je vous recommande que E. m’a offert qui s’appelle « Nannnnddddêêêêêe » d’ Eriko Nakamura. Une japonaise raconte sa vie à Paris et à quel point elle a parfois déchanté, surtout pour ce qui concerne les bonnes manières. C’est un petit livre très intéressant et elle souligne vraiment les différences de bonnes manières et fait une analogie que je trouve assez intéressante entre les japonais et les anglais dont les bonnes manières et la volonté d’éviter le conflit semblent se rapprocher. (On parle ici bien sûr des gens bien éduqués en Angleterre, espèces en voie de disparition ahaha).

Bon me voilà arrivée à Nara, ou plutôt Yamato Saidaji (quelques stations avant) où je vais passer quelques jours dans une famille d’accueil japonaise, en Homestay ! C'était une expérience que je souhaitais vraiment avoir, pour voir comment vivaient vraiment les japonais. Il fait nuit et froid, mais bon «Gambarimasu ! » (Courage !)






















Nouvelles nipponnes #5

Une nouvelle racontée par Laetitia
le 20/3/2015



Comme certains d’entre vous le savent déjà, je suis en phase de déménagement très prochain. C’est long et fastidieux et honnêtement j’ai parfois envie de tout envoyer balader.
Bref, tout ça pour vous dire que du coup je m’organise (comme je peux) pour essayer de trouver ma place dans la société japonaise... et ce malgré le fait que je commette impair sur impair (baguette debout dans le bol, marcher sur les pieds des gens dans le métro sans le faire exprès, traverser au feu rouge pour les piétons parce qu’il n’y a pas de voitures etc. ), alors que je suis quand même très vigilante...
En tout cas, c’est quand même plutôt sympa la vie ici même si parfois j’ai envie de tous vous revoir (« saabbbiiissssshiiiiii » ; ça veut dire triste en japonais).

J’ai vraiment l’impression d’avoir fait des progrès, ce qui est plutôt cool, mais je ne pense pas que ma grammaire soit aussi bonne qu’elle pourrait l’être. Je comprends assez bien ce dont on me parle mais certaines formules idiomatiques ne peuvent pas être instinctivement devinées et doivent juste être sues.

L’avantage cependant d’être française dans ce pays est que je viens d’un pays vénéré. Il y a sans arrêt des références à Paris ou (dans une moindre mesure) à New York ici ! (Beaucoup de jeunes japonais veulent partir faire leurs études aux USA). J’adore voir des tours Eiffel partout et des petits messages qui se veulent romantiques en français et qui ne veulent rien dire. Cela me rappelle beaucoup la tendance au début des années 2000 des pulls avec les idéogrammes chinois où l’on portait ça fièrement sans savoir ce qu’il y avait d’écrit. A ce sujet, Dorkly (décidement, on ne s’en sort pas) a fait une liste des vêtements asiatiques avec les inscriptions les plus étranges en langue étrangères. C’est plutôt drôle.
Pour revenir à l’amour des japonais pour Paris et plus généralement la France, il faut tout de même bien se rendre compte que cet amour est un peu à double tranchant pour eux. Il existe ici quelque chose qui s’appelle le « syndrome de Paris », beaucoup d’entre vous en auront sûrement déjà entendu parler d’ailleurs... L’idée est simple : Une personne fantasme tellement sur la vie à Paris, pensant y avoir trouver un paradis et une fois sur place, elle se rend compte que son rêve est loin d’être ce qu’elle espérait. Du coup, une fois revenus au Japon, certains japonais peuvent parfois entrer dans des périodes de dépression intense (avec des arrêts maladies de plus de 6 mois). Pour vous dire à quel point ils peuvent être déçus de Paris ! D’autres en revanche y restent et s’y établissent ☺

Autre point intéressant messieurs, vous avez la réputation d’être des « romantiques » : Is it true that frenchmen are romantic ?
Deux possibilités : soit je connais pas les bons et j’ai pas entendu les bonnes histoires, soit les japonais ne sont PAS DU TOUT romantiques. En tout cas, si vous cherchez des copines, il vous suffit d’aller au Japon. Elles sont beaucoup à être folles à l’idée de sortir avec un français. Je crois que le terme romantique pour les japonaises doit être entendu de manière différente, il semblerait que les japonais soient très timides et n’osent pas aborder les filles. Pour elles, ce n’est pas une attitude romantique.

Pour ce qui est de l’emploi, surtout si vous parlez anglais, les écoles de langues sont en train de faire un carton là bas ! D’autant qu’avec les jeux olympiques de 2020, il y a un véritable engouement des japonais pour l’apprentissage les langues étrangères, surtout l’anglais. Avis aux amis bilingues (ou presque) qui souhaitent venir au Japon ! Certaines écoles sponsorisent même les visas.
Pour ce qui est des français au Japon, grâce à l’école, j’en ai rencontré quelques uns. Moi qui pensait que j’aimais le Japon, j’ai été complètement dépassé par eux. J’ai trouvé d’ailleurs assez drôle de voir comment malgré leurs âges très variés (de 18 à 54 ans), ils se sont tous retrouvés autour de leur amour pour le Japon. Cependant la plupart d’entre eux sont des « Otakus ». Ce terme peut être un peu difficile à expliquer, mais en gros ce sont des geeks du Japon (surtout des animes, mangas, karaoke, cosplay, J-pop). Ils connaissent tout comme les vrais japonais et j’ai vite compris que je ne maîtrisais pas aussi bien certains sujets qu’eux, lorsqu’on a fait un « blind test » musical avec des génériques de jeux vidéos et de mangas... C’était pitoyable, même si je dois remercier « Mighty Max » (dessin animé) d’avoir sauvé un peu ma dignité, lorsque j’ai été la seule a retrouver le générique (« Toi, tu connais presque rien, sauf certains trucs vachement obscurs »). En revanche, ils ne l’ont pas ramené quand j’ai parlé de fifty shades of grey (y a de quoi être fière non ?)

En tout cas, le rêve américain français est bien réel dans l’esprit des japonais, ce qui m’a valu des demandes de photos par des gens (surtout des filles) dans la rue, parce que j’étais française. J’ai donc fait l’objet parfois d’une sorte de safari (que safari photo hein, pas l’autre). J’essaie juste de me rappeler que prendre quelqu'un en photo au Japon n’a pas les mêmes connotations qu’en France.

Pour ce qui est des visites, je suis allée au temple de Naritasan Fukagawafusodon (A vos souhaits) et au sanctuaire de Tomioka Hachimangu, tous les deux se trouvent à Monzen-Nakacho qui est une station de métro à l’est de Tokyo.
Ce sont vraiment deux endroits magnifiques, même si la pluie n’a cessé de tomber ce jour là. (Toute la pluie tombe sur moooiiiii). Le sanctuaire a d’ailleurs des stèles réservées pour les champions de Sumo. J’ai aussi appris qu’il ne s’agissait pas que d’une activité sportive. Le sumo est réellement une manière de vivre et de penser. Il est par exemple important pour un lutteur sumo de bien se comporter et de montrer l’exemple de la vie en communauté.
Petite précision quant à la terminologie : Les temples sont les endroits où l’on pratique le Bouddhisme, et les sanctuaires sont les lieux de culte de la religion Shintoïste.

J’ai beaucoup aimé ces lieux de cultes, mais Sensoji reste mon préféré à Tokyo.

