Curiosix Une parisienne parmi les paulistes

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Voar, eleger, saborear

le 29 octobre 2012

En dépit d’une croissance mollassonne faisant ricaner la Chine mais pâlir l’Europe, il est un secteur de pointe pour lequel le Brésil tire son épingle du jeu, il s’agit de la construction aéronautique avec son champion Embraer. Nous avons eu l’opportunité d’aller visiter leur siège qui se trouve être également l’une de leurs principales usines.

Embraer réalise 67% de ses revenus grâce à sa branche commerciale, ce qui le hisse au rang de troisième constructeur mondial pour cette division, derrière Boeing et Airbus. Sa ligne destinée aux compagnies aériennes ne comporte aujourd’hui que quatre avions qui sont tous les déclinaisons d’un unique modèle, permettant à près de 90% des pièces produites d’être polyvalentes entre n’importe lequel de ces quatre engins (en sus, l’un de leurs jets d’affaires est aussi – pour l’extérieur – une exacte copie de l’un d’entre eux). Ainsi, à partir du fuselage de base, il suffit d’insérer des bouts de carlingue pour agrandir la cabine et d’élargir les ailes pour monter en gamme.
L’atelier accueillant les quatre dernières étapes de production avant les premiers pas sur le tarmac est un exemple merveilleux de la philosophie du Lean appliquée à l’industrie à grande échelle. Ce dernier hangar est absolument superbe et d’autant plus étincelant que les aéroplanes sont tous pimpants, sortant tout juste de leur vernissage.
En outre, Embraer cherche à se développer dans le domaine de l’aviation d’affaire. Compter de 3 à 60 millions de dollars pour un jet privé, dépendant l’exemplaire qui saura faire flancher votre cœur.
Mais avec les orages spectaculaires qui s’abattent sur São Paulo en ce moment, difficile de décoller. J’en ai entendu se plaindre de la neige en France, à São Paulo nous avons beau avoir la chaleur il ne fait tout de même pas bon mettre une permanente dehors.
Cependant, c’est lorsque la chaleur devient insupportable que le Brésil dévoile ses merveilles : qu’il fait bon déguster un sorbet d’açaï en l’excellente compagnie de D. et N. avant d’aller déambuler au parc Ibirapuera, divertie par la conversation d’E. ! L’açaï est un fruit rouge, poussant en grappes sur les palmiers du bassin de l’Amazone et étant récolté par les indigènes de façon très acrobatique.

Très riche en anti-oxydants, on lui reconnait volontiers des vertus énergisantes qui en font un mets de choix pour les businessmen autant que pour les joggeurs. Consommé sans modération, on le trouve aussi bien dans les Açai Bars branchés d’Itaim Bibi que dans les bouibouis de l’arrière-pays en passant par la cafétéria de l’université. S’il se décline en de multiples formes, c’est servi en sorbet et parsemé de céréales et de bananes qu’il est le plus plébiscité. On lui prête un goût de chocolat, à vous de tester ! Attention : il semblerait qu’on ne tombe amoureux de cette baie qu’à la seconde cuiller.
En ce dimanche, eut également lieu le dernier tour des élections municipales brésiliennes (dont le rôle est aussi important que le suffrage de mi-mandat aux Etats-Unis), conclu par la victoire – prévue – à São Paulo du candidat du parti présidentiel (le PT), Fernando Haddad. Le résultat des urnes de la mégalopole était le plus suivi du Brésil, compte tenu de l’investissement personnel de Lula et Dilma Rousseff dans la campagne. La réussite de son candidat confirme l’influence qu’exerce toujours l’ancien président sur la population.

Contrairement à la France, le passage par l’isoloir est incontournable, quiconque n’allant pas voter devant justifier de son impossibilité à se déplacer ou payer une amende. En conséquence, tout le monde s’investit dans le marathon électoral, ce qui donne lieu à des scènes de liesse intenses sur la Paulista, juste sous la fenêtre de C., l’empêchant de fermer l’œil.
Loin de se sentir concernée, la joyeuse tribu des colocs de mon appartement fit sa première sortie de groupe. Trois mois après avoir emménagé ensemble, nous n’avions jamais réussi à organiser le moindre dîner commun ! L’affront fut lavé dans l’abondance avec du suco de tangerina.
Je finis en vous remerciant de votre fidélité puisque mon carnet de voyage a dépassé la barre des 1 000 vues ! Un grand merci à M.B-M. pour avoir consulté ce blog au Kenya (à moins que ce ne soient Tom et Sheena qui se connectèrent depuis le pays massaï), me permettant de revendiquer une audience sur les six continents.