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Nouvelles #16 Arriba !

le 24/07/2015

Ola ¿ Qué tal ? Muy bien ?

Vous avez sous vos yeux étalé le vaste panorama de mes prouesses en espagnol. Sortie de mon ample zone de confort hispanisant, je me fais comprendre en portugais et ça passe comme un colis à la poste.

J'atterris samedi à 5h30 dans l'aube mexicaine après une bien courte nuit dans l'avion. Une G assoupie et en pyjama m'entrebâilla la porte et j'allai me jeter sur le lit où roupillait déjà profondément M pour prétendre à deux petites heures de sommeil de fortune. A 9h30, j'enfourchai un vélib avec G et pédalai dans les jolies petites rues des quartiers de la Condesa et de la Roma pour acheter des croissants. Au retour A et M achevaient la préparation d'un petit-déjeuner royal qui devait préparer nos estomacs à une journée bien remplie. Repus, nous nous élançâmes à la découverte du centre historique de Mexico.

Vue de l'autoroute
J'avais de Mexico la vision d'une vaste favela qui recouvrait collines après collines. Je me figurais des voitures partout, de la pollution et sûrement quelques gros moustachus avec des révolvers sous le marcel. Quelle n'a pas été ma surprise ! Si la mégalopole de vingt millions d'habitants ne peut réchapper ni à la pollution ni à ses collines (excentrées) parsemées de petites maisons aux couleurs chatoyantes (cadeau de l'élu local au moment des élections), elle comporte de nombreux quartiers charmants ainsi que de magnifiques édifices dans le centre historique que je ne soupçonnais pas.

Parc et château de Chapultepec, aussi appelé Château de Miravalle lorsque l'empereur Maximilien s'y installa (1864).

La Poste

Maison toute en azulejos appartenant à Carlos Slim (deuxième homme le plus riche du monde)

Palacio Nacional

Les rues et un joli patio

Quartier de San Angel

Palais des Beaux Arts (inspiré du Petit Palais à Paris) et Ballet folklorique
C'est avec régal croissant que nous avons pénétré d'anciens palais, contemplé les nombreuses et belles églises, déambulé dans le patio d'une maison recouverte sur ses façades extérieure et intérieure d'azulejos, traversé un marché grouillant, contemplé les chats dormant au soleil dans le jardin du palais présidentiel, dévoré des tacos en écoutant un groupe de musiciens traditionnels (que je n'ai pas le droit d'appeler mariachi car il n'y avait pas de trompette parmi eux), admiré le tourbillon chamarré des sublimes robes du ballet folklorique au Palais des Beaux Arts et déambulé dans les vestiges de la grande pyramide à degrés de l'ancien Templo Mayor (culminant jadis à 45mètres) en vis-à-vis de la cathédrale.


Cathédrale dressée en position dominante en partie les ruines du Templo Mayor de Tenochtitlan
Mexico fut fondée par le peuple aztèque des Mexica. La cité, capitale de l'empire, se nommait alors Tenochtitlan et se trouvait au milieu d'un lac, des ponts permettant de joindre le rivage. Cortès, après s'être premièrement allié avec l'empereur qui le prenait pour un envoyé des dieux, après avoir réussi à fuir miraculeusement mais ayant laissé derrière lui de nombreux compatriotes tombés dans les ruelles de la cité lorsqu'ils ne furent pas sacrifiés sur l'autel du Templo Mayor, noua une nouvelle alliance avec des civilisations hostiles aux Aztèques et parvint finalement s'emparer de Tenochtitlan en 1521.
Les espagnols entreprirent alors d'assécher le lac pour étendre la ville. Si vous vous êtes jamais demandé comment assécher un lac faisant vingt fois la taille de Paris, le meilleur moyen est d'établir des cultures sur des couches de limon directement sur l'eau. L'histoire nous apprend que c'est toutefois une mauvaise idée : Mexico et ses bâtiments s'enfoncent chaque année de 2cm puisqu'ils résident sur un sol trop malléable.
Les vestiges de l'ère précolombienne sont très présents à Mexico puisque l'on trouve non loin le site historique de Teotihuacan qui, à son apogée au Vème siècle après JC, fut l'une des plus grandes villes du monde avec ~200 000 habitants (au détail près que personne ne savait qu'elle existait) ! La cité était organisée le long de "l'allée des morts", une gigantesque avenue garnie de part et d'autre d'autels et sur laquelle donnent les grandes pyramides de la Lune et du Soleil. On s'y adonnait à des jeux de balle, les vainqueurs recevant l'honneur suprême d'être sacrifiés aux dieux. La ville finit par être incendiée et tout porte à croire que le feu jeta son dévolu uniquement sur les édifices des édiles, résultat d'une révolte populaire.

N'en étant pas encore à vouloir faire disparaître en flammes mon bureau, je rentrai dare-dare le mardi mettant fin à cette courte pause très dépaysante : j'ai enfin revu la pluie !

Swap, le chat