C’est l’un des endroits les plus visités de Tokyo, mais, je comprends pourquoi. C’est absolument à couper le souffle. Tout est beau, que ce soit le temple ou le sanctuaire qui est juste à côté, les statues du jardin, le jardin lui-même et mêmes les rues qui y mènent. Si jamais vous allez à Tokyo, c’est une étape indispensable d’après moi. Le quartier environnant aussi est très agréable avec une ambiance dite « ville basse » ce qui signifie ville ancienne (type ère Edo, c'est à dire entre le 17ème et le 19ème siècle). C’est donc une ambiance très particulière et un peu authentique (du moins pour les touristes, pour les japonais je ne sais pas). L’allée qui mène a u Temple est pleine de petits magasins qui vendent des produits traditionnels (pour la plupart fabriqués au Japon, même si l’étiquette Made In China peut être vue). Ce sont pour la plupart des objets traditionnels, mais on y trouve parfois un Hello Kitty ou un personnage de Manga... C’est assez drôle de voir, encore une fois ce contraste.
Petite anecdote amusante, certaines agences de voyages/d’activité de tourisme etc. organisent des essayages kimonos suivis de promenade dans le temple de Sensoji, pour avoir un « Edo feel ». Sauf que du coup la plupart des « japonaises » qu’on peut voir en Kimono sont des étrangères ! C’est drôle de voir certaines personnes leur demander des photos en japonais et qu’elles soient complètement perdues ! J’y suis retournée récemment pour assister à la Danse du Dragon d’Or qui est aussi le festival des Chrysanthèmes.

La période Edo est très particulière pour le Japon, car à l’exception de quelques contacts limités avec la Chine et la Hollande, les relations avec les pays étrangers étaient complètement interdites. Puis avec le relâchement, dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, des restrictions gouvernementales pour tout ce qui concernait l’importation de livres étrangers, l’étude des enseignements occidentaux s’intensifia au Japon, avec des avancements très importants dans beaucoup de domaines (chapeau bas à Genpaku Sugita qui parvint à traduire un livre sur l’anatomie du hollandais au japonais sans dictionnaire, ni même pierre de Rosette à disposition !)
C’est aussi à cette époque que le premier plan du Japon fut réalisé par Tadakata Ino, dont une statue a été érigée dans le temple de Naritasan Fukagawafusodon. Il a traversé à pied une grande partie du Japon pour réaliser cette tâche.

Toujours sur le thème de la période Edo, je suis allée au Musée du même nom, un des seuls musées que j’ai visités jusqu’à présent. Le seul problème est qu’il était en travaux ! Du coup une seule salle était ouverte et ils y avaient mis un « best of » du musée. C’était pas mal en fait, ça m’a permis d’en avoir l’essence sans avoir à passer toute la journée dedans. J’ai découvert comment étaient faites les fameuses estampes japonaises. C’est absolument incroyable de voir les techniques « d’imprimerie » faite à partir de blocs de bois. Ces techniques s’appellent le Ukiyo-e. C’était aussi très drôle de voir des peintures de Montmartre représentant le « Japonisme », c'est à dire cette influence artistique que le Japon a eu en Europe et qu’on retrouve parfois sur certaines affiches françaises. Au-delà des affiches de Montmartre, le japonisme peut aussi beaucoup se voir sur les toiles impressionnistes (Van Gogh, Monet, Degas étaient tous des amateurs). Au musée j’ai surtout vu du Hiroshige Utagawa auquel Van Gogh va rendre hommage quelques années plus tard.

Une autre partie du musée, enfin de la salle qui en tient lieu, est dédiée à ce schisme qu’a connu et que connaît encore le Japon entre la modernisation de la culture (avec, comme mentionné ci-dessus, une ouverture à l’occident et une forte influence de ce dernier) et les traditions. Une œuvre extraordinaire de Utagawa Yoshifuji (qui au passage était aussi connu pour ses images érotiques) dépeint cette lutte qui a eu lieu au moment de la restauration Meiji de 1868.
On voit ici des objets « modernes et occidentaux » face à des objets plus traditionnels. Par exemple juste en bas à droite de l’image on voit le combat du parapluie et de l’imperméable face à l’ombrelle en papier et la cape. Tout en haut à gauche de l’image on voit le palanquin contre le rickshaw et tout en bas, la photographie face au Ukiyo-e.
J’aime beaucoup cette image car je trouve qu’elle a beaucoup d’humour, c’est d’ailleurs plus une caricature.
Enfin la dernière partie du musée montre le Japon du temps de la Seconde guerre mondiale jusqu’à nos jours (enfin les année 2000). C’était intéressant surtout qu’il y a une partie qui montre certains jeux de société typiquement japonais. J’y étais avec une japonaise (parlant anglais) qui a pu m’expliquer les règles de certains d’entre eux. J’ai aussi pu faire l’expérience de certaines attractions de cette ère. On me voit ici dans un palanquin. C’était tout petit et il est IMPOSSIBLE d’y rentrer et d’en sortir élégamment. Voilà c’est dit.

J’ai aussi (tenté) soulevé des seaux remplis d’eau puisqu’il n’y avait pas d’eau courante...c’était lourd et ça m’a donné soif. (J’aurai été une terrible livreuse d’eau).
Toujours dans cette idée de confrontation entre la culture traditionnelle et la modernité, j’ai eu l’occasion d’essayer deux fois un kimono (une fois à l’école, une autre fois lors d’un festival).

C’était vraiment très sympa, mais c’est toute une affaire. Il faut minimum une personne pour vous aider à l’enfiler et il y a plusieurs « couches » de vêtements, ce qui peut parfois être long à mettre. Une amie japonaise m’a raconté qu’à l’époque où l’empereur était réellement le seul représentant du pouvoir, il était fréquent de voir à la cour des hommes ou des femmes avec plusieurs couches de vêtements. En réalité c'était une indication sur leur rang. Plus le rang était élevé plus ils portaient d’épaisseurs de vêtements. Cela pouvait monter jusqu’à 12 couches ! C’est aussi assez intéressant de voir que les canons de beauté ne sont pas les mêmes au Japon qu’en France, du moins traditionnellement (il y a bien sûre une forte influence occidentale aujourd’hui).
Au Japon la partie la plus sensuelle du corps de la femme est son cou et le haut de son dos. C’est pourquoi le haut du kimono laisse apercevoir cette partie du corps ; et alors qu’en Europe on mettait en avant les corps en forme de « sablier », au Japon, il fallait être la plus « droite » possible, c'est à dire peu de poitrine, peu de hanches et une taille peu marquée. Cette forme est accentuée par le Obi.

Certains kimonos varient dans leur présentation et c’est surtout le nœud de l’Obi, qui va différer. C’est assez compliqué à mettre et il faut un certain talent pour y parvenir.
Enfin, il faut savoir que le kimono s’est aussi adapté à la modernité, puisqu’on trouve de plus en plus de kimonos « pratiques », qui peuvent être enfilé rapidement avec des boutons pressions par exemple ou comme une jupe et un haut. Le port de kimono se fait la plupart du temps pour les festivals, mais certains kimonos très haut de gamme sont portées pour les soirées, les mariages ou le Senji no Hi (festival de la majorité dont je vous ai parlé précédemment). De plus en plus de kimonos sont achetés en seconde main également, car cela peut parfois revenir très cher (le kit complet peut dépasser facilement les 2 000 euros).

Autre expérience purement japonaise, je suis (enfin) allée au Onsen ! Ce sont des sources volcaniques contenant des sels minéraux qui sont très connus pour leurs bienfaits. J’ai été dans un hôtel, comme cela se fait la plupart du temps. Les bains étaient en extérieur dans un jardin fermé et on pouvait voir les montagnes au loin, c’était très reposant, même s’il est recommandé de ne pas y rester plus de 8 minutes. Réaction de mon entourage : « Ah bah t’as fait comme les singes ! »...
Et avant que vous me le demandiez, oui, oui c’était complètement sans maillot de bain. (#Jesuisunenudisteassumée #etnonjaipasdephotosbandedepervers).










Nouvelles nipponnes #4

Une nouvelle racontée par Laetitia
le 4/3/2015



Le style japonais

Le style japonais est mondialement connu ça ne fait aucun doute, pour autant il n’est pas possible de prétendre qu’il n’y ait qu’un seul style japonais. Clairement, il y a ENORMEMENT de variété.

Il suffit de se balader dans Tokyo pour s’en rendre compte. C’est pourquoi, dans la peur des généralités, je ne vais faire État que des tendances auxquelles j’ai été le plus confrontée. Les principales tendances auxquelles que j’ai vu sont assez bien résumées par cette photo :


On voit vraiment la touche manga dans tous ces modèles. Le premier, c’est le côté un peu dark, le côté EMO, sensible, un peu androgyne, légèrement punk.

J’ai l’impression qu’il existe une espèce de paradoxe entre le japonais du bureau, qui porte des costumes ou des tailleurs sombres avec les cheveux bien en place et celui de l’extérieur ou qui a un travail qui permet des tenues extravagantes.


La seconde personne sur la photo, a un look qui correspondrait plutôt à Harajaku. J’y suis allée le week end dernier avec une française et honnêtement, je crois que c’est l’un des trucs les plus funs que j’ai fait. J’ai pu faire la célèbre Takeshita dori qui est une gigantesque rue avec plein de magasins de vêtements. Et c’était vraiment génial. Les magasins sont fabuleux et vraiment originaux : cosplay (déguisement inspiré des mangas, la plupart du temps), kawai (tendance à ne porter que des trucs mignons, voire enfantins). Au passage, une marque qui illustre bien ce style est Lise Lisa dont les japonaises raffolent), goth, roots (plutôt retour aux racines, un peu l’idée des hippies), steampunk (inspiré des looks de l’époque de la révolution industrielle en y incorporant des éléments mécaniques), urban (hip hop chic)...etc. Il y a parfois beaucoup d’extravagance, mais il y a aussi des femmes et des hommes très bien habillés (même si les mieux habillées sont, d’après moi, vers Shibuya, quartier dont j’ai déjà parlé) avec énormément de style et beaucoup de goût. Certaines femmes, sans porter forcément des marques, ont un style unique (que je leur envie souvent). Pour revenir aux personnes (souvent des femmes) aux looks invraisemblables, il faut quand même souligner que le « kaisha in », comprenez « employé de bureau » mentionné plus haut et la harajuku girl ne sont parfois qu’une seule et même personne : C’est apparemment une tendance fréquente chez les japonais de se fondre dans la masse en semaine et d’avoir des pétages de câbles le week end. Il existe aussi certaines compagnies qui se sont spécialisées dans la vente de vêtements pour le boulot comme la « suit company », qui va faire des costumes/tailleurs/chaussures à un prix plutôt élevé mais de bonne qualité. Pour autant, le code vestimentaire professionnel varie selon les endroits, par exemple à l’école où je me trouve, les femmes sont plutôt libres, du moment qu’elles ne sont pas négligées, alors que les hommes doivent porter un costume cravate, mais dans d’autres entreprises c’est beaucoup plus strict et austère, surtout pour les personnes moins jeunes. Il y a cependant quelques exceptions, comme cette charmante vieille dame avec ses cheveux verts, rencontrée à Sensoji. D’ailleurs, j’ai vu pas mal de japonais avec des couleurs et des coupes de cheveux invraisemblables. (voir plus bas).

J’ai moi-même été chez le coiffeur, mais rassurez-vous, je me suis contentée d’un simple carré... Ce fût d’ailleurs une expérience assez intéressante, car en fait de coiffeur, c'était un barbier. C’est beaucoup moins cher (au Japon tout est décompté et vaut assez cher individuellement : shampoing, coupe, brushing, soin etc) et la plupart du temps on n’y va que pour une coupe, même si dans certains cas, les services proposés sont de plus en plus nombreux et similaires à celui d’un coiffeur. Le coiffeur tel que nous le connaissons en France est parfois tellement cher que beaucoup de japonais (es) se font leur couleur et autres traitements eux-mêmes. Quand on va chez Tokyu Hands, qui est un magasin gigantesque où on trouve vraiment de tout (pour les habitants du 15ème c’est l’équivalent de Zola Color sur 7 étages), il y a tout un étage beauté et le rayon coloration est énorme. Ils ont un grand espace dédié aux colorations où vous pouvez acheter des produits quasi-professionnels (y compris pour faire de la décoloration, des permanentes et des lissages). C’est un magasin extraordinaire et même si c’est un peu cher, surtout comparé au 100 yen store, c’est vraiment très sympa à regarder (soyez fiers les amis, j’ai réussi à ne rien acheter...pour l’instant).


Revenons à Harajuku, détail assez amusant : si une personne a un look un peu outrancier, il ne faut pas hésiter à lui demander des photos, ça lui fait même plaisir. En France, on verrait presque ça comme être pris pour un animal de cirque, mais là-bas c’est vu comme un compliment : « J’ai beaucoup travaillé mon apparence et tu trouves mon look cool, puisque tu veux me prendre en photo, donc je suis contente ». C’est surtout le cas pour Harajuku où il y a même certaines personnes qui ne semble y aller presque que pour se montrer.


Au passage si vous êtes dans ce quartier, arrêtez vous pour manger des crêpes (c’est triste à dire pour une personne qui a régulièrement été en Bretagne, mais les crêpes là-bas sont au moins aussi bonnes que celles en France...mah mah).


Enfin pour terminer la photo en haut, il y a bien sûr des personnes qui ont un look tout à fait « habituel » pour nous, mais il y a aussi une obsession avec les uniformes d’écolières et même les uniformes en général. Mais ça on le savait déjà (CF Japan Expo 2014).

Sans vouloir faire de la psychologie à deux euros (même le cours de la psychologie augmente, où va le monde !?), je me demande si cela n’a pas un lien avec l’obsession des japonais pour la jeunesse, voire même l’enfance. L’uniforme est un des fétiches des nombreuses personnes, est-ce pour cette même raison ? A vous de juger.

En tout cas, une chose est sûre, ces filles pour être plus attirantes semblent vouloir se donner des airs de gamines (même très très jeunes genre 8, 9 ans). Cela va plus loin que la volonté de paraître jeune, c’est plus la volonté de paraître enfant. D’ailleurs, dans beaucoup de mangas les héroïnes (même si elles ne sont pas au centre de l’intrigue) sont souvent des jeunes filles (max 18 ans) naïves à qui il arrive des aventures diverses. Outre l’apparence, ça passe aussi beaucoup par le comportement, où les filles prendront une voix d’enfant lorsqu’elles parleront avec un petit ton nasillard et un allongement des syllabes. (le « bienvenu » dans certains magasins est parfois très drôle à entendre : « Irashaimasssseeeeeeeeeee », ça peut durer 4 bonnes secondes montre en main. En français, ça donnerait « bienvennnuuuuuuueee », et serait sûrement interprété par le client comme une moquerie à son égard), mais comme m’a dit un de mes colocs, c’est culturel ici. Summum de cette attitude sont les Maid cafés : des cafés à thème où les serveuses s’habillent comme des soubrettes de mangas. C’était une expérience avec des plus (la bouffe qui était vraiment sympa, j’ai pris une glace avec un coulis poire chocolat et des oréos écrasés, en forme de tête de souris ☺) et des moins.

Clairement, je ne pense pas être dans la cible, même si dans le café il y avait de tout (touriste, vieil homme lubrique, groupe d’amis...). Il n’en reste pas moins que j’avais quand même l’impression d’avoir à faire à des filles qui faisaient ce métier plutôt que quelque chose par dépit et que ce n’était pas un exercice qu’elle prenait forcément plaisir à faire. Du coup, j’ai trouvé ça assez malsain, ça rendait l’expérience vraiment « creepy », sans parler du fait que ce n’était pas donné non plus. Il y a tout un cérémonial à suivre où on doit mettre des serre-têtes avec des oreilles d’animaux et dire des mots clés (lorsque la quantité de thé versé dans la tasse nous convient un : «moe moe » solennel qui doit être dit en imitant un chat qui se frotte les yeux). Il faut juste y aller en prenant cela au second degré et se prêter au jeu.


Sinon toujours dans le registre wtf japan : pour aller au maid café je suis allée à Akihabara aussi connu sous le nom du quartier des « Otakus », c'est à dire des personnes (généralement des hommes entre 15 et 50 ans, voire plus) qui sont fans de mangas, de jeux vidéos, de jeux de société etc. Ils dépensent des sommes folles dans des produits collectors dérivés de ces passions. Il y a donc une très grande ferveur chez les fans qui doivent être sans aucun doute des consommateurs très fidèles pour toutes ces marques de produits dérivés. Moi qui déjà me trouvait grave avec ma poupée de collection Katniss Everdeen (Hunger Games) achetée à NY, je me suis vite rendue compte que j’étais vraiment encore loin, en voyant ces fans dépenser un fric fou et consacrer énormément de temps à cette passion ! (Même si j’ai moi-même failli avoir plusieurs moments de faiblesses, dans un autre quartier visité le même jour qui est celui des livres d’occasion (Jimbocho), j’en reparlerai.)

Les propriétaires de ces marques l’ont bien compris et sont parvenus à faire des produits dérivés de toutes sortes. Ca va du porte clé au dessus de lit (notamment des représentations de personnages, TRÈS SEXY, et des oreillers les représentant à taille humaine) en passant par les figurines, les vêtements, les produits de toilette etc.

A propos de la toilette des japonais, il semblerait que les canons de beauté soient un peu différents par rapport aux nôtres. Souvent, les jeunes femmes sont volontairement pâles (au point d’utiliser des produits blanchissants dans leurs cosmétiques : il faut faire hyper attention car ces produits peuvent être assez virulents sur une peau fine, comme celle qu’ont parfois les françaises, à la fois sur le court terme mais surtout sur le long terme). Mais, pour autant, nous devons beaucoup aux japonais(es) qui, à moins que je ne me trompe, sont à l’origine de la technique du « Layering » (application de couche successive sur la peau de différents produits, reconnus pour leur efficacité) et de la BB crème.

Pour ce qui est du reste de la beauté, les japonaises ont des cheveux magnifiques pour la plupart et s’en occupent beaucoup, d’après les petits échanges que j’ai eus avec elles. Beaucoup gardent les cheveux naturels mais de plus en plus se les éclaircissent, voire même changent drastiquement de couleur. C’est aussi intéressant de voir que beaucoup d’hommes également se teignent les cheveux, d’ailleurs ils s’épilent aussi souvent les sourcils. (En réalité, la tradition de l’épilation des sourcils pour les hommes remonte assez loin apparemment). Exemple :


Kamenashi Kazuya un des acteurs les plus connus du Japon qui a les sourcils plus épilés que les miens...


Pour ce qui est des femmes, il existe des rasoirs à sourcils pour faire des lignes parfaites mais il y a aussi tout un tas d’instruments faits pour parfaire la ligne (du fil épilatoire, des ciseaux etc).

Les ongles sont un élément important du look aussi ; beaucoup de femmes vont chez la manucure pour se faire faire du nail art. Sinon de manière plus générale, les ongles semblent être toujours impeccables, quelque soit le sexe de la personne. A quelques exceptions près, bien sûr, les ongles sont toujours propres et non rongés. (Hmm Hmm...)

Les japonaises sont aussi adeptes des faux cils et des lentilles de contacts pour se faire les yeux les plus grands possibles. Il existe d’ailleurs des photomatons très amusants dont une des spécificités est la déformation du visage pour faire paraître les yeux plus grands. On peut ensuite personnaliser toutes les photos une par une pour la modique somme de 400 Y. Il y a plusieurs marques avec des prix et des atmosphères qui varient. C’est très drôle (je recommande), même si parfois on ressemble plus à un Pokémon qu’à une personne humaine... Il faut aussi dire que certaines japonaises sont tellement préoccupées par leurs apparences qu’elles mettront leur santé en danger : Ca part de la mini-jupe portée avec un collant chair très fin en hiver, à l’obsession de la perte de poids (avec des publicités pour des produits qui permettent parfois à la perte de 30 kilos en très peu de temps).
Je dois cependant reconnaître qu’en tant que make up addict, voir autant de nouvelles possibilités cosmétiques me remplie de joie :DDD.


Enfin pour finir le point look : la taille des vêtements et les centres commerciaux.


Tout d’abord la taille des vêtements : Au Japon, je suis une obèse aux grands pieds (sexy non ?). Dans les années 1990, on considérait que pour avoir la taille mannequin il fallait les mensurations suivantes: Poitrine 90 cm, Taille 60 cm, Hanches 90 cm.

Au Japon, j’ai vu certaines marques préciser: Taille L : environ un tour de taille de 66 cm... Meh. Au total j’ai du voir environ une dizaine de personnes en surpoids à Tokyo, sur les 3000 que j’ai du croiser... Ca en dit long. J’ai donc du aller dans les marques internationales pour faire du shopping à ma taille (même si je dois reconnaître que, découragée par l’annonce des mensurations, j’ai préféré cesser toutes recherches qui auraient peut être été successful...). Enfin, « ma taille »... Disons que j’ai maintenant compris pourquoi sur les étiquettes H&M en Europe, les tailles partent du 32 et non pas du 34. C’est pour le Japon. Les japonaises sont si menues que j’en ai vu certaines avec des jambes épaisses comme mon bras (NON IL EST PAS GROS D’ABORD).


C’est pareil pour les chaussures où les chaussures s’arrêtent souvent au 38 1/2, et moi qui fait du 39, c’est pratiquement introuvable dans les marques japonaises (ou même certaines marques internationales), malgré le fait que certaines chaussures sont à tommmbbberrr ! Avec toutefois des talons ridiculement hauts (plus de 15cm). Le confort n’est pas toujours considéré comme une préoccupation importante pour certaines japonaises, même si ce n’est pas qu’une exception japonaise.


Pour ce qui est des centres commerciaux, il y en a un peu près partout, surtout dans les quartiers très peuplés comme Shinjuku où il peut y en avoir 4 dans un pâté de maison (Isetan, Odakyu (qui appartient aussi à une entreprise du métro !), OIOI, ALTA etc), du coup, ça fait beaucoup de trucs à acheter. Mon préféré jusqu’à présent est OIOI (lisez Marui, ça veut dire zéro-un), qui se trouve à Ikebukuro. Les vêtements et les objets de maison sont vraiment très beaux et très raffinés (c’est dans ces moments là qu’on se demande comment font les japonais pour ne pas tout acheter !!)

Face à ces magasins très chics, il faut aussi parler de Don Quichote, ou « Don Qui » pour les intimes, qui est une chaîne de magasins présents aux alentours la plupart des grosses stations de métro Il est minimum sur 4 ou 5 étages et recèle toutes sortes de produits, beaucoup sont fait en Chine, même si certains sont apparemment faits au Japon. L’ensemble est d’une qualité sommes toutes, relative. Ca va de la montre wifi à la brosse à dents électrique, en passant par le costume de pikachu, la paire de chaussettes hello kitty ou encore le cosplay de l’infirmière sexy. Ca sent généralement fort le plastique et ce n’est pas toujours très propre mais il y a parfois des objets parfois originaux et c’est assez intéressant à voir. Pour le reste du shopping il faut aussi parler de la tour 109 (A lire comme « Ich Maru Kyu, ça tout simplement dire 109 en japonais) qui est un magasin de vêtements et de cosmétiques sur 9 étages avec tous les types de styles possibles et imaginables. Il y a souvent beaucoup de monde, mais dans la journée c’est faisable, même si ce n’est pas donné, mais il y a toujours des soldes ou des « last chance to buy » qui peuvent être moins chers.


Pour conclure sur le look japonais, cette vidéo de Buzzfeed fait état des plus extrêmes d’entre eux. ENJOY !

























Nouvelles nipponnes #3

Une nouvelle racontée par Laetitia
le 17/02/2015




Les cours de japonais

Pour ce qui est des cours, je suis tombée sur une école en allant à la Japan Expo avec ma chère amie, A. J’avais déjà vu plusieurs écoles qui me plaisaient mais je pense qu’il y a deux éléments qui ont été décisifs : le premier fût de rencontrer des élèves qui étaient sur place, qui avaient suivi le cursus et qui m’ont (savamment et de manière complètement calculée, sans nul doute) démontré leurs compétences en japonais, en posant mes questions directement en japonais aux personnes de l’école, qui ne parlaient pas français (ni anglais).

Le second argument qui m’a convaincue est que lors des préparations de mon voyage j’ai échangé des mails (très longs et très nombreux) avec le secrétariat. Ils ont toujours été très professionnels et très complets dans leurs réponses, d’autant qu’elles étaient en français car une de leurs employés est francophone, forcément, ça aide. Je leur ai même téléphoné une fois et j’ai eu le droit à un accueil très chaleureux et très efficace.
Ce sont des cours intensifs soit 4h00 par jour (j’ai intérêt à m’améliorer, ça je vous le dit !) Pour ce qui est du déroulement des cours, c’est un peu particulier. Chaque jour est attribué à un professeur différent qui va tout de même suivre un protocole de leçons très strict (à tel point qu’ils savent jusqu’à certains détails très spécifiques ce que l’on a fait la veille et ce qu’on va faire le lendemain). Pour autant, les professeurs ont des méthodes d’apprentissage un peu différentes même si le contenu est le même. Certains mettront l’accent sur des exercices d’écoute, d’autres de paroles etc. Certains peuvent se montrer très « rigides », c'est à dire qu’il y a une réelle relation d’élève à professeur, alors que d’autres sont beaucoup moins formels. La classe dans laquelle je me trouve est composée entièrement d’asiatiques, je suis la seule européenne et a fortiori la seule française, sinon ce sont des vietnamiens et des chinois. Le seul inconvénient de cette classe c’est qu’ils veulent tous préparer les concours des universités japonaises, par conséquent, il y a une charge de travail assez importante et surtout un niveau plutôt élevé, car les élèves travaillent beaucoup chez eux. Ca va donc très vite et parfois trop. Ca reste tout de même très stimulant bien qu’un peu fatigant. J’admire encore plus certains de mes camarades qui en plus des cours se surchargent de travail à côté pour pouvoir payer leur vie ici et envoyer de l’argent à leur famille. Et ils ont souvent de meilleures notes que les miennes. Meh.

La langue en elle même est assez simple dans la grammaire. C’est juste différent du français mais ce n’est pas très compliqué. (Il y a juste pas mal de trucs à apprendre.) En revanche pour ce qui est de l’écriture, c’est autre chose.

Vous ne le savez peut être pas mais le japonais possède trois alphabets : Les hiraganas (qui est un alphabet simplifié de plus en plus utilisé notamment pour ce qui est des programmes informatiques, des textos etc), les katakanas (alphabet dédié aux mots étrangers, même si les sons sont les mêmes) et enfin les kanjis.

Les kanjis sont hérités des idéogrammes chinois et sont d’une complexité incroyable. Il y a dans un symbole souvent à la fois au minimum un sens littéral et parfois plus d’un sens phonétique (c'est à dire qui correspond correspond à un son).

Donc par exemple :


Ce kanji (yasumi) signifie « se reposer »/ « les vacances »/ « la pause ».
Lorsqu’il est lu dans un mot, c'est à dire qu’il y a un autre kanji avant ou après, il se lit comme « Kyô ».
Ce kanji est assez facile en réalité. Car comme me le faisait remarquer un camarade chinois (pour qui, au passage, c’est super facile car ça ressemble assez à l’alphabet chinois, à quelques différences près), en regardant de plus près, on se rend compte que ce kanji est composé du kanji pour homme (hito) :


Et de celui d’arbre (ki) :


Autrement dit, celui qui est en vacances ou en pause ou se repose est celui qui s’allonge près de l’arbre.

C’est une toute autre manière de penser.
Là où ça devient compliqué et en même temps simplifie les choses, c’est que chaque kanji peut avoir des sons similaires mais désigne une chose distincte, lorsque seul.
C'est à dire par exemple, le mot « Genki », c'est à dire être en bonne santé, devrait avoir le kanji de l’arbre qui se trouve au-dessus, si on suivait la logique de l’alphabet français.


Sauf que non, le son ki provient ici du second symbole.

D’autant que pour ce qui est de certains noms propres, les kanji peuvent changer de sonorité à nouveau.

Il faut aussi parler du comptage des objets. Mes chers camarades des cours de japonais le savent, les chiffres vont changer en fonction des choses qui sont comptées. Par exemple :

Un/deux/trois : Ichi/ni/san (à compter sur les doigts)

Une/deux/trois pommes : Hitotsu/futatsu/mitsu ringo

Une/deux/trois personnes : Hitori/ Futari/ San-nin hito

Et ça continue comme ça pour les objets fins (dont les chemises qui ne sont pas considérées comme des vêtements pour une certaine raison...), les vêtements justement, les objets mécaniques, les livres/cahiers, les animaux (sauf pour les lapins, les oiseaux et les loutres qui sont dans chacun dans une catégorie à part. Ce n’est même pas une blague). Et je ne les cite pas tous.

Enfin, certains mots, s’ils ne sont pas homonymes peuvent parfois avoir le même son à l’oreille. J’en ai fait l’expérience douloureuse lorsque j’ai rencontré des japonaises qui m’ont parlé de l’attentat au magazine Charlie Hebdo. Elles m’ont demandé ce que j’en ai pensé. Je voulais dire c’est horrible et au lieu de ça j’ai dit que c’était «trop cool »... Voilà. (Kowai= Horrible/effrayant/terrible ; Kakoi = trop cool).

Par rapport à la langue française, il y a quand même plein d’avantages. Par exemple, les kanjis permettent de distinguer les nombreuses homonymies, il y a finalement que très peu de syllabes disponibles en japonais et donc pas de « An », « on », etc. Pas de « L » non plus, seulement le « R ». Les kanjis font aussi parfois gagner du temps, car un mot=un symbole.

Il n’y pas de temps au futur. C'est à dire qu’on va se contenter de dire : Demain, je vais à la mer. C’est le complément circonstanciel qui va donner l’indication du temps. Et pour dire j’aimerais, pas la peine d’utiliser un verbe, il y a certaine expression universelle à notre disposition, type : Objet du désir+ga+hoshi+desu. Et cela dans tous les cas (sauf pour la nourriture où c’est une autre expression).
Il n’y a pas vraiment d’utilisation des pronoms personnels, on prend en compte le contexte souvent.

L’autre challenge de la langue japonaise est le degré de politesse. Il y en a plusieurs qui vont parfois changer complètement un mot. Par exemple le mot « faire » a trois niveaux de politesse, donc trois mots complètement différents. On ne s’adresse pas de la même façon à son professeur, à ses parents, à son ami etc. Petite anecdote au passage, j’ai parlé à ma prof comme à mon subordonné...Ca l’a fait rire, mais elle m’a corrigée.

C’est vrai que cela reste un peu frustrant parce que pour l’instant, lorsque j’entends mes colocs parler entre eux, ils parlent tous le japonais « amical », c'est à dire simple, un peu familier. Moi je n’apprends que le plus formel pour l’instant, ce qui est normal après tout parce qu’il vaut mieux ne pas faire d’impairs en s’adressant de manière familière à une personne avec qui on doit employer un certain degré de politesse.

Pour ce qui est des mots d’origines étrangères en japonais, c’est assez drôle de voir comment un mot anglais peut être déformé par la prononciation japonaise. A tel point que dans certains cas, lorsque vous demandez quelque chose en anglais à un japonais, il ne verra parfois pas de quoi vous voulez parler. Mais souvent ils sont très impressionnés par le fait que l’on essaye de communiquer avec eux dans leur langue. Ils ont même tendance à croire que vous êtes bilingue (même si vous faîtes des fautes) et du coup ils parlent hyper vite ! L’alternative à ce comportement est le basculement vers l’anglais, direct. Je préfère lorsqu’ils parlent japonais, au moins ça m’entraîne, même si parfois ça a donné lieu à des situations loufoques (Un jour je me suis fait arrêter dans la rue par une dame, car elle avait vu que j’étais perdue. Elle m’a gentiment orientée vers le métro adéquat et m’a demandé si l’on pouvait garder contact car en chemin elle m’avait dit qu’elle aimait beaucoup la France et qu’on continue à se parler en anglais pour qu’elle puisse travailler sa langue. Je lui ai remis mon email, et elle m’a écrit en me demandant si je pouvais lui donner des cours d’anglais aussi. Après notre premier cours dans un café, elle m’a demandé si je voulais aller entendre du « beautiful japanese » dans une conférence. Et voilà comment je suis devenue membre d’une association se plaçant entre la Religion, la philosophie et la littérature japonaise).

La plupart des points mentionnés ici sont très bien résumés par ce comédien canadien (vidéo en anglais), qui pratique l’art ancien du « Rakugo », c’est une sorte de stand up japonais (enfin, assis), où ils plaisantent sur la vie au quotidien. C’est assez marrant.
























Nouvelles nipponnes #2

Une nouvelle racontée par Laetitia
le 03/02/2015



Panorama de Shinjuku by night



Le logement :

Un des systèmes de location qui a beaucoup de succès au Japon est la « Sharehouse », c’est une collocation mais organisée par une entreprise qui loue des chambres. J’ai visité plusieurs chambres et deux en particulier avaient retenu mon attention. La première se situait dans un quartier très (trop) résidentiel et très éloigné d’un centre ville quelconque (10 minutes pour accéder au premier magasin, ça faisait un peu loin comparé à l’alternative).
La seconde était située dans un petit quartier plutôt sympathique avec des magasins, des restaurants et à 5 minutes d’une station de métro, qui elle-même menait rapidement à Ikebukuro (environ 10 minutes en train). En revanche, je trouvais la chambre plutôt sombre et un peu sale, les espaces communs plutôt petits et sombres aussi.
Fait important à noter : j’avais visité la première de jour et la seconde de nuit.

Mais j’ai finalement décidé qu’il était plus important d’être proche du centre de Tokyo (comprenez par là, un nœud de station me permettant d’aller à peu près partout, car il n’y a pas vraiment de centre à Tokyo). D’autant que le quartier était vraiment sympathique, car il était le parfait compromis entre vide et étouffant : il est vivant, mais pas surpeuplé. Il y a plusieurs magasins de toutes sortes, mais il a ce côté paisible et un peu résidentiel qui est très agréable. A la lumière du jour, la chambre que j’ai finalement choisie est beaucoup plus claire qu’il n’y paraît et elle est assez spacieuse (10 mètres carrés), en plus j’ai un frigo et un bureau à moi. Les parties communes sont assez bien équipées et surtout je peux faire ma lessive gratuitement... ce qui est un petit changement par rapport à la laverie à Boulogne où j’en avais pour 12 euros par semaine...

Quant aux colocataires avec qui je partage l’appart, ils sont de toutes nationalités. Il y a deux taïwanais (un couple), une coréenne, un américain et deux japonais. Il y avait un allemand quand je suis arrivée, mais il est parti au bout d’une semaine (pour s’installer dans son propre appart’). Ils sont tous plutôt sympas et le premier soir quand je suis arrivée, on est tous allés au restaurant à Shibuya (quartier jeune et branché de Tokyo). On s’est bien marrés et surtout ce qui me faisait le plus peur, c'était la vie en communauté, mais pour l’instant il n’y a pas eu de problèmes, tout le monde fait bien sa vaisselle et n’encombre pas les parties communes (j’avais surtout peur de mettre du bazar moi en fait... mais pour l’instant je fais attention).

Pour ce qui est du loyer, c’est pas donné, pour autant je ne sens pas trop de différence avec Paris (à part qu’à Paris j’en paye pas, ahaha). Là où c’est le choc, c’est surtout pour les taïwanais qui n’ont apparemment pas l’habitude de tels tarifs...

L’appartement est assez mal isolé en revanche, du coup trois possibilités s’offrent à moi: Je mets le chauffage électrique (que je dois payer en plus), je laisse ma porte ouverte car il y a une clim/pompe à chaleur commune dans le salon qui me permet de chauffer ma chambre (qu’un tout petit peu et ma porte est grande ouverte tout le temps) ou je mets un pull (ce qui arrive le plus souvent).
Mais heureusement pour moi, un savant japonais (pour peu qu’il soit japonais..) a eu l’idée d’inventer les « heat patches », ou les Hokkairo (car ils proviennent de Hokkaido, l’une des 4 îles, la plus au nord du Japon, où il peut faire assez froid en hiver) qui sont en fait des sortes de pansements qui permettent de se réchauffer tout seul.


Et ça marche vachement bien ! En plus, (sinon 2 fois « d’autant » presque dans la même phrase) c’est pas très cher et ça dure 10h00...

Mais il est vrai que la plupart des endroits publics sont chauffés (notamment les trains, les gares et même le siège des toilettes !). Une solution que j’emploie fréquemment c’est la douche avant d’aller se coucher et au réveil. Ca réchauffe et pour le coup, là on ne paye pas l’eau !

C’est vrai que le Japon n’a pas l’air d’être un pays qui engage à l’économie des resources. Outre le chauffage, il y a une très grosse consommation d’électricité dans les rues pour les lumières des magasins. La différence avec Paris, d’après ce que j’ai compris, c’est que de nombreux magasins/bars/restaurants se situent en hauteur ! Donc pour attirer l’attention des passants, il faut qu’on puisse repérer de loin les panneaux signalant son enseigne.
Rien que dans mon quartier, il y a un immeuble où il y a un 100 yen shop (voir plus bas) au second, une esthéticienne au premier, des restaurants au sous-sol, un pachinko (voir plus bas bis) au rdc... Bref c’est vraiment très varié.

Toujours au sujet de l’énergie, à l’appart’ il est recommandé de laisser systématiquement l’aération tourner pour éviter l’humidité... Le chauffage commun qui se trouve dans le salon est pratiquement continuellement allumé (même si je m’attache à passer derrière pour éteindre lorsqu’il ne fait pas trop froid), et comme nous sommes 8, il y a toujours une machine qui tourne (mais bon, ça on ne peut pas l’éviter). En revanche, nous sommes tous plutôt vigilants à ne pas laisser les lumières allumées tout le temps.

Autre point intéressant, c’est que, jusqu’à présent, je n’ai pas vu de « clé ». Tous les appartements et les endroits à serrures (pièces type caves ou boîtes aux lettres) sont équipés de serrures numériques avec un code. C’est pas mal pour ne pas perdre ses clés, mais encore faut-il se rappeler de tout ces codes (Qui est-ce qui est restée enfermée dehors pendant 15 minutes dans le froid ? Je vous le demande.)

J’ai aussi vécu mon premier tremblement de terre (ceux qui sont sur facebook vous êtes déjà au courant). C’était un peu bizarre et je peux comprendre que lorsque c’est une secousse plus importante ce soit très effrayant. Pour ma part, il était 07h20, et je dormais. Pendant un temps, encore dans les vapes, j’ai cru qu’un de mes colocs était venu me faire une blague et secouait mon lit...Ce sont des traumatismes de colos où parfois tu te réveilles avec de la mousse à raser sur le visage.

J’ai aussi eu de la neige ! Très belle et très blanche, mais éphémère malheureusement. Je n’ai pas l’impression pour autant que Tokyo soit particulièrement bien équipé pour lutter contre la neige (enfin autant qu’à Paris). Dans mon quartier, le sol était particulièrement glissant, parce que le revêtement n’est pas optimal. Mais bon, il fallait juste faire un peu plus attention.



L’Environnement au Japon

Pour ce qui est de la protection de l’environnement en général, y a vraiment du bon et du mauvais... un peu comme partout. Ce qui m’a surprise lors de mon arrivée à l’appart c’est le recyclage. Il n’y a pas moins de 5 poubelles dans l’appart ! Il est très sophistiqué et chacun s’attache à ne pas se tromper... mais évidemment les nouveaux venus se trompent. Mais une fois qu’on a compris, en fait il y a une certaine logique, et tout ce qui est «d’usage vraiment quotidien », type déchets alimentaires et sacs plastiques va dans une seule poubelle.

A ce sujet, les japonais semblent beaucoup (trop ?) utiliser de plastique. Il y a parfois des cas de surremballages et surtout, dans les magasins, même pour un tout petit article on vous donne automatiquement un sac plastique. Dans ma supérette, il y en a des gratuits qui sont tout fins et tout misérables (mais qui font l’affaire si on habite à côté) et il y a les payants qui sont beaucoup plus grands. En tout cas, je suis assez vigilante à préciser que je n’en veux pas, parce que pendant un certain temps ça n’a pas été le cas, du coup ma chambre est un peu envahie... Et une fois qu’on a un sac de linge sale, pas la peine d’en avoir 12 000.
Pour autant si certains emballages, surtout alimentaires sont parfois en excès, le système des recharges est extrêmement développé. Il y a des recharges pour tout les liquides possibles : lessive, liquide vaisselle, parfum etc. Ca, pour le coup, la France pourrait en prendre de la graine. Un autre système qui est pas mal, pour ce qui est principalement des shampoings et gels douche, c’est le système des unidoses. Ce sont des échantillons payants à un prix dérisoire qui permettent d’essayer le produit, avant de l’acheter.

Bon pour ce qui est du marché bio, c’est pas vraiment développé et si certains produits sont bios ou à défaut avec des actifs naturels, c’est rarement mis en avant comme en France (« nouveau shampoing à base d’huile d’olive naturelle »... je demande à voir de l’huile d’olive produite avec autre chose que des olives..) Mais bon, certaines marques d’exports bios sont présentes, comme Ecover et Rainette (Frosch au Japon, qui veut dire grenouille en allemand, pour ceux qui en plus de ne pas parler japonais, ne parlerai pas allemand... la honte).

De manière plus générale, il y a aussi au Japon une utilisation (massive et grandissante) du vélo et un développement des pistes cyclables. Sauf qu'en attendant, ces pistes, c’est un peu n’importe quoi. Il a fallu que je rencontre les cyclistes japonais pour me rendre compte à quel point les cyclistes parisiens se tenaient bien, c’est pour dire ! Plus sérieusement, malgré le fait qu’ils fassent très attention, les vélos ont, ici, le droit de rouler sur le trottoir... et je crois bien qu’ils ont l’interdiction de rouler sur la route, du moins quand il y a des voitures. Par conséquent, il y en a toujours un derrière vous. Ce n’est pas trop grave, car les trottoirs sont en général assez larges, donc pour l’instant pas d’accident, juste quelques petites frayeurs. Moi même, je me suis demandé si l’investissement dans un vélo d’occasion ne serait pas une mauvaise idée, mais il y a un vrai problème dans mon quartier pour garer son vélo. Soit il faut payer une fortune (l’équivalent d’un pass de métro, donc ça revient au même financièrement) soit il faut faire comme fait mon colloc’ américain et aller le déplacer tous les deux jours à peu près quand il y a un mot dessus laissé par les riverains « demandant poliment de ne pas se garer ici ». Il jongle avec trois endroits différents depuis environ 2 ans. D’autant que si le vélo est pratique pour les activités de proximité, dès qu’il s’agit de faire un peu de distance, comme la ville est très grande...c’est pas évident.

Sans utiliser le vélo, le système des transports en commun est très développé et bien fait. J’ai parlé du métro, mais les bus et les taxis sont aussi très efficaces, bien que ces derniers soient un peu chers.



Les activités touristiques

J’ai visité plusieurs quartiers (comprenez : je voulais aller voir quelque chose de précis et je me suis perdue), mais il m’en reste encore beaucoup à explorer et certains sont tellement grands qu’il est difficile de les faire en un jour. Jusqu’à présent, le quartier que j’ai préféré, même s’ils sont tous très différents, c’est Shibuya. C’est un quartier très vivant où il y a plein de choses à faire, mais il n’est pas trop étouffant non plus et c’est un des endroits où les gens sortent le soir. Cependant, pour cette même raison, ce quartier peut parfois être assez cher. J’y suis allé le premier soir de mon arrivée à l’appart’ avec une partie des colloc’s et l’un d’eux a fait remarquer que ce qu’on avait mangé nous aurait coûté la moitié dans notre quartier. Mais cette soirée était vraiment sympa, et puis c'était drôle de voir l’allemand (qui est depuis parti) s’adresser au serveur, qui nous a pris pour des touristes, en japonais parfait.
D’autant qu’il a cru qu’on ne savait pas comment se débrouiller pour retourner, couper et préparer l’okonomiyaki... Sauf qu’en fait, si.

En tout cas il reste pas mal de choses à faire, mais je peux dire que j’ai fait la pire chose que je ferai à Tokyo (j’espère). Je suis allée à l’aquarium qui se trouve en dessous de la tour de Tokyo.
J’ai jamais rien vu de tel. En plus, moi qui ai travaillé 6 mois dans un aquarium dans le nord de la France, j’ai quand même dû apprendre quelques trucs. C'était horrible. La plupart des poissons sont maintenus dans un « bac d’eau », impossible de mieux le décrire. Les chanceux ont du sable dans le fond de l’aquarium, mais certains ne peuvent même pas se retourner, ni même avancer. Il y a quelques décorations qui sont mises mais qui sont uniquement faites pour amuser le visiteur (genre un coffre au trésor au fond de l’aquarium). Les animaux n’ont pas non plus la possibilité de se cacher, même s’ils ont été élevés en captivité, je ne peux m’empêcher de me dire qu’ils ne sont pas heureux. Pour autant, les aquariums sont quand même propres et les animaux sont nourris, mais c’est vraiment à fendre le cœur. Une espèce que l’on avait à Nausicaa qui normalement vit dans l’Amazone était dans un bac d’eau d’un mètre sur 50 centimètres... Certains poissons tournaient en rond très très vite, alors que d’autres étaient dans un état léthargique. Enfin, bref ce n’était vraiment pas sympa.

La tour en elle-même ne présente pas énormément d’intérêt et est assez chère (900 yens pour le premier étage) pour une vue qu’on peut avoir gratuitement dans le bâtiment central du gouvernement. A ce sujet, j’ai beaucoup aimé cette visite là. C’était vraiment très beau et facile d’accès (même si je me suis perdue en rentrant). En plus, j’y suis allé en fin de journée quand la nuit commençait à tomber. Je recommande vivement à tout le monde de faire ça.













Nouvelles nipponnes #1

Une nouvelle racontée par Laetitia
le 21/01/2015




Bon ça y est je l’ai fait. Le Japon. 15h00 de voyage et presque une journée entière sans dormir...

Les vols se sont bien passés. Le premier de Paris à Francfort a été l’un des plus rapides que j’ai jamais pris : 1h10 à parler en Allemand avec mon voisin qui travaillait chez Bosch. (J’ai plus perdu de cette langue qu’il ne me semblait... mais j’ai tenu la conversation jusqu’au bout).

L’atterrissage s’est fait en douceur dans une Allemagne en partie recouverte de neige, mais surtout dans le brouillard.

Là il est 5h du matin à Tokyo et je suis fatiguée. C’est plutôt un bon signe : je me mets à l’heure tokyoïte...

Lors du second avion en direction de Tokyo, j’ai eu la chance d’être assisse à côté de Français plutôt cools qui y avaient vécu trois ans et qui connaissaient donc bien les trucs et astuces. Ils ont été d’assez bon conseil, notamment en ce qui concerne le métro et leur recommandation du « Pass’ mo », qui est une sorte de mix entre le pass navigo, la oyster card et une carte de crédit.

En sortant de l’aéroport, j’ai été bien contente de tomber sur des Hongrois très sympathiques qui allaient à peu près dans la même direction que moi et qui m’ont orientée (ils étaient déjà venus et connaissaient le système de métro). Ensuite par un couple de japonais qui eux aussi allaient presque à ma station.

En arrivant à l’hôtel, j’ai dormi pendant 3 bonnes heures (j’ai beaucoup erré avant de trouver l’adresse dans le quartier, avec mes deux valises c’était encore plus fatiguant). Mon hôtel fait aussi café et pour le dîner du soir j’ai pu manger un curry japonais fait sur place très bon pour la modique somme de 6 euros, mais on m’avait prévenue que la nourriture n’était vraiment pas chère.
J’aurai du acheter des gâteaux parce que là j’ai un peu faim quand même.

Pour ce qui est du temps, il est très doux la journée. A tel point que lorsque je suis arrivée, je me suis demandé si tous les pulls que j’avais entassés allaient servir. Jusqu’à ce que la nuit tombe et que je me rende compte que oui, ils allaient servir. Il y a une différence de près de 10°c.

La géographie de Tokyo, les transports et l’orientation :

Pour une parisienne Born and Raised, c’est un peu spécial. Première erreur : passer à côté du système de train express, semi-express et local. Local dessert toutes les stations, alors qu’express dessert juste les gros pôles. Semi-express, vous l’aurez deviné, c’est un peu des deux. Sauf que dans parfois, toi, petite parisienne, tu dois aller dans certains quartiers qui sont exclusivement desservis par des train locaux... Autrement dit tu vas faire de nombreux changements une fois ton erreur réalisée... (ahaha.)

Seconde erreur de parisienne : « Bah c’est pas grave c’est qu’une station, je peux marcher. » Oui en effet tu peux marcher... pendant une demi-heure environ. Tokyo est une ville gigantesque avec presque 2 200 km2 (contre 105 km2 pour Paris intra-muros).
Mais là où Tokyo est vraiment bien fichue, c’est qu’il n’y a pas réellement de quartiers « dortoirs » (il y a quelques exceptions).
Dans le quartier où j’ai emménagé par exemple, c’est très vivant, malgré le fait que ce soit finalement assez éloigné du centre de Tokyo (environ 7 kilomètres de Ikebukuro qui est à l’extrême ouest de l’agglomération de Tokyo).

Par ailleurs, pratiquement tout est accessible par transport public, malgré l’éloignement. Il y a énormément de lignes de bus, de train, de métro etc. Autre avantage, les indications orales et écrites ne sont pas toutes en japonais, il y a de l’anglais aussi (ce qui peut nous manquer à Paris, dans certains cas). Ajoutez à cela le fait que le système de métro est assez similaire à celui de Paris, il est finalement plutôt simple à utiliser. Il y a même des numéros pour les stations avec des lettres pour les lignes. C’est plus simple pour communiquer : « Je dois aller à S08 »).

Mais il faut être honnête, c’est pas donné quand même. J’ai cessé de compter à partir du moment où je me suis rendu compte que ces dépenses sont incompressibles et qu’il faut payer sinon on ne fait rien. Cependant il est vrai qu’il les vaut ces sous, ce système de transport. Il est extrêmement rapide (5 minutes de Ikebukuro à Shinjuku qui se situe à 4, 8 km environ), et toujours à l’heure (à quelques exceptions près de quelques minutes ou de pure et simple fermeture de l’accès d’une ligne à votre station : ça m’est arrivé aujourd'hui... j’étais contente je peux vous dire). En même temps, je pense que ce type de transport pour ces distances là doit être plus vu comme l’équivalent de notre RER français (moins les retards, les grèves et la saleté). Même si je dois reconnaître que le RER français est peut être mieux indiqué (surtout pour les stations où il n’y a pas d’arrêt parce que c’est un train express. Au Japon : j’ai un peu l’impression que tu DOIS savoir...)

En plus, contrairement à la réputation des parisiens (je dis bien REPUTATION, parce que moi j’aide tout le temps les touristes), il y a toujours des gens prêts à vous aider et à vous indiquer le chemin même si leur anglais est à peu près aussi bon que votre japonais. Il n’y a jusqu’à présent jamais personne qui ait refusé de m’aider, même si elle ne savait pas où se trouvait ce que je cherchais. Un bon truc si jamais vous allez au Japon, les Kôban (交番). Ce sont des stations de police de proximité, dont le but principal (à part assurer la sécurité) est d’orienter les touristes paumés comme moi... En plus, vous connaissez mon sens légendaire de l’orientation (si ce n’est pas le cas, disons qu’il reste une légende et peut être considéré comme non existant), les questions types « c’est par où ça ? » et « vous savez où je peux trouver ce machin ? » sont les phrases de vocabulaire en japonais que j’ai pu le plus rapidement assimiller, disons ça comme ça.

D’autant qu’il n’y a pas réellement de noms de rue, sinon ce serait trop simple. Les japonais semblent se repérer aux feux rouges mais surtout aux intersections. Cela semblerait assez simple en effet, si leurs notions de distance et du terme « intersection » n’étaient pas différentes de la mienne. Moi je vois trois feux sur la carte. Je lève la tête et je peux voir le troisième feu de là où je me tiens. «C’est donc là » me dis-je. Eh bien non, il faut compter trois « grandes intersections », c'est à dire des carrefours à 4 côtés. Du coup, pour être sûre de la distance, il faut toujours demander combien de temps il faut pour arriver là-bas. Ca c’est simple : « Donoguraï » ?
Si on me répond 15 minutes, je compte toujours plus, parce que, et j’imagine que ça part d’un bon sentiment on ne veut pas me décourager - j’ai l’impression qu’ils ont parfois tendance à sous estimer le temps qu’il faut. (C’est ça, ou alors je marche très lentement, ce qui est complètement possible aussi).

Cette notion de distance proche/éloignée peut se voir encore une fois avec les stations de métro. En France quand on fait le changement de Montparnasse, de la ligne 12 ou 4 vers la ligne 6, on soupire car on doit marcher à peu près 10 minutes. Au Japon les changements de lignes peuvent aller jusqu’à 20 minutes. Une simple déduction permet d’identifier la distance qu’il faudra parcourir pour accéder à une ligne : Sur les panneaux indiquant le chemin à suivre pour arriver à cette ligne, il est généralement écrit la distance en mètres, à partir d’environ 300 mètres. Si vous avez juste le nom de votre ligne sans la distance à côté, on peut légitimement penser que vous être à plus de 300 mètres du quai... Et 300 mètres, ça peut être loin parfois.

Autre erreur de parisienne, puisqu’il n’y a pas le nom des rues, je vais me repérer à un magasin, un panneau, etc. « Tiens ce Family Mart, là ». Sauf que Family Mart et autre « convenience store » ou Combini コンビニ sont très TRES nombreux au Japon. Donc dire ça au Japon c’est comme dire à Paris : Je vais me repérer par rapport à ce pigeon là-bas. Il en va de même pour les noms de magasins qui, à part ceux marqués en « franponnais », me sont très difficiles à retenir, tout simplement parce que la plupart du temps je ne peux pas lire ce qui est écrit.

Encore une fois heureusement, qu’il y a souvent beaucoup de monde et que tous sont à peu près prêts à vous aider. Voilà quelque chose que je n’ai pas évoqué encore : La foule. Je pense qu’il faut relativiser un peu tous les clichés qu’il y a sur le monde à Tokyo. Il y a environ 13 millions d’habitants à Tokyo, mais dans la vie quotidienne, on ne se rend vraiment compte du monde que dans deux cas principaux : lorsqu’on est dans les fameux «pôles » (Ikebukuro, Shinjuku, Ginza, Roppongi, Shibuya, Harashuku etc), qui sont toujours noirs de monde. Pour autant, il faut reconnaître que beaucoup de ces grands quartiers sont très bien aménagés avec des rues longues et larges, ce qui fait que « l’on a pas cette impression de Haussmann un samedi après-midi » (dixit ma voisine française du second vol qui m’avait prévenue). Par ailleurs, il y a le week end où même mon coin tranquille de Nerima devient plus peuplé (notez la nuance d’avec surpeuplé), mais ça reste quand même très supportable.